L'APPRENTISSAGE D'UN CHEF D'ÉTAT

 





L'APPRENTISSAGE D'UN CHEF D'ÉTAT

Les mois décisifs
mars-octobre 1797

par Jacques Jourquin

De mars à octobre 1797, les mois qui vont s'écouler sont essentiels dans la vie de Napoléon. Il était jusque-là un général victorieux, plus rapidement et plus brillant que d'autres, meilleur meneur d'hommes, stratège de plus haut niveau, avec une tendance à s'affranchir des instructions du politique plus affirmée, mais rien qui soit encore décisif et vraiment exceptionnel, même si déjà aux yeux clairvoyants de certains « Napoléon perçait sous Bonaparte » ou plutôt apparaissait comme le « nouvel Alexandre » pour reprendre l'expression du temps. Les mois qui vont suivre vont en revanche faire éclore tous ses talents potentiels et donner à son destin ce caractère de nécessité qui fait que le 18 brumaire sera plus une étape inéluctable qu'un véritable commencement.

Pendant ces mois cruciaux, Napoléon va se confirmer comme général de tout premier plan, puis apparaître comme un chef d'État en puissance, se révéler habile diplomate et tout aussi fin politique.

Le seul vainqueur

Homme de guerre, le général des premiers actes de la campagne d'Italie gagnés sur les Sardes puis les Autrichiens, sans conteste même si parfois de justesse, doit maintenant s'affronter au meilleur général autrichien qui passe pour un des meilleurs d'Europe, l'Archiduc Charles qui vient de faire repasser le Rhin à Moreau et Jourdan et empêcher ainsi la jonction des armées d'Allemagne et d'Italie dans leur plan de marche sur Vienne. Qui plus est, dans ce dernier acte de la campagne, Napoléon menace le territoire autrichien (la famille impériale enverra en Hongrie loin des soldats de la Révolution qui approchent une petite fille de cinq ans prénommée Marie-Louise...) ce qui ne peut qu'augmenter la résistance des troupes ennemies. Malgré cela et avec l'aide de troupes enfin venues d'Allemagne sur son insistance (les divisions Bernadotte et Vaubois) et qui lui donnent l'égalité numérique avec ses adversaires, il bat et refoule l'archiduc Charles en moins de trois semaines. Comme à Paris, on ne s'est toujours pas décidé à une offensive en Bavière, il n'a à partager le succès avec personne. Il est le seul vainqueur de la maison d'Autriche comme on dit encore à l'époque dans la plus pure tradition d'Ancien Régime.

Conclusion diplomatique

Mais à peine a-t-il terminé avec panache ce dernier acte militaire qu'il change de registre et se fait diplomate. Il est réaliste : il n'est pas sûr de ses arrières et en Italie, la situation comme le prouvent les « Pâques véronaises » n'est pas stabilisée, le Directoire n'a pas donné l'ordre aux armées d'Allemagne de reprendre l'offensive et ses moyens quoique augmentés ne lui paraissent pas suffisants. car il a beaucoup vécu jusqu'alors sur les prises autrichiennes. Et enfin, si les armées d'Allemagne et la sienne reprenaient la marche sur Vienne, qui serait le général en chef ? Hoche peut-être, que Carnot estime beaucoup. Réaliste donc, il propose à l'archiduc Charles qui en a besoin un armistice aussitôt accepté. Les préliminaires de Leoben, signés sans attendre l'arrivée de l'envoyé spécial du Directoire, Clarke, et qui s'imposent aux armées d'Allemagne qui viennent enfin de s'ébranler mais trop tard, lui permettant de ne pas contraindre les Habsbourg à une défense « nationale » et d'apparaître comme l'homme de la paix. L'Autriche abandonnera la Belgique, reprendra provisoirement la Vénétie et laissera les Iles ioniennes (le « rêve oriental » ­ déjà ou encore ­ qu'il avait manifesté avec force en entrant dans Ancône le 5 février) à la France. Pour la rive gauche du Rhin, on verra plus tard. Pour reprendre une belle phrase de Jacques Bainville : « Être l'homme de la paix, sans être l'homme des anciennes limites, c'est la partie subtile que Bonaparte, à Leoben, joue et gagne. »

Le « proconsulat »


Drapeau de la République italienne, Bonaparte président.


