Sidonie Lemeux-Fraitot, Visages et paysages autour de Montargis, Montargis, Musée Girodet, Editions Gourcuff Gradenigo, 2008

Auteur(s) : LERNER Elodie
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Sidonie Lemeux-Fraitot, Visages et paysages autour de Montargis, Montargis, Musée Girodet, Editions Gourcuff Gradenigo, 2008
Girodet, Portrait d'Alexandre Dumeis. Montargis, musée Girodet. Jacques Faujour – Musée Girodet

Au fil des images et des pages de ce livre, le lecteur se familiarise avec la région du Gâtinais et découvre le cercle familial dans lequel le peintre Girodet (1767-1824) passe les sept premières années de sa vie, avant d'être envoyé en pension à Paris. Suivant l'enseignement de son maître David et fervent admirateur de Greuze, l'artiste se consacre à l'étude de la nature, surtout lors de son voyage à Naples en 1793-1794. Girodet ne cessera de s'y adonner à Montargis, où il effectue des séjours réguliers dès 1778.

Un peintre et un « gentilhomme champêtre »

L'auteur se livre à une analyse du tissu social provincial dans lequel évolue Girodet. En « gentilhomme champêtre », l'artiste se soucie des domaines dont il hérite de ses parents, s'y rendant régulièrement et surveillant les travaux agricoles, moissons, plantations et vendanges. Républicain de conviction, Girodet s'intéresse aussi aux ouvriers de la ferme, dont certains deviennent des proches en dépit des différences de milieux. Des portraits témoignent de cet attachement : la mise en page en est sobre, le plus souvent dans une harmonie de marron, gris et vert, rappelant les tons des paysages alentours ; la touche sensible met en valeur les visages chers au peintre.
 
Notable du pays, Girodet devient aussi le protecteur des artistes locaux. Fils naturel du docteur Trioson, le parrain puis père adoptif du peintre, Alexandre Dumeis apprend à dessiner sous la férule de Girodet. En 1812-1813, le jeune enfant est croqué à l'aquarelle par son aîné dont le regard fraternel appelle la douceur des tons. Alexandre rentrera ensuite dans l'atelier du peintre Gros qui prend alors la suite de son maître David. Girodet connaît les hommes du Gâtinais, mais aussi son patrimoine culturel : un goût à l'origine des nombreux dessins de monuments de la région, de leur premier inventaire et de la sauvegarde de plusieurs oeuvres.

Le cher Gâtinais de Girodet

Ce catalogue permet donc une plongée dans la vie campagnarde de l'époque, mais aussi une approche des liens entre la capitale et la province. L'amitié parisienne de Girodet pour le journaliste Boutard, rédacteur au Journal de l'Empire, se prolonge par exemple quand ils se rendent à leurs résidences secondaires. L'artiste cherche en effet à partager les bienfaits d'un séjour dans la nature et ne se montre pas avare d'invitations, dont il fait notamment profiter l'éditeur et typographe Firmin-Didot.

Cet intérêt, sa région natale le lui rend bien. En 1839, quinze ans après sa mort, le coeur de Girodet est déposé dans son cher Gâtinais. 170 ans plus tard, s'ouvre l'exposition au Musée de Montargis assortie de ce précieux catalogue, révélant un pan important et mal connu de la production de l'artiste et son goût pour « le beau caché dans le simple ».

Lieu et année de parution :
Montargis, 2008.
Publié à  l'occasion de l'exposition « Girodet aux champs » présentée au Musée Girodet de Montargis du 18 septembre 2008 au 4 janvier 2009.

Maison d'édition :
Montargis, Musée Girodet, Editions Gourcuff Gradenigo.
 
Nombre de pages :
47 pages.

Pour en savoir plus sur l'exposition, cliquez ici.

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