Le plus grand caricaturiste de presse du XIXᵉ siècle, qui a produit, quarante ans durant (1832-1872) plusieurs milliers de lithographies, n’a pas manqué de commenter l’actualité internationale, depuis l’ambassade de Talleyrand à Londres en 1832 jusqu’aux conséquences de la défaite française face à Bismarck. Comment ce républicain sans concession, critique de la première heure du bonapartiste, partisan des libertés et donc aussi de celles des nationalités opprimées, a-t-il commenté la politique étrangère de Napoléon III ? La guerre de Crimée ? Il soutient cette lutte contre l’autocratie russe. La politique italienne ? Il y a la question romaine, mais il applaudit l’émancipation d’une nation contre l’Autriche absolutiste. Mais l’unification allemande sous le joug prussien, Daumier la dénonce très tôt et avec virulence. La conférence permettra de commenter des lithographies sur cette politique mais aussi certaines où Daumier propose d’intéressantes allégories de la diplomatie ou de l’Europe.
Yves Bruley est correspondant de l’Institut (Académie des sciences morales et politiques) et enseigne à l’École Pratique des Hautes études l’histoire de la diplomatie au XIXᵉ siècle. Il a écrit plusieurs ouvrages sur le Second Empire, notamment Le Quai d’Orsay impérial. Histoire du ministère des Affaires étrangères sous Napoléon III (Ed. Pedone), Prix de la Fondation Napoléon en 2012.