Des Napoléoniens dans la Grande Guerre

Auteur(s) : FONDATION NAPOLÉON
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À l’occasion du centenaire de la fin de la Guerre 1914-1918, voici une galerie de quelques portraits de descendants napoléoniens engagés dans le conflit mondial.

Des Napoléoniens dans la Grande Guerre
Statue de Napoléon à Ajaccio à la veille de la Grande Guerre

Louis Joseph Suchet d’Albufera (1877-1953)
Né en 1877, Louis Suchet d’Albufera, mobilisé en 1914, avec sa 40hp Renault à carrosserie Pullmann, comme chauffeur du général Joffre. Passionné de photographie, il couvre tous les déplacements de son grand chef et fait partie des pères fondateurs de ce qui sera l’ECPA (Établissement cinématographique et photographique des armées). Il quitte le service de Joffre en août 1915 pour entrer à l’école d’artillerie de Fontainebleau, où il devient spécialiste de l’artillerie lourde à tracteurs. Il sera décoré et cité à ce titre. Il termine la guerre avec le grade de capitaine.

Louis Suchet, marquis d’Albufera (4e duc d’Albufera 1925-1953) © BnF-Gallica

Joachim, 6e prince Murat (1885-1938)
Il commence la guerre comme lieutenant de cavalerie. Il commande ensuite le fort des Sartelles à Verdun où son comportement lui vaut la Croix de guerre avec trois citations. Il devient enfin agent de liaison avec le corps expéditionnaire britannique. Il sera plus tard élu député du Lot (1919) et siégera à la Chambre des députés jusqu’en 1929.

Joachim, 6e prince Murat (1885-1938)
Joachim, 6e prince Murat (1885-1938)

Le prince Louis Murat (1896-1916)
Le prince Louis Murat (1896-1916), mort pour la France. Engagé volontaire (matricule 2771/308 – Classe 1916), maréchal des logis au 5e régiment de cuirassiers à pied. Il monte au front dans la nuit du 17 au 18 dans le secteur du village de Lihons — sur le plateau du Santerre, à l’Est du département de la Somme — au cours de la bataille de la Somme. Il est tué le 21 août 1916 au nord de Lihons.

Le prince Louis Murat (1896-1916)
Le prince Louis Murat (1896-1916)

Le prince Charles Murat (1892-1973)
Le prince Charles Murat (1892-1973), cavalier comme son ancêtre, il finit dans les tirailleurs marocains et se bat au corps à corps dans les Dardanelles, où il est blessé à la tête. Pour sa bravoure, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Le prince Charles Murat (1892-1973)
Le prince Charles Murat (1892-1973)

Le prince Paul Murat (1893-1964)
Le prince Paul Murat (1893-1964), capitaine au 29e régiment de dragons. Il entre le premier à Monastir à la tête d’une poignée de cavaliers, ce qui lui vaut cette citation : « Après avoir mis en fuite l’armée bulgare, traversant cette grande ville au galop, il s’est emparé des issues, empêchant ainsi les incendiaires laissés par l’ennemi de continuer leur sinistre besogne et donnant toute sécurité à l’infanterie qui le suivait pour entrer à son tour ». Il sera nommé chevalier de la légion d’honneur.

Le prince Paul Murat (1893-1964)
Le prince Paul Murat (1893-1964)

Le prince Gérôme Murat (1898–1992)
Le prince Gérôme Murat (1898–1992) a participé à de nombreuses opérations en tant que…mitrailleur sur Salmson, Escadrille MF 1. Voici donc un Murat aviateur ! Le 25 février 1918, à la suite d’un combat aérien au dessus des Vosges, son avion en feu doit atterrir d’urgence. On l’amputera d’une jambe.

Le prince Gérôme Murat (1898–1992)
Le prince Gérôme Murat (1898–1992)

La princesse Marguerite Murat (1896-1956)
La princesse Marguerite Murat (1896-1956), soeur de sept garçons qui ont tous combattus. Elle a pour sa part servi en tant qu’infirmière pendant le conflit. Voici une photo de son mariage avec le baron Lejeune (descendant du général et peintre de renom), lequel, capitaine affecté comme officier de liaison à la 1ère division de cavalerie anglaise, tombe le 23 novembre 1914 au carrefour de la Clytte, entre Ypres et Bailleul. Marguerite Murat mettra au monde un fils posthume, Edgar, un mois et demi plus tard.

