Arc de Triomphe de l’Etoile – Paris

Période : Directoire-Consulat-Ier Empire/Directory-Consulate-1st Empire, Restauration/Restoration, Varia
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Arc de Triomphe de l’Etoile – Paris
Arc de triomphe de l'Étoile, Paris © DR

En 1806, renouant avec la tradition romaine, Napoléon ordonna la construction d’un arc de triomphe à la gloire de la Grande Armée. N’avait-il pas déclaré dans sa proclamation aux soldats au lendemain d’Austerlitz : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de Triomphe ». La première pierre de cet édifice fut posée le 15 août de la même année au carrefour de l’Étoile. 

Un conflit opposa vite les deux architectes, Chalgrin et Raymond, à propos de l’adjonction de colonnes. Consulté par l’Empereur, le célèbre architecte Fontaine jugea cet ajout inutile car peu visible à distance : « Dans une situation aussi élevée, il est de toute nécessité que ce monument soit d’une grandeur colossale ». Le projet de Chalgrin fut définitivement adopté par décret impérial du 27 mars 1809. Dépassant en monumentalité tous les exemples qui l’avaient précédé (50 m de hauteur), l’arc de Triomphe de l’Étoile, inspiré de l’arc de Titus à Rome, fut conçu dans le but de fermer majestueusement la perspective des Champs-Élysées.

En 1810, Napoléon et sa nouvelle épouse Marie-Louise firent leur entrée dans Paris en passant sous une maquette grandeur nature de charpente et de toile peinte érigée sur les fondations du futur arc. La chute de l’Empire provoqua l’arrêt du chantier en 1815. La construction fut reprise en 1824 et achevée en 1830. Inauguré le 29 juillet 1836, le monument reçut sa consécration officielle le 15 décembre 1840 quand le char funèbre ramenant le corps de Napoléon passa sous sa voûte.

Funérailles de l’empereur Napoléon. Arrivée du cortège à la barrière de l’Étoile, 15 décembre 1840 © Fondation Napoléon / P. Maurin-Berthier

 

Le 2 décembre 1852, après son plébiscite, ce fut au tour de Napoléon III de franchir la voute monumentale. Il fut imité en 1855 par la reine Victoria lors de sa réception à Paris pour l’Exposition universelle. Plus dramatiquement, les troupes prussiennes après la défaite de Sedan et la chute de l’Empereur campèrent sous son arche.

Le programme iconographique fut défini au lendemain de la Révolution de 1830. Les piédestaux reçurent quatre hauts-reliefs allégoriques : vers les Tuileries, « Le Triomphe de Napoléon » par Cortot et surtout l’extraordinaire « Départ des Volontaires de 1792 » de Rude ; vers Neuilly, les deux groupes d’Etex symbolisant la Résistance et La Paix de 1814. Sous l’entablement : « Les Funérailles de Marceau », « La Bataille d’Aboukir », « Le Passage du pont d’Arcole » et « La Prise d’Alexandrie ». Surmontant les petits arcs : « La Bataille d’Austerlitz » et « La Bataille de Jemnapes ». Les « Renommées » de Pradier habitent avec harmonie et souplesse les écoinçons du grand arc tandis que « L’Infanterie » et « La Cavalerie » s’intègrent dans ceux des petits arcs. La frise de l’entablement déroule un immense bas-relief de 157 m de longueur figurant « Le Départ et le Retour des Armées françaises ». En 1835, il fut décidé que la voûte ornée de caissons à la romaine recevrait les noms des 128 batailles de la République et de l’Empire ainsi que ceux des généraux qui y participèrent. 660 noms sont ainsi gravés sur ces parois. Un musée installé dans l’arc retrace l’histoire de sa construction et rappelle les grands événements qui s’y déroulèrent.

Karine Huguenaud – 2002 ; Mise à jour : Irène Delage, août 2018.

► Pour en savoir + : « La curieuse histoire de l’Arc de Triomphe », par Georges Poisson

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