Sept ans d’absence (1807-1814), témoignage d’un soldat de Napoléon…

Auteur(s) : FLORENTIN Philippe (éd., prés., annot.), STEBOURAKA Anatole
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Sept ans d’absence (1807-1814), témoignage d’un soldat de Napoléon…
Sept ans d’absence (1807-1814), témoignage d’un soldat de Napoléon,
Anatole Stebouraka, Philippe Florentin © Vitrines d’archives, 2021.

La bataille de Baylen fut le premier revers des armées impériales sur le continent. La convention d’Andujar cassée par la junte de Cadix laissa entre les mains des autorités espagnoles de nombreux prisonniers de guerre dont elles ne surent que faire. D’abord internés sur des pontons en rade de Cadix, les militaires français furent transférés sur le petit ilot désert de Cabrera dans l’archipel des Baléares. Ravitaillés au gré des circonstances par les Espagnols, sans source d’eau potable, les conditions de vie sur ce rocher de Méditerranée furent les conditions de détentions parmi les plus difficiles et traumatiques que les soldats impériaux eurent à endurer. Pour témoigner de leur expérience, ceux qui le purent rédigèrent des mémoires qui furent publiés pour certain très rapidement après l’Empire. Joseph Quantin, enrôlé en 1807 dans la 1re légion de réserve fut un de ces hommes à subir ces tragiques évènements. Amateur de théâtre, il tint un journal de marche et, particularité, il croqua sur le vif (ainsi qu’a posteriori) son quotidien de soldat puis de prisonnier. Pris dans le tourbillon des évènements, Quantin emmène le lecteur de Baylen aux pontons de Cadix, puis de Cabrera à la prison anglaise de Porchester pour terminer par le retour en France en 1814. Son récit est glaçant de vérité sur sa vie et celle de ses compagnons d’infortune. Publié dès 1820, il participa à la prise de conscience des autorités royales, et de l’opinion publique, à la réalité du quotidien de centaines de prisonniers de guerre français. Une édition si précoce nécessitait une nouvelle publication. C’est ce à quoi se sont attachés Anatole Stebouraka et Philippe Florentin les auteurs de cette nouvelle transcription d’un manuscrit qui, comme son auteur, a été emporté par les vicissitudes de l’histoire. La reconstitution du périple de ce document conservé à la Bibliothèque nationale de Belarus à Minsk est un ajout majeur de cette édition qui dépasse le simple cadre de l’histoire impériale. Mais le manuscrit de Minsk n’est pas simplement celui de l’édition de 1820, il a été corrigé en 1854 par son auteur qui, probablement habité par son expérience, reprit inlassablement son œuvre. Cette réécriture 30 ans après entraina quelques autocensures (l’homosexualité à Porchester par exemple), mais que les compléments comblent amplement. Autant de repentirs et d’ajouts que les auteurs signalent avec minutie. Dans leur naïveté, les dessins réalisés par Quantin, publiés pour la première fois, rendent le texte et la tragédie encore plus réels. Stebouraka et Florentin se sont par ailleurs attachés à identifier les personnages cités par Quantin, redonnant vie à des anonymes qui pour certain périrent sur Cabrera. Ce travail irréprochable, publié par Vitrines d’archives, éditeur à la démarche militante, a le mérite de donner accès à un témoignage important de la littérature mémoriel de l’épopée impérial. (François Houdecek, chargé des projets spéciaux à la Fondation Napoléon)

Présentation par l’éditeur

Témoignage d’un conscrit de 1807, Joseph Quantin, parti en campagne en Espagne au sein de la première Légion de Réserve. Prisonnier de guerre suite à Baylen, sur les pontons de Cadix, à Cabrera, puis à Portchester, il est libéré en 1814. Son récit originel et ses riches illustrations étaient demeurés inédits, sa biographie, celle de ses camarades et de sa Légion méconnus, tout comme l’histoire des vicissitudes du manuscrit, spolié par les Nazis, échoué à Minsk en Biélorussie.

Année de publication :
2020
Lieu et maison d'édition :
Paris, éd. Vitrines d'Archives
Nombre de pages :
150 p.
Pour commander :
contacter l'éditeur, PHILIPPE FLORENTIN par mail ou par courrier à Philippe Florentin, « Vitrines d’Archives », 44 rue Saint Ferdinand 75017 Paris (25 euros + frais de port).
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