La princesse Marguerite Murat (1896-1956)
La princesse Marguerite Murat (1896-1956)
André Walewski (1871-1954)
André Walewski (1871-1954), arrière-petit-fils de Napoléon Ier. Il a doublement participé à la Grande Guerre. Co-fondateur en 1905 des taxis « Autoplace », plus couramment appelés « G7 » en raison de leur immatriculation, il fut un des organisateurs de l’opération « Taxis de la Marne ». Il s’engagea ensuite, malgré son âge, et fut blessé au combat.
André Walewski (1871-1954)
André Walewski (1871-1954)
Charles Walewski (1848-1916)
Charles Walewski (1848-1916), mort pour la France. Petit-fils de Napoléon Ier, il eut une première carrière militaire, terminée en 1897 au grade de chef de bataillon, dans la garde nationale (1870-1871), la Légion étrangère (1871-1873) et l’infanterie (1873-1897). Officier de race et homme du monde, il servit de modèle à Marcel Proust pour son prince de Borodino de « A la recherche du temps perdu ». Il reprit du service à la déclaration de guerre (1914). Il fut tué au combat, le 2 octobre 1916 à Villers-Cotterêts, à l’âge de 68 ans (!).
Charles Walewski (1848-1916)
Charles Walewski (1848-1916)
René Reille-Soult
Trois des cinq frères Reille-Soult de Dalmatie sont morts pour la France pendant le conflit : Jean-de-Dieu Reille-Soult, né en 1889, cavalier au 1er régiment de chasseurs à cheval, tué le 15 avril 1915 aux Eparges (Meuse); René Reille-Soult (photo), duc de Dalmatie, né en 1888, député du Tarn, lieutenant au 62e régiment d’artillerie, tué le 21 juin 1917 à Essigny-le-Grand, devant Saint-Quentin; Charles Reille-Soult, né en 1896, sous-lieutenant au 1er régiment de chasseur à cheval, est tué le 29 septembre 1918 à Rouvroy (Marne).
René Reille-Soult
René Reille-Soult
Alexandre Berthier (1883-1918)
Alexandre Berthier, 4e et dernier prince de Wagram (1883-1918), mort pour la France. Officier de carrière (Saint-Cyr, 1905), successivement lieutenant au 101e régiment d’infanterie et capitaine au 6e bataillon de chasseurs, il est grièvement blessé et décède à l’ambulance allemande de Barenton-sur-Seine (Aisne), le 30 mai 1918.
Alexandre Berthier (1883-1918)
Alexandre Berthier (1883-1918)
Alexandre Murat (1889–1926)
Alexandre Murat (1889–1926), officier d’artillerie français, descendant du roi de Naples, commandant de batterie cité pour avoir « obtenu de sa batterie un rendement excellent par la précision des tirs qu’il a toujours dirigés lui-même des observatoires les plus exposés et avoir toujours su , malgré les pertes, maintenir, par son calme et son mépris du danger, la confiance parmi son personnel et la discipline du feu ». Il est un des huit enfants du prince Murat a avoir servi pendant la Première guerre mondiale. Rappelons que l’un d’eux, Louis, est mort au Champ d’honneur et que plusieurs autres ont été blessés.
Alexandre Murat (1889–1926)
Alexandre Murat (1889–1926)
André Masséna (1891-1974)
Lieutenant de dragons à la déclaration de guerre, il participe à toutes les premières offensives, avant de passer dans « l’artillerie spécialisée ». Il continue la guerre comme chef de char d’un Renault 17. Il est décoré de la Croix de Guerre (avec plusieurs citations) et de la Légion d’Honneur. Ajoutons qu’il fera aussi la 2e Guerre mondiale : rappelé en 1938, il commande le 48e bataillon de chars de combat et est blessé en 1940 (nouvelle Croix de Guerre). Décidément infatigable, il remet son uniforme en 1944. Âgé alors de 55 ans, il devient officier de liaison à l’état-major du général Leclerc (troisième Croix de Guerre). Il est ensuite promu officier puis commandeur de la Légion d’Honneur. André Masséna est le père de Victor-André Masséna, président de la Fondation Napoléon.
André Masséna (1891-1974)
André Masséna (1891-1974)
Louis Napoléon Achille Charles Murat (1872-1943)
Un Murat chez les Cosaques ! Louis Napoléon Achille Charles Murat est un personnage haut en couleurs d’une famille qui n’en manque pas. Arrière-petit-fils du roi de Naples (branche cadette), il est officier de l’armée française de 1891 à 1903, terminant lieutenant au 9e régiment de cuirassiers de Noyon. Comme sa mère est une princesse de Mingrélie (en Georgie), il s’engage ensuite dans l’armée du tsar pendant la guerre russo-japonaise. Après la défaite, il continue à servir dans le régiment des Cosaques à cheval de Kouban (1905-1909) puis à l’état-major du grand-duc Nicolas (1909-1911). Il est en Argentine lorsqu’il apprend la déclaration de guerre. Rentré en Russie, il est affecté à divers état-major avant de combattre en 1917 au sein du 12e dragons Starodubovskogo, avec le grade de colonel. A la Révolution, il rejoint les armées blanches et combat encore dans les Carpates. Il rentre en France en 1921, vit d’un travail d’un travail de traducteur. Il meurt à Nice, le 14 juin 1943. Il avait été nommé chevalier de la légion d’Honneur en 1928 et continuait à revendiquer ses décorations russes : ordres de Saint-Vladimir et de Saint-Georges, assortis de toutes les épées et citations possibles.
Le colonel puis général Louis Napoléon Achille Charles Murat (1872-1943)
Le colonel puis général Louis Napoléon Achille Charles Murat (1872-1943)
Thierry Lentz, novembre-décembre 2018, janvier 2019
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