La création de la Confédération du Rhin, 12 juillet 1806

Esquissant une première idée dans une lettre à son ministre des Relations extérieures en octobre 1805, Napoléon poussa sa réflexion plus avant au cours du premier semestre 1806, pour organiser une confédération de nombreux petits Etats allemands regroupés autour de ses trois « grands » alliés, la Bavière, le Wurtemberg et le Bade. Ce glacis, par nature défensif, devait pouvoir servir aussi de tremplin offensif, face à l’Autriche et la Prusse, mais aussi la Russie.

Médaille Napoléon emp. et roi, confédération du Rhin, 1806
© Palais des Beaux-Arts de Lille
  • Introduction

    L’empire germanique étant vidé de sa substance, que pouvait-on lui substituer ? Au cours des six premiers mois de 1806, c’est encore à Paris que s’élabora une nouvelle structure, au cours de négociations qui se prolongèrent et menaçaient de s’enliser lorsque Napoléon décida de brusquer les choses.

    Quelques semaines plus tard, l’empereur François II déposa la couronne allemande. La fin de ce Reich prestigieux, fondé en 962 par Othon le Grand, passa presque inaperçue en Allemagne.

    Napoléon, qui avait refusé de prendre lui-même la couronne d’empereur germanique, comme le lui suggérait l’archichancelier Dalberg se contenta du titre de Protecteur de la Confédération du Rhin.

    Il précisa de la façon la plus claire, dans une lettre au Prince Primat du 11 septembre, qu’il n’empièterait nullement sur l’indépendance des Etats membres. Celle-ci ne représentait donc pas une entité allemande de substitution, supérieure aux Etats. Certes, le traité n’avait pas rompu aussitôt tous les liens entre ces derniers, puisqu’il faisait de l’ex-archichancelier Dalberg un « Prince Primat » et laissait entrevoir une constitution fédérale.

    Qu’était-ce alors que cette confédération ? En pratique elle se réduisit à une simple alliance militaire, avec une superpuissance servant de leader, mais dans le respect de l’indépendance de chacun, dès lors que les obligations militaires inscrites dans le traité étaient convenablement. Comme l’OTAN, la confédération germanique ne cessa de s’étendre au fil des ans à de nouveaux membres, passant de 16 adhérents en 1806 à plus de trente en 1808, y compris de nombreux Etats fort éloignés du Rhin, comme la Saxe ou le Mecklembourg. Néanmoins, elle ne coïncida jamais avec l’ancien empire germanique. Les deux grandes puissances allemandes, Autriche et Prusse en restèrent. Née de la victoire commune sur l’Autriche en 1805, elle fonctionna dès 1806 contre la Prusse, puis en 1809.

    Juin 2006 – Mis à jour : novembre 2020

  • Documents

  • Commentaires

    – Michel Kérautret, Les Allemagnes napoléoniennes

  • Chronologies

  • Biographies

    Karl Friedrich von Baden-Durlach (1728-1811), grand-duc de Bade

    Jérôme Bonaparte (1784–1860), roi de Westphalie

    C. Th. von Dalberg (1744-1817), prince primat de la Confédération du Rhin

    François II (178-1835), empereur du Saint Empire romain germanique

    Ch. A. von Haugwitz (1752–1832), ministre des Affaires étrangères prussien

    Maximilien Ier (1756-1825), roi de Bavière

    Comte von Montgelas (1759-1838), ministre bavarois

    Frédéric Ier roi de Wurtemberg (1754-1816)

  • Iconographie

    Photographie du traité dans les archives du ministère des Affaires étrangères

    – Médaille Napoléon emp. et roi, confédération du Rhin, 1806, dans les collections du palais des Beaux-Arts de Lille

    Entrevue de Napoléon et du baron von Dalberg à Aschaffenbourg, le 2 octobre 1806

    Carte de l’Europe en 1806

  • Bibliographie