Proclamation de la République ligurienne. Photos Tallandier.

À peine séchée l'encre des accords, il chausse les bottes du proconsul (dans proconsul il y a consul) et la différence est éclatante de le voir lui qui a parcouru l'Italie du nord dans tous les sens depuis un an, s'installer à partir de mai au château de Mombello, la somptueuse villa de la famille Crivelli, près de Milan où il organise une presque cour. Joséphine est avec lui. Les poètes, les écrivains, les artistes italiens l'entourent et lui tressent des couronnes. Les diplomates étrangers font antichambre. Il marie ses soeurs Pauline et Élisa. Joseph est nommé ambassadeur à Rome. On excursionne au lac de Côme ou au lac Majeur. Mais on ne fait pas que jouer au prince, on l'est. Le roi de Sardaigne est son auxiliaire. Il règle le sort de Gênes et de son doge, de Venise et de son oligarchie. Il impose sa loi au pape et jusqu'à Naples, il réunit la République cispadane et la République transpadane en une République cisalpine.

Paris sous surveillance

Pendant ce temps à Paris, on vit à l'opposé de cette unité de pensée et d'action. Le Directoire va de coups de barre à gauche en coups de barre à droite empétré par un passé compromettant et un avenir improbable dans un présent frivole et incohérent (voir l'article de Thierry Lentz p. 4). Et c'est avec Paris que Napoléon manifeste le quatrième talent de ces mois décisifs : le politique. Après les nouvelles élections marquées à droite, le conflit est ouvert entre les nouveaux élus et les thermidoriens de gauche. Les royalistes et leurs alliés, Napoléon n'est pas de leur bord. Il a été et demeure jacobin, il les a canonnés à Vendémiaire et ils ne le portent pas dans leur coeur. S'ils triomphent, ils feront la paix à leur façon avec beaucoup de concessions et que pèsera alors un général sans guerre ? Et c'est d'ailleurs pourquoi, il fera la paix à sa manière et très vite pour être plus alors qu'un général victorieux et sans emploi.

Il faut donc soutenir contre cette poussée droitière la gauche du Directoire : ces « avocats » que pourtant il n'estime guère. Mais sans se compromettre. Ses généraux s'en chargeront.

Masséna « l'enfant chéri de la victoire » porte à Paris le texte des préliminaires de Leoben. Son aide de camp Lavalette porte au Directoire sa promesse de soutenir ceux qui conserveraient « davantage les couleurs de la Révolution ». Il fait parvenir à Paris les papiers de l'espion d'Antraigues (qu'il a probablement laissé s'évader) qui révèlent un complot royaliste autour de Pichegru. Il envoie Augereau, un jacobin brutal mais actif, porter les adresses républicaines de l'armée d'Italie et se tenir à la disposition des « triumvira », Barras, Reubell et La Revellière-Lepeaux. C'est Augereau qui dans la journée de Fructidor réglera tout en quelques heures. Ainsi Napoléon ne s'est-il pas compromis comme Hoche qui avait répondu aux sollicitations de Barras de faire passer par les environs de Paris son armée en route pour l'expédition d'Irlande. Hoche, son seul rival probablement, se trouvait compromis gravement même s'il n'était pas mort quelques semaines plus tard.

