La marine britannique, 1792-1802

Auteur(s) : HICKS Peter
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On ne peut pas comprendre les victoires sans appel de la Royal Navy à Aboukir et à Copenhague, sans considérer les huit années de guerre précédentes, depuis la prise (puis la perte) de Toulon en 1793 devant les troupes républicaines françaises et le jeune artilleur corse, Bonaparte. Cette longue période de guerre a amené l'Angleterre à soutenir de gros efforts et lui a permis d'acquérir une indéniable expérience maritime.

Les éléments économiques

La prise des colonies françaises (Tobago, Santa-Lucia et la Martinique en 1795) et espagnoles (Trinidad en 1797) et l'influence sur Saint-Domingue assuraient des revenus croissants : par exemple, de 14 334 vaisseaux marchands avec 1 437 000 tonnes de marchandises en 1792 on passe à 16 552 vaisseaux portant 1 797 000 tonnes en 1802. De quoi payer la plus grande flotte du monde !

Les efforts de recrutement

Avec le début de la guerre avec la France révolutionnaire en 1793, le Parlement décréta que la marine devait augmenter ses effectifs jusqu'à 45 000 hommes (avant le premier recensement national en 1801 la population comptait 8,6 millions de personnes). En 1794 le chiffre monta jusqu'à 85 000 puis 120 000 en 1799. Il existait trois moyens pour faire face à de telles exigences : l'engagement des volontaires, le service des recruteurs ou » racoleurs » puis, après 1795, les 'Quota Acts' (décrets instituant des quotas).
 
Les volontaires
Les volontaires gagnaient une certaine somme d'argent à leur entrée dans la marine et deux mois de paie d'avance, afin de pouvoir acheter un hamac et des vêtements. Devenir un volontaire était souvent une façon d'éviter la prison pour dettes, la marine protégeant ses hommes de leurs créditeurs (pourvu que la dette fut de moins de vingt livres). Les volontaires étaient fort appréciés et formaient les meilleurs des équipages. Certains volontaires avaient été d'abord des hommes recrutés de force qui passèrent volontaires afin de toucher les 2 mois d'avance de salaire.
 
Les recruteurs ou « racoleurs »
Déjà bien avant les guerres napoléoniennes, on trouvait dans tous les ports importants un service de recrutement (« impress service », du vieux français « prest » ou prêt : tout homme recruté bénéficiait du prêt d'un shilling et devenait par là-même « Prest man »). Dans des lieux de « rendez-vous », le capitaine du service, ou lieutenant dans les petites villes, formait un groupe d'hommes, souvent des voyous locaux, afin d'encourager les hommes entre 18 et 55 ans à s'engager dans la marine. La pression des racoleurs était telle, qu'il n'existait que deux moyens d'y échapper, soit soudoyer l'un des recruteurs, soit entrer dans le groupe de racoleurs ! La marine marchande était un terrain privilégié de recrutement et de nombreux vaisseaux comportaient des cachettes afin de soustraire leurs marins les plus expérimentés à cette « chasse à l'homme ». Des actions de récupération étaient également menées lors d'échanges de prisonniers entre la Grande-Bretagne et la France. Là encore, les capitaines des bateaux de prisonniers tentaient de protéger les prisonniers de retour, des racoleurs.
 
Les hommes du » quota »
En 1795, le premier ministre William Pitt 'le jeune' faisait passer deux arrêts, appelés 'Quota acts'. Chaque comté devait mettre à disposition de la marine un quota d'hommes, en proportion de sa population et du nombre de ports – par exemple, on demandait à Londres 5 700 hommes, lorsque Yorkshire, le comté le plus grand, devait fournir 1 081 hommes. Comme peu d'hommes se présentaient volontairement, on proposait aux criminels une remise de peine à effet immédiat s'ils s'engageaient. Malheureusement ces recrues apportaient presque toujours le typhus (appelé aussi « fièvre de taule » !) sur des bateaux sains.

