Appel à la souscription publique.
Lancé dans L'Isthme de Suez. Journal de l'Union des deux mers, n°57, 25 octobre 1858
En octobre 1858, l'appel à une souscription publique est officiellement lancé par voie de presse :

Compagnie universelle du canal maritime de Suez,
Fondée par décret de S.A. le Vice-Roi d’Égypte.


M. Ferdinand de Lesseps, concessionnaire du canal de Suez, en exécution du mandat qu’il a reçu de S.A. le Vice-roi d’Égypte, ouvre une souscription publique, après s’être assuré le concours des influences financières de l’Europe. Le canal de Suez est destiné à rétablir la communication abrégée entre les deux mondes, que la découverte du cap de Bonne-Espérance avait fait abandonner. Pour conserver à cette œuvre le caractère de grandeur et d’universalité qui lui est propre, M. de Lesseps appelle à y participer les capitaux de tous les pays.

Le but et les avantages commerciaux et financiers de l’entreprise sont :

    Le droit d’ouvrir à travers l’isthme de Suez un canal de grande navigation destiné à réunir la Méditerranée à la mer Rouge et aux mers des Indes, de la Chine, etc., etc. ;

    La jonction du Nil au canal de grande navigation qui traverse l’isthme de Suez, au moyen d’un canal d’irrigation et de navigation fluviale ;

    La mise en valeur de 133,000 hectares de terres concédés à la Compagnie, dont 63,000 hectares de terres cultivables, et 70,000 hectares formant une bande de deux kilomètres de largeur sur chaque rive des canaux et autour de chaque port.

    Le canal à travers l’isthme de Suez abrège de 3,000 lieues la traversée entre l’Europe et la mer des Indes, et économise une somme immense à la grande navigation. Aussi le péage de 10 francs par tonne, fixé par le décret de concession pour le droit de navigation à travers le canal, est-il considéré comme modéré ; appliqué cependant à un transport qui est en moyenne de 4 millions de tonnes, il est destiné à donner un revenu très-considérable, indépendamment des bénéfices produits par le canal de jonction avec le Nil et par la mise en valeur et la vente des 133,000 hectares de terres concédés.

Le capital de la Compagnie est fixé à 200 millions de francs, divisés en 400,000 actions de 500 francs chacune.

Le siège administratif de la Société est à Paris.