Mercredi noir : éditorial de Victor-André Masséna, président de la Fondation Napoléon, 9 janvier 2015, Lettre d’information n° 741

Auteur(s) : MASSÉNA Victor-A.
Partager
Mercredi noir : éditorial de Victor-André Masséna, président de la Fondation Napoléon, 9 janvier 2015, Lettre d’information n° 741

MERCREDI NOIR
Traditionnellement, je signe l'éditorial de rentrée de cette lettre hebdomadaire. Il est toujours un message-programme pour annoncer nos projets de l'année à venir. J'avais, cette fois-ci aussi, beaucoup de choses à annoncer pour les mois qui viennent. Je voulais vous parler de livres, de colloques, de commémorations, de nos nouveaux sites Internet, de tant d'autres choses. Je voulais vous dire notre joie d'avoir vu SAI la Princesse Napoléon être promue au grade d'officier, et notre directeur, Thierry Lentz, être nommé chevalier de la Légion d'Honneur. J'avais encore l'intention de rendre hommage au duc de Wellington, mort à 99 ans il y a quelques jours, un homme que j'ai bien connu.
Et puis, il y a eu ce mercredi noir, noir comme la bêtise, noir comme la mort, noir comme le drapeau de ceux qui veulent nous priver de nos libertés, noir comme le serait une société sans le respect de l'autre et des idées de l'autre.
La Fondation Napoléon est citoyenne et composée de citoyens. Elle vit dans son temps, connaît son époque, ses excès et ses dangers. Elle n'est pas « à côté », mais « dans » la vie. Elle se doit donc par la voix de son président, au nom de tous ceux qui y travaillent ou viennent y travailler, de marquer sa tristesse, sa solidarité avec les victimes et leurs familles, mais aussi son soutien à ceux qui font vivre notre démocratie et ceux qui défendent notre société.
Ce drame nous touche tous, nous concerne tous, nous a peut-être un moment ébranlés. Mais « on » nous attaque, « on » veut nous empêcher de penser librement. Nous devons être plus fort que cet ennemi dont la seule gloire ne sera jamais que d'avoir lâchement tiré sur des hommes sans défense et d'avoir achevé les blessés. Oui, restons forts ! Forts contre ceux qui nous frappent, forts pour lutter sans renoncer à ce qui nous distingue d'aussi pâles « guerriers », forts aussi pour résister à nos propres démons.
Je ne pensais pas un jour écrire avec tant d'autres : « Je suis Charlie ». Je le fais aujourd'hui sans hésiter.

Victor-André Masséna
Président de la Fondation Napoléon

 
 
Consulter les archives des Lettres d'information de napoleon.org

Titre de revue :
Lettre d'information de napoleon.org
Numéro de la revue :
741, 9-15 janvier 2015
Partager