Havres modernes pour une marine croissante

Les havres remplissaient bien leur fonction de port de repli, pour l'entretien et la réparation des bateaux. Les travaux d'aménagement et de drainage (par des engins à vapeur) du port de Portsmouth se déroulèrent de 1796 à 1801 et mirent fin aux problèmes d'engorgement des ports qui recevaient les bateaux nécessitant des réparations.
La marine anglaise était également très supérieure aux autres marines nationales pour les réparations exécutées en mer.
 
L'Angleterre dépassait de loin tous les autres pays en nombre de vaisseaux. Selon Steel's Original and Correct List of the Royal Navy, en avril 1794 la marine se composait de 303 vaisseaux en service. En 1799, en comptant tous les bateaux capturés, le nombre de bâtiments s'élevait à 646, dont 268 vaisseaux pris aux Français. En plus, avec la prise de 597 corsaires  toutes nations confondues, le total s'élevait à 942 vaisseaux capturés.

La situation française

En cette extrême fin du XVIIIe siècle, tandis que les armées de terre bénéficiaient de la levée en masse, la marine française souffrait d'un manque d'hommes en raison de l'exil des émigrés et de la résistance royaliste de la région de la Vendée, traditionnellement pourvoyeuse de marins. On retrouvait par contre de nombreux émigrés dans les équipages anglais, autrichiens ou russes et notamment, autre aspect préjudiciable pour la France, des officiers expérimentés : de tous les officiers connus dans la marine française en 1790, seuls 25% en faisaient toujours partie en 1791. La suppression en octobre 1793 du corps des matelots canonniers, censé être trop élitiste, fut également catastrophique : d'un coup, la France était privée de 5 400 spécialistes d'artillerie marine. Enfin après 1801, il y avait presque 70 000 prisonniers de guerre français aux mains des Anglais, presque tous marins.
 
D'autre part, si le gain de colonies (Tobago, Santa-Lucia et la Martinique en 1795) signifiait un enrichissement pour l'Angleterre, la perte de ces mêmes colonies affaiblissait considérablement la France en retour. 

1797 – l’année de tous les dangers

En effet, 1797 fut une année clé dans la lutte britannique contre la France. Face à des problèmes internationaux (les batailles de Cap Saint Vincent et de Camperdown) et internes (les mutineries de Spithead et du Nore) et la marine fut obligée de réagir.
 
La bataille de Cap Saint-Vincent le 14 février 1797
Après l'échec de la tentative d'envahir l'Irlande en décembre 1796, le général Hoche imagina une autre façon d'agir, cette fois-ci avec la flotte de Brest récemment remise en état, et avec l'aide des flottes bataves et espagnoles. La flotte espagnole se trouvait alors à Carthagène (côte est de l'Espagne) et le 5 février elle passa Gibraltar en se dirigeant vers Cadix. Poussée par des grands vents de l'est, la flotte espagnole se trouvait dans l'Atlantique, loin de Cadix, et à l'ouest de la flotte anglaise au large du Cap Saint-Vincent (Portugal). Le commodore Nelson à bord du Minerve, voyant le port de Carthagène vide et comprenant que les Espagnols essayaient de gagner Cadix puis Brest, vint à toute vitesse en informer l'amiral sir John Jervis. Poussé par les vents, il passa inaperçu, à cause de la brume mais aussi de l'assoupissement des hommes de quart espagnols, à travers les bateaux espagnols le soir du 11 février pour rejoindre Jervis. Avec le changement des vents, les Espagnols se dirigeaient alors vers Cadix. Le 14 février à 8h30, les deux flottes se rencontrèrent.
 