Mais la politique intérieure est alors inséparable de la politique étrangère. Et c'est là que le jeu devient difficile et le joueur remarquable. Si la droite avait triomphé, c'était la paix et la perte de pouvoir du général. Mais la gauche triomphant, la gauche guerrière, la gauche patriote, c'était à nouveau une politique agressive, exigeante et qui pouvait en compromettant les résultats de Leoben lui redonner ­ mais comme à d'autres ­ un rôle de général et lui ôter le rôle d'homme de la paix, cette paix que la nation attendait. La Prusse était occupée à digérer la Pologne et en paix avec la France depuis deux ans, la Russie encore bien loin, et sous un nouveau tsar, Paul Ier bien différent de la Grande Catherine, l'Angleterre occupée dans ses coalitions financières et pro-royalistes, repliée sur sa flotte aux prises avec des mutineries fort inquiétantes et sur ses possessions extérieures et d'ailleurs en voie de négociations avec la France, seule l'Autriche restait l'adversaire. Il fallait donc que Leoben devienne Campo Formio : que les préliminaires aboutissent à un traité de paix définitif, ce qui ne se fera pas sans mal. Il fallait pour cela prendre le Directoire de vitesse, s'affranchir de ses instructions mais avec déférence, forcer la main aux Autrichiens et mener entre Paris et Vienne un jeu de bascule en laisssant planer la menace de sa démission. Il vaut donc la peine de revenir en détail sur la partie diplomatique étroitement liée à la politique intérieure que Napoléon va conduire avec une maestria étonnante.

Négociateur habile,
intransigeant et rebelle


22 avril 1797. « Qui payera l'écot ? Tais-toi, c'est la république de Venise. » Réponse au tenancier de l'auberge dont sortent Bonaparte et l'archiduc Charles sans régler la note. B.N., photo Tallandier.

Le Directoire malgré ses échecs intérieurs et ses revers extérieurs (hormis l'Italie) était exigeant. Il demandait, en plus de la Belgique (les Pays-Bas autrichiens) la rive gauche du Rhin qui était terre d'Empire et non point autrichienne. En échange, la Lombardie et les Légations pourraient être cédées et c'est pourquoi il avait mal vu leur organisation en républiques, là où il aurait préféré de simples territoires occupés plus faciles à échanger. Napoléon, qui ne se voyait pas se défaire de ses conquêtes, préférait sacrifier la rive gauche du Rhin que les plénipotentiaires autrichiens de Leoben ne voulaient d'ailleurs pas céder pour ne pas toucher à « l'intégrité de l'Empire ». À Leoben, Napoléon pour conclure très vite avait donc demandé, en plus de la Belgique, que l'Autriche reconnut seulement les « frontières constitutionnelles » (formule suffisamment vague) moyennant « dédommagements équitables » (proposition bien prudente). Un congrès ultérieur se réunirait à Berne pour conclure la paix entre la France et l'Empire. Mais, par des articles secrets, l'Autriche renonçait à la Lombardie et reconnaissait la conquête du duché de Modène, tout en recevant le territoire vénitien, l'Istrie et la Dalmatie, les Iles ioniennes revenant à la France. En compensation, la nouvelle République de Venise recevrait les Légations cédées par le pape à Tolentino. Les dates sont éloquentes. L'armistice conclu avec l'archiduc Charles à Judenbourg le 7 avril, Napoléon reçoit les parlementaires autrichiens Beauregard et Merveldt qui sont en réalité des plénipotentiaires. Il formule les exigences les plus grandes (dont la rive gauche du Rhin mais c'est pour effrayer l'adversaire). Le 13 avril, Merveldt qui est allé consulter à Vienne revient avec Gallo, un diplomate napolitain. On discuta et le 18 avril tout était signé. Clarke l'envoyé officiel du Directoire, arrivé le 20 avril ne put, fort dépité, que constater l'accord.

À Paris, trois des Directeurs : Barras, La Revellière-Lepeaux et Reubell protestèrent : la rive gauche du Rhin contre la Lombardie pas question ! Napoléon qui s'y attendait fit savoir qu'il donnerait sa démission s'il était désavoué car il avait cru travailler pour la paix. Mot magique ! Un conflit entre le Directoire et lui pouvait naître quand les « Pâques véronaises » fournirent l'échappatoire. Vérone était territoire de Venise, il suffirait de s'emparer de Venise, de l'offrir en échange de la Lombardie lors de la conclusion de la paix définitive. Le 12 mai, le général Baraguey d'Hilliers faisait abdiquer le Doge et un gouvernement provisoire était installé. « Venise paierait le Rhin ». Le Directoire tout en ne ratifiant pas les préliminaires confirma donc Napoléon dans son rôle de négociateur pour aménager le moment venu les préliminaires en traité de paix.

