Petit point sur le statut de la femme en France au XIXe siècle

Auteur(s) : PAPOT Emmanuelle
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Introduction

Alors que le statut de la femme est durant des siècles largement inférieur à celui de l’homme, la Révolution et son principe d’égalité laisse augurer une amélioration et un changement de statut. Il n’en est rien. Si la Révolution a réussi à poser les principes d’égalité et reconnaît à la femme la personnalité civile, le droit de vote n’est toujours pas institué. Le combat pour imposer ses vues s’avère long et difficile.

Petit point sur le statut de la femme en France au XIXe siècle

Sous l’Empire

L’établissement de l’Empire et le Code civil (1804) ne permet pas, bien au contraire, d’amélioration quant au statut de la femme, constituant même l’unes des périodes les plus dures en la matière. Nuls droits politiques ou civils ne lui sont accordés. La femme est un être mineur placée sous la coupe de son mari ou bien encore de son père lorsqu’elle n’a pas accédé au rang d’épouse.

La femme est avant tout une épouse et une mère. Elle est un ornement qui se doit de charmer son entourage par sa beauté et son esprit que l’on a pris soin de modeler. Porter le pantalon lui est interdit sans autorisation spéciale. Elle est aussi et surtout une mère. La procréation devant être l’une de ses principales préoccupations. Mais bien que trouvant sa place par ce rôle de mère, la femme ne détient pourtant aucun droit sur ses enfants, tout revient au père. Le divorce possible depuis 1792 menace la femme car l’homme peut la répudier la laissant démunie si elle est sans famille.

Dans le principe, la femme non mariée, placée sous la tutelle de son père, gagne sa liberté le jour de ses vingt et un an. Liberté toute relative si elle se trouve démunie de tout revenu. Ce qui est majoritairement le cas car les métiers féminins sont encore rares et déconsidérés.

Cependant certaines femmes s’imposent part leur esprit et leurs talents. Plusieurs femmes essaient de se départir de l’image négative de leur condition. Les unes cultivent leur esprit et tiennent salon comme Madame Récamier ou Madame de Staël, les autres voyagent, dans un esprit missionnaire ou par goût d’aventure. Mais ces premières « émancipées » sont rares et n’appartiennent encore qu’aux classes aisées et peuvent être conduites à l’exil.

La seconde moitié du XIXe siècle

En France, les premières revendications politiques apparaissent durant la Révolution de 1848, avec la mise en place du suffrage universel, encore réservé aux hommes car conservateurs et Républicains redoutent encore la voix des femmes, sujettes selon eux à l’influence de l’église.

Avec l’ère industrielle qui se met en marche dans la seconde moitié du XIXe siècle, bien qu’encore largement confinée dans l’espace domestique ou dans le rôle de « cocotte », la femme, va progressivement accéder à plus d’autonomie.

Les nouvelles industries qui ont besoin de bras et l’apparition des grands magasins font massivement appel à la main-d’oeuvre féminine. Malgré des conditions excessivement dures de travail avec des cadences infernales, la femme peut désormais prétendre à un emploi salarié.

Avancée en demi-teinte cependant car elles doivent se contenter de traitements inférieurs à ceux des hommes qui occupent les même places et ne peuvent encore disposer librement de leur salaire.

Conclusion

Les enjeux changent ainsi durant ce siècle qui ouvre la voie du féminisme. La femme qui appartient avant à un groupe social idéal s’affranchit progressivement jusqu’à la moitié du XXe siècle pour devenir un citoyen de première zone avec ses droits et pas seulement des devoirs.

Ce texte fait partie du mini-dossier : Portraits de femmes

Notes

 

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