La flotte de la Royal Navy
Culloden (74) capitaine Thomas Troubridge, Blenheim (98) capitaine Thomas Frederick, Prince George (98) Rear Admiral Parker, capitaine John Irwin, Orion (74) capitaine Sir James Saumarez, Colossus (74) capitaine George Murray, Irresistible (74) capitaine George Martin, Victory (100) amiral Sir John Jervis, capitaine Robert Calder, Egmont (74) capitaine John Sutton, Goliath (74) capitaine Sir Charles Knowles, Barfleur (98) vice-amiral William Waldegrave, capitaine Richard Dacre, Britannia (100) vice-amiral Charles Thompson, capitaine Thomas Foley, Namur (90) capitaine James Whitshed, Captain (74) commodore Horatio Nelson, capitaine alph Miller, Diadem (64) capitaine George Towry, Excellent (74) capitaine Cuthbert Collingwood, Minerve (38) capitaine George Cockburn, Southampton (32) capitaine. James Macnamara, Lively (32) Capt. Lord Garliesc, Niger (32) Capt. Edward Foote, Bonne Citoyenne (20) commodore Charles Lindsay, Raven (18) commodore William Prowse, Fox (10) lieutenant John Gibson
 
La flotte espagnole
Santìsima Trinidad (130), Prìncipe de Asturias (112), Conde de Regla (112), San José (112), Oriente (74), Atlante (74), Soberano (74), Infante de Pelayo (74), San Ildephonso (74), San Ysidro (74), San Pablo (74), Neptuna (74), San Domingo (74), Terrible (74), Mexicano (112), Purìsima Concepción (112), Salvador del mundo (112), San Nicolas (84), Glorioso (74), Conquestada (74), Firme (74), San Genaro (74), San Francisco de Paula (74), San Antonio (74), San Fermìn (74), Bahama (74), San Juan Nepomuceno (74)
 
La flotte anglaise de 15 vaisseaux se mit en ligne de bataille et se dirigea vers la flotte espagnole qui, à cause des vents, avait été divisée en deux groupes, un de 19 et l'autre de 6 : malgré cette division la flotte espagnole comptait presque le double de navires que les Anglais. Avant que Jervis n'ait pu empêcher les deux parties de se réunir, 3 des 19 réussirent à rejoindre les 6 autres. Ce nouveau groupe tenta en vain de couper la ligne anglaise devant Jervis et le Victory. Pendant que la flotte espagnole tentait désespérément de se réunir à l' arrière de la flotte de Jervis, Nelson voyant la tactique désordonnée des Espagnols partit de la ligne de bataille et contra les Espagnols. Ceci donna le temps pour le reste de la flotte de Jervis de rejoindre et de les engager. A la fin de la bataille, les Espagnols avaient perdu le San José et le Salvador del Mundo (112), le San Nicolas (80) et le San Ysidro (74), 5 000 morts, blessés ou prisonniers tous confondus. Les pertes anglaises étaient de 73 morts et de 227 blessés. Gagnée par le courage et la complicité des commandants des bateaux et par le génie d'improvisation de Nelson, cette victoire empêcha une invasion massive de l'Irlande et permit le blocus de Cadix jusqu'à l'été de 1799.
 
1797 : les mutineries de Spithead (avril) et du Nore (mai)
S'élevant contre les conditions de vie à bord, les punitions brutales et la raréfaction de leur paie, les marins de la Royal Navy se révoltèrent en mai 1797 à Spithead, devant Portsmouth, puis au Nore, un banc de sable dans la Tamise où la flotte amarrait, devant la côte du Kent. Les marins à Spithead menaient une véritable lutte pour de meilleures conditions de vie et de travail et la défense de leurs droits. Un mois après le déclenchement de cette opposition, le parlement, très sensible à la situation de ces marins, prit un arrêt à leur avantage : les hommes ne furent pas considérés comme des mutins et ne furent pas jugés, leur paie fut rapidement versée.
Par contre, au Nore, alors que les mutins bloquaient la Tamise, Pitt, effrayé, envoya l'armée et des bateaux loyaux qui mirent des canons sur terre à côté des vaisseaux, afin de menacer les mutins. Compte tenu du nombre d'Irlandais faisant partie des équipages basés au Nore, on attribua une dimension politique à ce soulèvement. Aussi, le gouvernement réagit durement et en urgence, et décréta le 'Incitement to Mutiny Act' qui considérait tout acte d'incitation à la désertion et à la mutinerie comme un acte de trahison, donc passible de la peine de mort. Le responsable de la mutinerie, Richard Parker, fut pendu de la vergue en 1798.
Le 'Incitement to Mutiny Act' ne fut aboli qu'en 1999.
 
