COUSIN DE MONTAUBAN, Charles Guillaume (1796-1878), comte de Palikao, général

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COUSIN DE MONTAUBAN, Charles Guillaume (1796-1878), comte de Palikao, général

Son nom ne fut définitivement établi qu'en mai 1863 quand le ministre de la justice l'autorisa à passer de Cousin-Montauban à Cousin de Montauban, le titre de Palikao lui ayant été décerné par l'Empereur après les succès de l'expédition de Chine, par décret impérial fu 22 janvier 1862, titre devenant héréditaire par décret en mai 1863.
 
Né le 24 juin 1796, il est le fils de Jean-Antoine Cousin-Montauban et d'Appoline de Launay. Engagé volontaire et admis dans les gardes du corps de Monsieur en juillet 1814, il est titularisé sous-lieutenant au 3e régiment de cuirassiers le 13 décembre 1815. Cousin-Montauban est détaché de l'Ecole d'application d'état-major en 1820. En 1822, il est lieutenant aux « chasseurs de l'Orne » puis au 10e de ligne. Un an après, il est nommé officier d'ordonnance du général vicomte Toussaint dans l'armée des Pyrénées, puis de 1824 à 1826 lieutenant d'état-major au 1er régiment de grenadiers à cheval de la garde royale. Il sert ensuite aux chasseurs d'Afrique et aux spahis d'Oran. C'est en Algérie, dans la plaine du Chétif qu'il est grièvement blessé le 6 juillet 1841 : « Parmi les 28 blessés, se trouve l'intelligent et l'intrépide chef d'escadron Cousin-Montauban, des spahis. Il tua de sa propre main plusieurs ennemis à la tête de 40 cavaliers, qui, seuls, composaient la cavalerie de la colonne ; le jour suivant dans l'action qui mit fin au combat, il a reçu une balle dans la poitrine ». Il restera en Algérie jusqu'en 1849. Le Prince Président le nomme général le 24 septembre 1851 et le met à la disposition du gouverneur de l'Algérie pour les opérations dans l'Oranais. En 1854, il ne participe pas à l'expédition de Crimée et est hospitalisé à Vichy pour des complications hépatiques. Le  28 décembre 1855, il est nommé général de division, commandant différentes subdivisions : Limoges, Tours et Rouen.

Face à la dégradation des rapports diplomatiques avec la Chine qui, en juin 1859, reçoit à coups de canon les ministres franco-britanniques en route pour pékin afin de ratifier le traité de Tien-Tsin, l'Empereur décide d'envoyer un corps expéditionnaire. Le 13 novembre 1859, Cousin-Montauban est désigné comme commandant en chef des forces de terre et de mer de cette expédition. Elle groupe 8000 hommes, articulés en deux brigades, dirigés par les généraux Jannin et Collineau. Les forces alliées sous le commandement de cousin-Montauban débarquent le 14 août à Peh-Tang et font leur entrée à Tien-Tsin le 26 août. Le 21 septembre est enlevé au pas de course le pont de Palikao, important pont de passage à 12 km à l'est de Pékin. Puis c'est la prise du Palais d'été des empereurs de Chine à Yuang-Ming-Yuan avec le pillage des Franco-Anglais. Napoléon III donne au vainqueur le titre de comte de Palikao par les décrets précités mais le « sac » du palais d'été ne favorisera pas son accès au maréchalat. Le Corps législatif lui refuse une dotation de 50 000 F. le 6 mars 1861, il est nommé sénateur. A l'Etat-Major général de l'Armée, il aura différentes fonctions de commandant dont une en 1864 à Lille. Appelé au cabinet d'Emile Ollivier le 9  avril 1870 comme ministre secrétaire d'Etat à la guerre, il prend à la demande de l'impératrice la direction du gouvernement le 9 août. Chevalier de la Légion d'honneur en 1834, officier en 1844, commandeur en 1848, grand officier le 28 décembre 1859, il fut promu grand-croix le 28 novembre 1861. Fait exceptionnel, Cousin-Montauban fut décoré de la médaille militaire le 26 novembre 1861. Il reçut la médaille de Crimée de S.M. la reine d'Angleterre, l'ordre pontifical de Saint-Grégoire-le-Grand, l'ordre du Bain britannique et l'épée de Suède. Il épousa le 25 janvier 1822 Victorine Thurot, née à Chambourcy en Seine-et-Oise. La carrière du comte de Palikao se termine avec l'Empire qu'il a bien servi. Il décède la 8 janvier 1878 à Paris en son domicile, 75 rue du Faubourg Saint-Honoré.
 
Bernard Petit
 
(Cette notice biographique est tirée du Dictionnaire du Second Empire, 1995, avec l'aimable autorisation des éditions Fayard.)

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