Témoignage d’Armand Lucy sur les scènes de vandalisme lors du sac du Palais d’été

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« J’ai trouvé le garde-meuble, un bazar sans pareil, que nos soldats pillaient, scène curieuse, déplorable, drolatique. Presque tout était cassé, c’était une des singulières joies du soldat, qui dans son choix fait preuve du goût le plus excentrique. J’ai sauvé quelques jolis cloisonnés, mais qu’en ferai-je ? J’ai vu là d’admirables porcelaines brisées en miettes, des vieux laques, des craquelés, des ivoires, des jades, qui macadamisaient le sol, des vases émaillés avec lesquels ont jouait aux boules, cela faisait mal à voir, c’était à en pleurer ! Plus loin était un magasin de soieries brochées d’or, brodées merveilleusement, des choses d’une splendeur inouïe, et tout cela est foulé aux pieds sans vergogne ! On enveloppait ses bibelots dans des brocarts qui valaient plus de 5 louis le mètre ! »

(in Bernard Brizay, Le Sac du Palais d’Eté, Editions du Rocher, 2003, p. 287)

À consulter > notre dossier thématique consacré à l’expédition de Chine de 1860

Titre de revue :
Revue du Souvenir Napoléonien
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