Votre monarchie est vieille : ma mission est de rajeunir. J’améliorai toutes vos institutions, et je vous ferai jouir, si vous me secondez, des bienfaits d’une réforme, sans froissements, sans désordres, sans convulsions.
Espagnols, j’ai fait convoquer une assemblée générale des députations des provinces et des villes. Je veux m’assurer par moi-même de vos désirs et de vos besoins.
Je déposerai alors tous mes droits, et je placerai votre glorieuse couronne sur la tête d’un autre moi-même, en vous garantissant une constitution qui concilie la sainte et salutaire autorité du souverain avec les libertés et les privilèges du peuple.
Espagnols, souvenez-vous de ce qu’ont été vos pères ; voyez ce que vous êtes devenus. La faute n’en est pas à vous, mais à la mauvaise administration qui vous a régis. Soyez pleins d’espérance et de confiance dans les circonstances actuelles ; car je veux que vos derniers neveux conservent mon souvenir et disent : Il est le régulateur de notre patrie !
Donné en notre palais impérial et royal de Bayonne, le 25 mai de l’an 1808.
Napoléon.
(Extrait du Moniteur du 18 juin 1808)