Inauguration d’une plaque commémorative à Essling (mai 2009)

Auteur(s) : HUGUENAUD Karine
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L'inauguration le 15 mai 2009 de l'exposition Napoleon. Feldherr, Kaiser und Genie au château de Schallaburg s'est poursuivie le lendemain par celle d'une plaque commémorative à Essling, dévoilée par M. Victor-André Masséna, prince d'Essling.  
Inauguration d’une plaque commémorative à Essling (mai 2009)
H. Dikowitsch, V.A. Masséna, W. Sobotka, S. Haag, P. Carré, M. Pfaffenbichler

Vernissage de l’exposition "Napoleon. Feldherr, Kaiser und Genie"

Plus qu'une traditionnelle cérémonie d'inauguration d'exposition, c'est un véritable spectacle qui attendait la délégation de la Fondation Napoléon ce 15 mai 2009 au château de Schallaburg. Acteurs et musiciens donnèrent des scénettes théâtrales et des extraits de « l'Héroïque » de Beethoven, tandis que les discours étaient rendus moins officiels grâce au jeu des questions-réponses orchestré par une maîtresse de cérémonie. 
 
En présence de Philippe Carré, ambassadeur de France en Autriche, Matthias Pfaffenbichler, conservateur au Kunsthistorisches Museum et commissaire général de l'exposition, Sabine Haag, directrice du Kunsthistorisches Museum, Victor-André Masséna, prince d'Essling et président de la Fondation Napoléon, se succédèrent donc à la tribune avant de déclarer ouverte l'exposition Napoleon. Feldherr, Kaiser und Genie. Un succès annoncé récompensé par la visite de 4000 personnes lors du premier week-end des 16 et 17 mai.  

La délégation de la Fondation Napoléon

Le Lion d'Aspern érigé devant l'église qui fut le témoin des combats des 21 et 22 mai 1809Le lendemain, un autre moment d'émotion attendait la délégation de la Fondation Napoléon composée du président, M. Masséna, de son épouse, la princesse d'Essling, de leur fils Charles, du vice-président, Bernard Chevallier, conservateur général honoraire, du secrétaire, Christian Fileaux, président du Souvenir napoléonien, de Jean-Michel Mehnert, préfet honoraire, du Dr Anne-Marie Desbordes, administrateur de la Fondation, de Thierry Lentz, directeur, de Muguette Jumeau, assistante du président, d'Emmanuel Suchet, duc d'Albufera, d'Olivier Fouret, d'Elodie Lerner, docteur en Histoire de l'Art, chargée de mission pour l'édition de la Correspondance de Napoléon, et de Karine Huguenaud, responsable des collections et des expositions de la Fondation Napoléon.

 
Menée par le correspondant du Souvenir napoléonien en Autriche, Robert Ouvrard, la délégation visita les lieux de mémoire des batailles de Aspern-Essling et de Wagram. C'est dans l'ancien village d'Essling, intégré depuis 1938 au XXIIe arrondissement de Vienne (Leopoldau), que se déroula la cérémonie d'inauguration d'une plaque commémorative à la mémoire des combattants tombés lors des 21 et 22 mai 1809. L'église au sommet de laquelle Masséna et Berthier observèrent les positions autrichiennes, détruite pendant les combats, a depuis été reconstruite. C'est face à elle, sur la façade d'un bâtiment portant un boulet de la bataille, que la plaque a été dévoilée en présence de représentants de la municipalité viennoise et de l'ambassade de France.

Un discours célébrant l’amitié franco-autrichienne

Le discours du prince d'Essling a été prononcé en allemand devant une assemblée émue. En voici le texte intégral en français :  
 
« Je vous prie de croire, Mesdames, Messieurs, Chers Amis, que nous n'avons pas voulu aujourd'hui célébrer la guerre.

 
Il y a deux cents ans, cet endroit du monde baignait dans le chaos et la douleur.
Si une page de l'histoire de la France et de l'Autriche s'est incontestablement écrite ici puis, un peu plus loin, à Deutsch Wagram, elle l'a d'abord été par le sang des soldats qui ont pris part aux combats.

Depuis cette époque, ma famille porte un titre accordé à mon ancêtre par Napoléon qui entendait ainsi le récompenser de son comportement à la tête d'un corps de la Grande Armée lors des journées du 21 et 22 mai 1809.

L'empereur voulait marquer ce que nous, Français, appelons la victoire d'Essling.

Le même jour, au même endroit, sur le même théâtre de combats, l'armée autrichienne de l'archiduc Charles remportait ce que vous, Autrichiens, appelez la bataille d'Aspern.

Cette seule divergence justifie que ce soit en ce lieu que nous pensions aujourd'hui, non pas au bruit et à la fureur de la bataille, mais à l'horreur de la guerre et que nous remplissions un devoir de mémoire en l'honneur de ceux qui, dans les deux camps, y laissèrent leur vie.

Aujourd'hui, ça n'est pas comme prince d'Essling qui je m'adresse à vous, mais comme président de la Fondation Napoléon.

Cette précision n'est pas qu'une suite de mots.

Créée en 1987, la Fondation Napoléon a deux missions essentielles : promouvoir la recherche historique sur les deux Empires français dans une perspective européenne et aider à la préservation du patrimoine napoléonien.

Elle a, en moins de vingt ans, pris une place de choix dans les institutions historiques françaises, offrant par exemple des services aux chercheurs, décernant des prix et bourses aux auteurs et aux étudiants, participant activement à de nombreuses publications, donne son concours à des colloques, journées d'études ou conférences.

Conformément aux buts de la Fondation Napoléon, et en accord avec mon propre état d'esprit, il ne s'agit pas ici ni de célébrer une victoire ou une défaite.

Essling, Aspern et 1809 sont désormais loin derrière nous et s'éloignent au fur et à mesure que se développent non seulement l'amitié entre nos deux peuples, mais aussi la communauté d'intérêt entre la France et l'Autriche au sein d'une Europe qui vogue, parfois sur une mer agitée, vers son unité.

Par cette plaque, nous marquons certes que nous respectons notre histoire, mais nous proclamons aussi que, enfin, après tant de déchirements, nous voulons en retenir les leçons.

Partageons, Français, Autrichiens, Européens, ce moment de notre histoire commune et oeuvrons ensemble à ce que notre continent vive en paix, dans une Union qui est la voie de notre avenir.

Vive l'amitié franco-autrichienne !

Vive la paix ! »

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