Portrait en buste de l’impératrice Marie-Louise

Artiste(s) : GERARD François (baron)
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Portrait en buste de l’impératrice Marie-Louise

Historique : vente après décès du baron Gérard, 27-29 avril 1837 ; collection Louis La Caze, Paris ; legs au Musée du Louvre, 1869

Peintre d’histoire à ses débuts au Salon de 1791, Gérard s’impose rapidement dans le genre du portrait. Sous l’Empire, il est le portraitiste attitré de l’aristocratie impériale. C’est donc naturellement qu’il est chargé de faire le portrait officiel de la nouvelle Impératrice, d’abord seule (Vienne, Schatzkammer, répliques à Fontainebleau et Versailles), puis avec le roi de Rome. Ces élégants portraits, en pied, sont plus flatteurs que ceux de Robert Lefèvre (Versailles, musée Glauco Lombardi, Parme, collection Chaumet). La commande avait par ailleurs échappé à Prud’hon dont le rythme d’exécution était jugé trop laborieux malgré un dessin préparatoire prometteur.

Cette étude au naturel est sans doute l’un des portraits les plus authentiques de Marie-Louise, dépeinte dans l’éclat de la jeunesse. En contraste avec le fini du visage, cette esquisse révèle une facture enlevée inhabituelle aux portraits achevés de Gérard. C’est d’ailleurs ce caractère ébauché qui a prévalu au choix du Dr. La Caze. Gérard s’est vraisemblablement servi de cette étude pour le grand portrait de 1813 avec le roi de Rome où l’Impératrice est également vêtue de blanc, des roses dans les cheveux. La chevelure bouclée d’un blond cendré, le nez long, de gros yeux bleus pâles, mais le teint frais, ce portrait concorde aux descriptions de l’époque : « Tous s’accordaient à dire, écrit la reine Hortense, qu’elle était bien faite, blonde, fraîche mais personne n’osait dire qu’elle était jolie » ; « toute sa personne respirait jeunesse, santé et fraîcheur » (Mémoires de Constant).

Hélène Meyer
Conservateur au musée national du château de Compiègne
juin 2010
Retrouvez l’article de Napoleonica. La Revue, par Élodie Lerner, sur l’exceptionnelle carrière du baron Gérard

Cette œuvre a été présentée dans l’exposition « 1810, la politique de l’amour. Napoléon et Marie-Louise à Compiègne », au musée national du Palais de Compiègne (28 mars – 19 juillet 2010).

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