La bataille de Camperdown (Kamperduin), 11 octobre 1797
A la fin de mai 1797, la flotte britannique de la mer du nord était si réduite, beaucoup de bateaux étant en réparation, que l'amiral Duncan se trouvait en mer avec seulement deux vaisseaux, Venerable (74) et Adamant (50). Ayant passé l'été à bloquer la flotte batave du vice-amiral de Winter dans la baie de Texel, Duncan retourna à Yarmouth le 3 octobre pour se ravitailler. Le 9 octobre, il recevait des informations selon lesquelles la flotte batave était sortie de Texel. Selon les Français, de Winter cherchait les bateaux britanniques, tandis qu'en Angleterre on disait que c'était pour rejoindre la flotte française à Brest pour envahir l'Irlande. Duncan sortit de Yarmouth à toute vitesse et en arrivant à Texel le 10 octobre, l'amiral anglais trouva 22 vaisseaux marchands mais aucun vaisseau de guerre. Les bateaux qu'il avait bloqués toute l'été s'étaient échappés. Le capitaine Trollope l'informa que la flotte batave procédait vers le sud.
Les deux flottes étaient composées des bateaux suivants :
 
La flotte batave
Vaisseaux de ligne
Vryheid (74), vice-amiral de Winter, Jupiter (74), vice-amiral Reyntjes, Brutus (74), contre-amiral Bloys van Treslong, Staten-Generaal (74), contre-amiral Story, Cerebus (68), Jacobson, Tjerk Hiddes de Vries (68), Zegers, Gelijkheid (68), Ruysen, Haarlem (68), Wiggerts, Hercules (64), Van Rysoort, Leyden (64), Musquetier, Wassenaer (64), Holland, Alkmaar (56), Kraft, Batavier (54), Souters, Beschermer (54), Hinxt, Delft (54), Verdoorn, Mars (44), Kolff, Monnikendam (44), Lancaster, Ambucade (32), capitaine-lieutenant Huys
Heldin (32), capitaine-lieutenant L'Estrille
 
La flotte britannique
Venerable (74), amiral Adam Duncan, Monarch (74), vice-amiral Richard Onslow, Russel (74), capitaine Henry Trollope, Montagu (74), capitaine John Knight, Bedford (74), capitaine sir T. Byard, Powerful (74), capitaine William Drury, Triumph (74), capitaine W. Essington, Belliqueux (64), capitaine John Inglis, Agincourt (64), capitaine J. Williamson, Lancaster (64), capitaine J. Wells, Ardent (64), capitaine R. Burgess, Veteran (64), capitaine G. Gregory, Director (64), capitaine W. Bligh, Monmouth (64), capitaine J. Walker, Isis (50), capitaine W. Mitchell, Adamant (50), capitaine W. Hotham, Beaulieu (40), capitaine F. Fayerman, Circe (28), capitaine P. Halkett.
 
