Cinéma : Les lignes de Wellington, de Valéria Sarmiento, en salle le 21 novembre 2012

Auteur(s) : LENTZ Thierry
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Les films ayant pour cadre la période napoléonienne ne sont pas si nombreux ces dernières années. En voici un, de belle facture : Les lignes de Wellington, réalisé par Valéria Sarmiento, avec, au milieu d'un casting assez époustouflant, John Malkovich dans le rôle du duc qui n'était pas encore de fer et Melvil Poupaud dans celui de Masséna, qui était alors moins qu'avant l'enfant chéri de la victoire. Il est évidemment question des lignes de Torres Vedras, qui arrêtèrent l'armée française marchant sur Lisbonne, à l'automne 1810. Un film à voir, sans aucun doute, même s'il est un peu long (2 h 30) et si le cadre napoléonien est surtout un prétexte pour une réflexion sur la violence, la mort et la guerre.
Cinéma : Les lignes de Wellington, de Valéria Sarmiento, en salle le 21 novembre 2012

Commentaire

Le 27 septembre 1810, bien que battu à Busaco, Masséna peut poursuivre sa route vers Lisbonne. Déjà prudent et défensif, Wellington a en effet préféré resserrer ses communications et mettre ses forces à l'abri derrière un formidable réseau de fortifications qu'il fait construire : les fameuses lignes de Torres Vedras, dont les Français, commandés par Masséna, ignorent l'existence. Telle est la toile de fond du film de Valeria Sarmiento, les lignes de Wellington, sorti dans les salles le 21 novembre.

Compagne du réalisateur franco-chilien Raùl Ruiz, décédé avant d'avoir pu mener le projet à bien, Valeria Sarmiento a repris le travail là où il avait été laissé. Elle a formé un casting international avec des étoiles françaises, américaines, anglaises et portugaises, pour nous offrir un film foisonnant, histoires de destins croisés et se croisant entre la bataille de Busaco et le moment où l'armée de Masséna se casse les dents sur les lignes de Torres Vedras. Plus qu'un film d'histoire, on est ici convié à une réflexion sur ces destins, mais aussi la violence, la mort et la guerre, avec un zeste d'amour. Que nos lecteurs qui s'attendent à un film sur les guerres napoléoniennes sachent que Sarmiento n'est pas Bondartchouk et que, des batailles, ils ne verront pas grand chose mais entendront surtout parler par les « héros » de cette tragédie de l'exode et du sang. Cet avertissement ne retire rien aux qualités du film : on s'attache aux personnages, à leur histoire et à leurs pérégrinations, dans une contrée ravagée, notamment le sergent portugais Francisco Xavier (interprété par Nuno Lopes) et le lieutenant Pedro de Alencar (Carloto Cotta). Ce film s'attache avant tout aux sans grades, mais on y croise aussi Wellington (John Malkovich), Masséna (Melvil Poupeau), Marbot (Mathieu Amalric), Ségur (Malik Zidi), avec tout de même quelques coups de canons et de fusil, ce qu'il faut de prêtres fanatiques et d'embuscades.
Un regret : le film est un peu long, notamment la dernière demi-heure qui tourne en rond. Mais comme dit un hebdomadaire satirique, c'est un film qu'on peut voir.

Fiche technique

Titre : Les lignes de Wellington (151 mn).
Réalisateur : Valeria Sarmiento.
Scénario : Carlos Saboga
Avec notamment : John Malkovich (Wellingon), Melvil Poupeau (Masséna), Mathieu Amalric (Marbot), Malik Zidi (Ségur), Marisa Paredes, Elsa Zylberstein, Nuno Lopes, Vincent Perez, Soraia Chaves, Carloto Cotta, Jemina West, Marcello Urgehe, Chiara Mastroianni, Isabelle Huppert, Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Malik Zidi, Joao Luis, Victoria Guerra, etc.

Titre de revue :
inédit napoleon.org
Mois de publication :
novembre
Année de publication :
2012
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