Musée de la Poste – Amboise

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Musée de la Poste – Amboise

Installé dans une jolie demeure renaissance au superbe jardin d’inspiration italienne, le musée de la Poste à Amboise retrace l’histoire de la Poste ou plus exactement des Postes : celle du service des stations de chevaux établies sur les routes ou Poste aux chevaux et celle du service créé par l’Etat pour l’expédition et la distribution des correspondances, journaux et imprimés ou Poste aux lettres. A l’histoire de ces deux postes, il convient d’ajouter celle concernant la poste empruntant les voies fluviales, maritimes et aériennes.

L’histoire de la poste aux chevaux occupe les salles du rez de chaussée du musée. La création du relais tenu par le Maître de poste au XVe siècle fut le point de départ du développement des transports sur route. C’est là que les messagers portant courrier se reposaient et changeaient de chevaux. C’est également là que les entreprises de transport de voyageurs trouvaient la cavalerie nécessaire pour accomplir leurs longues pérégrinations à travers la France. En vertu d’une loi du 19 Frimaire de l’an VII (1798), chaque relais de poste aux chevaux devait tenir un registre d’ordre et de discipline sur lequel étaient consignées les observations des Inspecteurs des postes et les réclamations des voyageurs. Le musée conserve le registre d’Amboise. La première page donne l’état du relais en 1803. Quatre postillons sont recensés et 12 chevaux aux noms évoquateurs : 4 Malliers, 4 Bricolliers et 3 Bidets… Vers 1850, la France comptait environ 1400 relais de Poste dont la distance variait de 10 à 30km.

On peux admirer dans ces salles une superbe collection de plaques de postillons parmi lesquelles une série d’aigles du Premier Empire, ainsi que des tableaux de Géricault, Carle Vernet, Alfred de Dreux ou Rosa Bonheur. Modèle de carrossier d’une diligence, selles, grelots et attributs de harnachement complètent cette évocation des voyages. Au premier étage, l’histoire de la poste aux Lettres est retracée à travers l’exposition de nombreux courriers et l’explication de leur mode de distribution. La correspondance officielle bénéficia de 1793 à 1855 de l’invention de Claude Chappe, le télégraphe optique. Les dépêches privées ne furent autorisées qu’à partir de 1850. Une large place est faite à la poste aux armées créée par Louvois mais organisée juridiquement sous la Révolution et complétée en 1809 par Lavalette. Renommée pour son efficacité et sa rapidité grâce aux estafettes, la poste militaire de l’Empire est évoquée ici par de nombreux documents (armes, ordres de mission, gravures, peintures, etc.). Les postes étrangères, les transports urbains et les équipages constituent un autre pan de cette évocation. On peut y voir, conservés dans un écrin comme de véritables reliques, des morceaux de draps et des galons des voitures de Napoléon Ier ou des attributs de harnachements de la maison de l’Empereur Napoléon III.

Les salles du second étage sont consacrées à l’évolution des services
maritimes. La régularité des services postaux n’advint qu’au XIXe siècle avec l’introduction de la vapeur. Un des premiers navires mi-vapeur, mi-voilier, Le Paris, appartenait aux frères Pereire, fondateurs de la Compagnie générale maritime en 1855. Une convention signée avec l’Etat en 1860 permit à la Compagnie de desservir pendant 20 ans les lignes transatlantiques du Havre à New York et de Saint-Nazaire aux Antilles. En échange, la Compagnie s’engagea à construire tous les 3 ans, les 14 paquebots nécessaires à l’exploitation des lignes postales. En 1861, elle changea de noms et devint la Compagnie générale transatlantique dont le souvenir est illustré ici par de nombreuses gravures et affiches (Paquebots Le Washington, Le Pereire, Le Napoléon III, etc.). Soucieux de maintenir son influence en Afrique du Nord et en Orient, le gouvernement de Louis-Napoléon fit appel en 1851 à une compagnie privée : Les Messageries nationales dénommées à partir de 1853 Messageries impériales. En 1857, un paquebot-poste est créé pour naviguer entre la France et l’Amérique du Sud, La Guienne. En 1861, la flotte des Messageries comportait seize navires. Les liaisons des Messageries continuèrent jusqu’en 1972.

Karine Huguenaud

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