Le capitaine vogua vers le sud et trouva les Bataves devant Kamperduin (près de Haarlem) le 11 octobre à 7 heures. En arrivant en désordre, il dut attendre l'arrière de sa flotte, mais voyant à 11 heures que les Bataves essayaient de gagner la terre, il hissa le signal d'engager de près avec l'ennemi. Coïncidence, la formation des bateaux britanniques ressemblait à celle des bateaux à Trafalgar, c'est-à-dire que les vaisseaux en deux lignes parallèles perçaient le centre et l'arrière de la ligne ennemie. Les vaisseaux bataves se rangeaient en deux lignes parallèles avec la côte, les frégates en retrait mais situées dans les intervalles dans la première ligne.
Les bateaux anglais réussirent à couper la ligne (Onslow sur le Monarch passant en premier à l'arrière entre Jupiter et Haarlem et Duncan sur le Venerable au centre, passant entre Staten-Generaal et Vrijheid) et se mirent à attaquer les vaisseaux bataves des deux côtés. En dépit de l'avantage des bateaux britanniques en nombre de canons, les deux 74 bataves Jupiter et Vrijheid provoquèrent de nombreux dégâts, au point que le Venerable dut quitter l'engagement. Attaqué simultanément par quatre bateaux (Triumph, Ardent, Director et Venerable – ce dernier revenant de l'autre côté), Vrijheid ne se rendit pas avant d'avoir perdu ses trois mâts. Avec la capitulation de de Winter, la flotte batave se rendit, et les Anglais prirent possession de 11 vaisseaux – le Delft coula le 14 octobre et Monnikendam échoua sur la plage près de West Kapelle.
Moins exercés que les Britanniques, les Bataves luttèrent courageusement et les blessés et morts de tous les deux côtés furent nombreux : 540 Bataves tués et 620 blessés, contre 203 Britanniques morts, et 622 blessés.
Contrairement aux Français et Espagnols qui dirigent leur feu vers les voiles et mâts pour diminuer la capacité des bateaux ennemis à manoeuvrer, les Bataves tiraient leur canon vers les coques des adversaires, tout comme la marine anglaise, ce qui explique le taux élevé de morts et de blessés et ainsi que la préservation des voiles, des mâts et des épars. On disait que personne n'aurait jamais cru qu'ils avaient battu ce jour-la !

Chronologie de 1793 à 1803

18 décembre 1793, Toulon, prise et destruction partielle de la flotte française par Lord Hood et Sir William Sidney Smith (54 vaisseaux, de 120 à 14 canons furent repris par les Français)

1er juin 1794, le 'Glorious First of June', bataille en haute mer dans l'Atlantique. Si le convoi de blé gardé par les vaisseaux de guerre français arrive à sa destination, les pertes françaises s'élèvent à 33 vaisseaux de ligne, 7 524 hommes, contre 290 morts et 858 blessés anglais
5 février 1794, les Anglais prennent la Martinique
19 février, 1794, Lord Hood prend San Fiorenzo, Corse
début avril, 1794, Bastia (Corse), capitule face à Lord Hood
mi-août, 1794, Calvi (Corse), capitule. La Corse est contrôlée par l'Angleterre jusqu'en 1796, date à laquelle elle est retournée à la France
20 mars 1794, les Anglais prennent la Guadeloupe (reprise par la France, fin 1794)
avril 1794, les Anglais prennent Tobago et Santa-Lucia (Santa-Lucia reprise par la France pendant l'été 1795, et reprise à nouveau par l'Angleterre en avril 1796)

1795, les Français tentent de reprendre la Corse mais échouent devant la flotte méditerranéenne anglaise commandée par l'amiral Hotham : perte des vaisseaux de ligne Censeur et Ça-Ira côté français, et du vaisseau de ligne Illustrious, côté anglais
23 juin 1795, combat à l'île de Groix : perte de 3 vaisseaux côté français (Tigre, Alexandre, et Formidable)
juillet 1795, Nelson prend l'Ile d'Elbe