À Mombello où il s'installa le 5 mai Napoléon conçut pour l'Italie un plan sensiblement différent des projets du Directoire. La République lombarde (la Transpadane) devait devenir la « première république italienne ». Mais elle n'était pas assez importante. La République cispadane (les ci-devant Légations : Ferrare, Bologne, Reggio plus le duché de Modène) créée en mai 1797 sera donc invitée à s'unir en juillet à la Transpadane pour former la République cisalpine qui, plus tard, deviendra le royaume d'Italie. Vaste et riche territoire, le plus opulent de la péninsule. Une constitution calquée sur celle de la France avec Directoire et Conseils est aussitôt mise en place pour obtenir l'adhésion du Directoire.

Parme est un duché mais inféodé à la Cisalpine, tout comme la République de Gênes.À Florence règne le grand-duc de Toscane Ferdinand de Habsbourg avec qui Napoléon a,


Le traité de Tolentino entre le pape et la République française : « Baisez ça Papa et faites patte de velours ». Gravure satirique. B.N., photo Tallandier.

dès l'été 1796, noué de bonnes relations et qui conservera toute sa vie son État car on songera longtemps à lui pour remplacer son frère François II à Vienne.

Il reste le royaume de Naples où Marie-Caroline, soeur de Marie-Antoinette est hostile à la Révolution. Un jour ou l'autre un conflit naîtra. À Rome enfin, le pape est considéré par Napoléon comme un élément de la politique intérieure française. Il pourrait le jour venu jouer un rôle apaisant auprès des catholiques français. Quoi qu'en pensent les Directeurs, les États pontificaux ne seront donc pas confisqués.

Cette organisation même présentée au Directoire avec prudence et protestation de déférence ne lui plaît guère. Il n'a que faire de l'Italie où on est allé uniquement pour prendre Vienne à revers. Seules comptent les frontières naturelles et donc la rive gauche du Rhin.


Deux épisodes des négociations de Leoben à Campo-Formio. À Udine, après une conférence les plénipotentiaires autrichiens reconduisent Bonaparte à sa voiture. Coll. part.


Le 11 octobre 1797, une scène violente éclate à Udine, toujours. En sortant vivement Bonaparte accroche un cabaret de porcelaine donné à Cobenzl par Catherine II, qui tombe et se brise. On en a fait le légendaire : « Eh bien ! la trêve est rompue et la guerre déclarée. Mais souvenez-vous qu'avant la fin de l'automne, je briserai votre monarchie comme je brise cette porcelaine. » Mot apocryphe. Bonaparte voulait la paix, sa paix. Raffet, coll. part.

Vers le traité malgré tout

Napoléon qui a repris les négociations pour le traité définitif ne veut pas lâcher l'Italie. À Cobenzl, l'Autrichien, il déclarera plus tard : « La République française regarde la Méditerranée comme sa mer et veut y dominer ».

La rive gauche du Rhin ? on l'aura quand même affirme Bonaparte. Clarke subjugué ne s'oppose plus à rien et écrit à Carnot des lettres enthousiastes et Trouvé, un jeune diplomate, écrit à La Revellière-Lepeaux : « il est véritablement homme d'État ». Mais arrive Fructidor. Enivré par sa victoire, le nouveau Directoire reprend toutes ses exigences. Il rompt les négociations de Lille avec l'Anglais Malmesbury. Il les rompt aussi avec le tsar Paul Ier. À l'Autriche, il demande toujours la rive gauche du Rhin et désormais n'offre plus rien en échange. Si l'Autriche ne veut pas signer, ce sera la guerre, jusqu'à Vienne ! Et le Directoire écrit à Hoche qu'il commandera dans ce plan en Allemagne « les phalanges victorieuses » en prêtant la main « au héros d'Italie ».

