Opposition, censure, proscription, passions : ces quatre mots résument a priori l'histoire conflictuelle de la relation entre Germaine de Staël et Napoléon.
L'écart philosophique et politique qui sépare l'étrangeté staëlienne, revendiquée dès la préface de Delphine, des principes de l'Empire, menace toute analyse de succomber au modèle binaire : l'homme puissant contre la femme sensible, le bourreau et sa victime, les écueils ne manquent pas, qu'il faut pourtant savoir contourner pour lire, au plus près des Considérations sur la Révolution française et des Dix années d'exil, un autre regard sur l'ennemi déchu : et si Staël regrettait la disparition de son adversaire ? N'a-t-elle pas fondé son oeuvre sur la transgression ? Ne revendique-t-elle pas, en 1814, le paradoxal privilège d'avoir « mérité son exil » ?
Stéphanie Genand est maître de conférences-HDR en littérature française du XVIIIe siècle à l'Université de Rouen et présidente de la Société des études staëliennes. Son dernier ouvrage porte sur l'oeuvre de Beaumarchais (« Deviner l'énigme du sphinx ». La trilogie de Beaumarchais, PURH, 2015) et elle va faire paraître en juin 2016, chez Droz, un essai consacré à l'oeuvre et la pensée de Mme de Staël : La Chambre noire. G. de Staël et la pensée du négatif.
Début de la conférence : 18h
Inscriptions à partir du 27 janvier 2016 auprès de Brigitte Claré :
– par courriel ;
– par téléphone, au 01 56 43 46 00.
Fondation Napoléon
7 rue Geoffroy Saint-Hilaire
75005 Paris
[Cercle d’études de la Fondation Napoléon] Les vertus de l’abdication : dépassionner la relation Staël-Napoléon
Conférence
09/02/2016