Maison natale et Musée Murat (Labastide-Murat, Lot)

Période : Directoire-Consulat-Ier Empire/Directory-Consulate-1st Empire
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Donnée au département du Lot par les descendants des comtes Murat (branche du frère du maréchal), la maison natale du fier cavalier, qui fut aussi grand amiral, grand-duc de Berg et roi de Naples, est ouverte au public. Ce lieu de mémoire, largement conservé dans son état d'origine, présente une jolie collection de tableaux, gravures et objets.
Maison natale et Musée Murat (Labastide-Murat, Lot)
Le musée Murat, à Labastide-Murat (Lot) © ladepeche.fr

Né en 1767 à Labastide-Fortunière, Joachim Murat était le fils de l’aubergiste du village. Son origine sociale comparée à la fantastique carrière qui l’attendait exprime parfaitement ce que le choc de la Révolution a permis aux hommes décidés et courageux. C’est, bien sûr, à ses qualités militaires que Murat dut son ascension, accélérée par sa rencontre avec Bonaparte, en 1795. Il n’allait plus quitter le futur empereur, devenant son beau-frère en 1802, lorsqu’il épousa Caroline. Héros de l’Egypte, acteur important de Brumaire, il s’illustra, le plus souvent à la tête de la cavalerie, dans toutes les campagnes de l’Empire. Son nom figure sur la première promotion des maréchaux (mai 1804)
Mais Murat fut aussi un politique qu’il faut sans cesse redécouvrir, compte tenu du mal qu’a fait à sa réputation le Mémorial de Sainte-Hélène. Grand-duc de Berg puis roi de Naples, il tenta de conserver son trône après la première abdication de Napoléon, mais n’y parvint pas. Tentant son propre « retour de l’île d’Elbe », il fut battu à la bataille de Tolentino, arrêté et fusillé, sur ordre des Bourbons-Sicile, le 13 octobre 1815, au Pizzo (Calabre).

Intérieur de l'auberge © Fondation NapoléonLabastide-Murat conserve le souvenir de son grand homme. Sa maison natale n’a pas changé depuis le début du XIXe siècle. La présence de la famille est d’ailleurs permanente, puisque le comte Murat, frère du maréchal, y resta fixé et bénéficia des largesses du roi de Naples. Ses descendants y construisirent un château, toujours habité, dont les décorations intérieures et le parc d’un style Second Empire sont aujourd’hui classés. Pendant tout le XIXe siècle et le début du XXe siècle, il y eut un Murat dans la liste des députés du Lot.
Les comtes Murat ont donné la maison natale et la maison de la mère du maréchal et du premier comte au département du Lot et à la commune.
Un musée a été créé dans la maison natale, en 1959.

La maison natale de Murat abrite donc un musée enrichi par les dons de la famille et le travail d’acquisitions de l’association des amis du musée Murat, présidée pendant plus de quinze ans par Jean Tulard (1988-2002).
Seule la salle commune de l’auberge paternelle a été modifiée, afin d’aménager la borne d’accueil des visiteurs. La maison présente un intérieur typique d’auberge de la fin XVIIIe/XIXe s., on y admirera la cheminée, la pierre d’évier et l’ensemble des objets de la vie quotidienne d’une cuisine de cette époque. Un arbre généalogique, près de l’escalier menant à l’étage, permet de se rendre compte de la pérennité de la famille Murat.
À l’étage, les collections se composent d’objets historiques du roi de Naples, dont plusieurs pièces de l’uniforme (dont des gants superbes) que portait Murat à Eylau. Des tableaux, gravures, documents, photos évoquant la carrière du « Cavalier et Roi » complètent ce musée de mémoire.

Premier étage de l'auberge familiale des Murat, aujourd'hui Musée Murat © my-travel-pass.com
Premier étage de l’auberge familiale des Murat, aujourd’hui Musée Murat © my-travel-pass.com

 

L’Association des Amis du Musée Murat

On peut adhérer à l’Association des Amis du Musée Murat qui publie une fois par an une très intéressante revue (articles de J. Tulard, J. Jourquin, T. Lentz, A. Pillepich, etc…). Renseignements : Association des Amis du Musée Murat, rue Joachim Murat, 46240 Labastide-Murat. Site web

 

Petite bibliographie Muratienne

– Cole (Hubert), The Betrayers : Joachim and Caroline Murat, Londres, 1972.
– Jourquin (Jacques), Dictionnaire des maréchaux du Premier Empire, Jas Editions, 5è éd., 2002.
– Lacour-Gayet (Michel), Joachim et Caroline Murat, Perrin, 1996.
– Tulard (Jean), Murat, Fayard, 1999.

(Mise à jour : mars 2019)

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