Napoléon, on s'en doute, n'est pas d'accord. Il reste convaincu de sa faiblesse militaire, des troubles possibles de ses bases italiennes, de la difficulté d'une campagne d'hiver, et après avoir eu très peur en mars, la cour de Vienne s'est ressaisie.

Le 29 septembre, le Directoire confirme le contenu de son « ultimatum » à transmettre à l'Autriche. Mais, le 23, Napoléon avait derechef proposé sa démission. Aussitôt le 30, le Directoire une fois de plus cédait et se confiait à « la vertu du général Bonaparte ». La peur de le voir rentrer à Paris comme l'homme à qui on avait refusé de faire la paix après avoir gagné la guerre avait été la plus forte. Comme l'écrit Louis Madelin : « Tout cela était sans noblesse : ces gens avaient toujours peur de quelqu'un ou de quelque chose. » À Vienne aussi, on se reprenait à avoir peur. L'Empereur François avait écrit le 20 septembre une lettre où il manifestait son désir de conclure et le chancelier Thugut envoyait un de ses meilleurs diplomates le comte Louis de Cobenzl : c'était un signe.

La discussion fut pourtant orageuse. Sur le projet autrichien de congrès à Berne où participeraient les puissances de l'Europe, ce fut non. Sur le projet de demander l'accord de l'Empire pour céder Mayence et la rive gauche du Rhin qui en majorité n'était pas autrichienne, ce fut non. Selon Cobenzl, Napoléon se serait emporté et serait sorti furieux de la salle de conférences. Le 28, Napoléon se servit de la menace de la Russie avec qui les Français auraient eu des « engagements très récents » ­ ce qui était beaucoup dire ­ mais qui effrayèrent les Autrichiens. Et à la demande de ces derniers d'obtenir, outre Venise, Mantoue et les Légations, ce fut encore non. De Paris, Napoléon reçut alors confirmation des instructions du Directoire par Talleyrand, nouveau ministre des Relations extérieures. Il brandit alors à nouveau la menace de sa démission : « J'ai besoin de deux ans de repos ». Mais il suspendit pendant trois jours les négociations. Avec Paris les courriers se croisaient et Napoléon mit dans sa poche de nouvelles lettres qui lui enjoignaient de rompre. Quand les négociations reprirent le 7 octobre, il fut d'autant plus ferme qu'il allait contre les ordres de son gouvernement, ce qui était quand même risqué. Le 11, on frôla la rupture au cours d'une scène violente. Le 12, on rédigea le texte. Vienne donna son accord le 17. Dans la nuit du 17 au 18 octobre on signa à Udine chez les Autrichiens, à Passariano chez les Français et c'est pourquoi le traité s'appelle Campo-Formio du nom d'un village à mi-chemin où il ne s'est rien passé. Napoléon avait sa paix et il n'avait rien cédé, sauf Venise dont il acceptait depuis le début qu'elle fût « le prix du Rhin ».

Si, inspirés par les doctrines de Guibert les Français avaient mené une guerre d'un type nouveau qui leur avait apporté la victoire, Napoléon a de Leoben à Campo-Formio mené une diplomatie d'un type nouveau également. Il a usé de l'intimidation, de la ruse, de la mauvaise foi reconnaissons-le, et s'attachant aux faits (« Vous oubliez que vous négociez au milieu de nos grenadiers ») et rappelant toujours que les troupes françaises occupaient en réalité la rive gauche du Rhin et toute l'Italie du nord même Venise face aux comportements formalistes des Autrichiens. Ceux-ci, en vain, rappelaient les accords des préliminaires, invoquaient les terres d'Empire qui n'étaient pas autrichiennes. Napoléon n'en eut cure. Il voulait « sa » paix. Certes, il était prévu à Radstadt un congrès pour que la diète impériale ratifie la cession de la rive gauche du Rhin et discute des compensations. Mais Napoléon ne doutait pas que ce ne soit qu'une simple formalité. Ce n'en fut pas une on le verra. Mais pour l'instant il avait gagné.

J.J.


La signature des Préliminaires de Leoben, peinture par Guillaume Guillon-Lethière. Musée de Versailles. Photo Tallandier.


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