La pendule au télégraphe, cadeau de Napoléon à Joséphine, retrouve le palais Rohan (février 2020)

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La pendule au télégraphe, cadeau de Napoléon à Joséphine, retrouve le palais Rohan (février 2020)
Pendule au télégraphe © Nathalie Pascarel - Musées de Strasbourg

Par l’exceptionnel dépôt de la pendule au télégraphe au Musée des Arts décoratifs de Strasbourg, le Mobilier national vient compléter et enrichir l’aménagement historique de la chambre de Napoléon Ier et participe avec éclat à l’évocation de la fonction souveraine du palais Rohan sous le Premier Empire.

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Le palais Rohan de Strasbourg, chef-d’œuvre de Robert de Cotte commandité en 1727 par le cardinal Armand Gaston de Rohan-Soubise, devient palais impérial par décret du 21 juin 1806. Le réaménagement de l’ex-palais épiscopal est initié dès 1805 par la Maison de l’empereur sous la conduite de l’intendant général Pierre Daru et de l’architecte Pierre Fontaine, ceci au moment où la demeure commence à servir aux séjours de la famille impériale. Le rez-de-chaussée du palais est attribué à l’usage de l’Empereur et le premier étage à celui de l’Impératrice et à celui de sa suite. Seules deux salles reçoivent alors un mobilier homogène et contemporain dont l’exécution est confiée à Jacob-Desmalter : la chambre de l’Empereur (mobilier livré en 1806) et le salon de l’Impératrice à l’étage (mobilier livré en 1809). Si les appartements de Joséphine ont disparu lors de l’installation du musée des Beaux-arts vers 1880, la chambre à coucher de Napoléon a conservé intact son décor de boiseries et sa cheminée du XVIIIe siècle. Elle se présente toujours telle que l’a connu l’Empereur. L’envoi du mobilier de la chambre de l’Empereur est complété en 1807 par celui d’une pendule commandée à Lepaute, « horloger de S.M. l’Empereur à Paris », pour orner le dessus de cheminée de cette même pièce.

En 1992, les éléments mobiliers subsistants des deux livraisons de Jacob-Desmalter sont réunis dans cette chambre qui est dominée par le lit et son baldaquin parfaitement ajusté à la niche de ce qui fût le cabinet du prince-évêque sous l’Ancien Régime. Restauré et regarni d’une soie tissée par la Maison Tassinari sur la base du tissu original dont l’échantillon est conservé au Mobilier national, cet ensemble évoque à la fois le passé prestigieux de la demeure sous l’Empire et les arts décoratifs de l’époque Empire dans leur expression la plus achevée.

Le retour de cette magnifique pendule au télégraphe en marbre et bronze, de forme portique, complète à merveille l’ameublement historique de la pièce et retrouve l’emplacement pour lequel Lepaute l’a imaginé. En effet, l’Empereur apercevait depuis les fenêtres de sa chambre le télégraphe Chappe couronnant la croisée de transept de la cathédrale faisant face au palais. Mis en place en 1798, ce télégraphe constituait le premier poste de la ligne Strasbourg-Metz-Paris qui acheminait vers la capitale l’annonce des victoires de la Grande Armée. Le thème et l’ornementation de la pendule évoque avant tout la correspondance épistolaire quasi quotidienne que Napoléon entretenait avec Joséphine et que les océans eux-mêmes n’ont le pouvoir d’interrompre (thème de la plaque en bronze du piédestal). Joséphine à laquelle Napoléon reprochait du reste son manque d’assiduité dans les réponses !

Le télégraphe est composé d’un carquois et d’un arc évoquant l’amour, Amour que l’on aperçoit actionnant le télégraphe au côté d’un putto représentant Mercure, dieu des voyageurs. Le portique reprend la composition de l’arc de triomphe dressé au bord du Rhin aux portes de Strasbourg pour accueillir l’Empereur victorieux au retour d’Austerlitz, accompagné de l’Impératrice. Les cygnes adossés aux ressauts du portique symbolisent Joséphine.

Avec la collaboration exceptionnelle du Mobilier national et des manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie.

Voir le site du musée des Arts décoratifs de Strasbourg

Musée des Arts décoratifs
Palais Rohan
2 place du Château, Strasbourg
Ouvert tous les jours de 10h à 18h – sauf le mardi
Tél. +33 (0)3 68 98 50 00
www.musees.strasbourg.eu

Mise en ligne : 28 février 2020

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