CARNOT, Lazare-Nicolas-Marguerite, (1753-1823), ministre, homme d’Etat

Partager

« Carnot était travailleur, sincère dans tout, sans intrigues, mais facile à tromper. Il montra toujours un grand courage moral. Il a été fidèle, probe, travailleur, et toujours vrai ». Napoléon, 1810.

CARNOT, Lazare-Nicolas-Marguerite, (1753-1823), ministre, homme d’Etat
Portrait de Lazare Carnot (1753-1823), représenté membre du Directoire
© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Quelques dates

Né à Nolay (en Bourgogne, en France), le 13 mai 1753, Lazare Carnot meurt à Magdeburg (Saxe, Prusse [Allemagne]) le 22 août 1823.
Fils d’un avocat et notaire au Parlement de Dijon.
Capitaine du Génie pendant la Constituante sous la Révolution.
Il épouse Sophie Dupont (la sœur de la femme de son frère cadet) qui lui apporte une dot confortable de 30 000 livres.
Pendant la Législative et la Convention : Député du Pas-de-Calais.
Nommé membre du Grand comité de Salut Public de 1793 à 1795 sous la Terreur.
Député aux Anciens pendant le Directoire.
Exilé après le coup d’État de Fructidor le 4 septembre 1797 (le poste qu’il occupait à l’Institut depuis sa création étant par conséquent vacant, il est repris par Bonaparte en personne).
Reçoit l’autorisation de rentrer en France après Brumaire en 1799.
Inspecteur général des armées à partir du 7 février 1800.
Ministre de la guerre du 2 avril 1800 jusqu’à sa démission le 8 octobre 1800.
Membre du Tribunat de 1802 jusqu’à sa dissolution, le 19 août 1807.
Gouverneur d’Anvers en 1814.
Rend les armes face à Louis XVIII et la Première Restauration, le 3 mai 1814.
Pendant les Cent-Jours, Carnot est nommé Archichancelier et Ministre de la Justice.
Fait Comte de l’Empire en vertu du décret du 20 mars 1815, il entre ainsi à la Chambre des Pairs des Cent-Jours.
Membre du comité exécutif après Waterloo.
Proscrit par une loi du 24 juillet 1815.
Il se retire à Varsovie, puis à Magdebourg.

Biographie

Après ses études au Petit Séminaire d’Autun, Carnot entre à l’Ecole du Génie militaire, à Mézières. Il passe la première partie de sa carrière comme second lieutenant du génie : il devait atteindre le rang de général.
À l’instar de Cambacérès et de Fouché, mais contrairement à tous les autres ministres napoléoniens, Carnot est l’un des « régicides » et va même jusqu’à siéger au Grand comité de Salut Public, l’organisation dirigeante de la Terreur. Il est par ailleurs nettement favorable au coup d’état de Thermidor qui déclenche la chute de Robespierre et de Saint-Just.
En 1793 – 1794, ses premières grandes réussites comptent la réorganisation de l’Armée du Nord (victoires de Wattignies et de Maubeuge) et la création « à partir de rien » (avec le concours de Robert Lindet et de Prieur de la Côte d’Or) de onze armées et de leur soutien logistique. L’écrasante victoire qui en résulte à Fleurus le 26 juin 1794, et l’invasion qui s’ensuit de la Belgique, de la Rhénanie et de la Hollande (rendue possible grâce au travail de Carnot) le font connaître sous le nom d’ « organisateur de la victoire ».
Pendant le Directoire, Carnot est membre de la Chambre et en devient par la suite l’un des Directeurs, il s’occupe principalement des affaires militaires. C’est alors qu’il rencontre Bonaparte. Il est exilé après le coup d’État de Fructidor de septembre 1797, car il a (avec le nouveau directeur des Cinq-Cents, Barthelémy) préféré respecter, comme il le dit lui-même, la volonté du peuple et son apparente tendance royaliste révélée par l’élection aux Cinq-Cents d’une majorité de cryptoroyalistes et de leur président en la personne du Général Pichegru.
Amnistié par Bonaparte le 26 décembre 1799 dans le sillage du coup d’état de Brumaire, il rentre à Paris le 19 janvier 1800. Son bref mandat de ministre de la guerre prend fin en octobre de la même année, et il se retire à St-Omer.
Pendant la période où il siège au Tribunat, il s’oppose fréquemment à Napoléon, votant contre l’institution de la Légion d’Honneur, contre le Consulat à vie et la création de l’Empire (il est le seul Tribun à aller jusque-là).
Après s’être retiré sept ans de la scène politique, il propose ses services à Napoléon pendant la Campagne de France et est nommé Gouverneur d’Anvers. Il fut également ministre de l’Intérieur lors des Cent-Jours.
Au cours de la Première Restauration, Carnot se rallie finalement à Louis XVIII (avant de se retirer), mais pas avant l’abdication de Napoléon et pas avant d’avoir soigneusement négocié la reddition d’Anvers.
Il quitte Paris le 15 octobre 1815 et s’éteint à Magdebourg en Saxe prussienne.

Voir aussi notre Dossier Thématique sur la proclamation de l’Empire 18 mai 1804

et découvrir (hors napoleon.org) :

Une lettre de Carnot à Bonaparte

La Fondation Carnot

 

Bibliographie

– Dhombre, J., et N., Lazare Carnot, Paris, 1997
– Dupre, H., Lazare Carnot, Republican Patriot, Philadelphia : Porcupine Press, 1940, 1975
– Gillispie, C. C., Lazare Carnot Savant, Princeton, N.J., Princeton University Press, 1971
– Lentz, T., Dictionnaire des ministres de Napoléon, Paris : Christian/JAS, 1999
– Rheinhard, M., Le grand Carnot, Paris, 1952, 2 vol.

Mise à jour le 5 septembre 2023

Partager