27 juin 1796, les Anglais évacuent Livourne
17 août, 1796, l'expédition batave pour libérer le Cap de Bonne Espérance échoue face au vice-amiral Sir Keith Elphinstone. Les Bataves perdent 9 vaisseaux
19 octobre 1796, les Français reprennent la Corse : les Anglais perdent alors le contrôle de la Méditerranée
décembre 1796, les Anglais évacuent l'Ile d'Elbe
décembre 1796, échec de la tentative française d'envahir l'Irlande

février 1797, les Anglais prennent Trinidad, possession de l'Espagne
14 février 1797, défaite espagnole lors de la bataille de Cap Saint-Vincent contre la marine anglaise. Pertes espagnoles : 14 vaisseaux, dont deux à 112 canons, un à 80 et un à 74, 5 000 morts, blessés et prisonniers confondus ; pertes anglaises : 73 morts, 227 blessés, 5 vaisseaux très endommagés
avril et mai 1797, mutineries de Spithead et du Nore en Angleterre
24-25 juillet 1797, combat à Tenerife : tentative de prendre un vaisseau avec cargaison d'argent amarré dans le port. L'action anglaise échoue devant 8 000 soldats espagnols et 100 soldats français. Pertes anglaises : 102 hommes noyés, 45 tués, 5 perdus de vue, 105 blessés (Nelson perd son bras droit)
11 octobre 1797, défaite batave à la bataille de Kamperduin contre la marine anglaise. Pertes bataves : 11 vaisseaux de ligne, 540 morts, 620 blessés ; pertes anglaises : 203 morts, 622 blessés

1er août 1798, défaite française à la bataille d'Aboukir (Battle of the Nile) contre la marine anglaise. Pertes françaises : 11 vaisseaux de ligne, 2 frégates, 1 700 morts, 1 500 blessés, 2 000 prisonniers (tous relâchés à terre) ; pertes britanniques : 218 morts, 678 blessés (dont Nelson à la tête)
septembre 1798, les Français échouent dans leur deuxième tentative d'envahir l'Irlande. Pertes française : 7 vaisseaux, 425 morts/blessés, 1 870 prisonniers ; pertes anglaises : 13 morts, 75 blessés

avril 1799, l'amiral comte de Bruix s'échappe du blocus anglais et essaie de rejoindre la flotte espagnole à Cadix – voyant Lord Keith tenir le blocus devant Cadix, il évite la bataille et entre dans la Méditerranée. Bruix arrive finalement à rejoindre la flotte espagnole le 22 juin à Carthagène. Les flottes alliées de la France et de l'Espagne échappent aux vaisseaux britanniques qui les poursuivent, et arrivent à Brest le 13 août 1797
mai 1799, Sir Sidney Smith bombarde Bonaparte devant Saint-Jean-d'Acre, l'obligeant à lever le siège

mars 1800, blocus britannique de Gênes, où Masséna se trouvait assiégé par l'Autrichien Général von Ott
septembre, 1800, les Français capitulent à Malte face au blocus de l'île par les Anglais

6-12 juillet 1801, combat à Algesiras entre des bateaux français/espagnols et des vaisseaux anglais. Pertes britanniques : un vaisseau de ligne (Hannibal), 130 morts, 240 blessés ; pertes espagnoles/françaises : 5 vaisseaux de ligne, au moins 1 700 morts
2 avril 1801, bataille de Copenhague, victoire britannique. Pertes danoises : 480 morts, 570 blessés, 2 000 prisonniers/perdus de vu (tous les prisonniers furent rendus avant le 12 avril) ; pertes britanniques, 256 morts, 688 blessés

27 mars 1802, paix d'Amiens

Les flottes européennes en 1792

                 Total               Total            Total
                 vaisseaux       Canons        Equipage
Angleterre       661            14 000         100 000
France            291            12 000          78 000
Espagne         222             10 000          50 000
Russie            803             9 000           21 000         
Hollande         187             2 300           15 000  
Danemark       118             3 000           12 000
Turquie           180             3 000           50 000
Suède              79             3 000           13 000
Venise             88              1 000           14 000
Portugal           53              1 500           1 000 (sic)
Naples             32              1 000            5 000

Ce tableau est extrait de Robert Fulton, Civil Engineer, Torpedo War, and submarine explosions, New York : imprimé par W. Elliot, 1810 (publié en traduction française sous le titre : De la Machine infernale maritime ; ou de la Tactique offensive et défensive de la Torpille…, Paris, 1812, trad. Nunez de Taboada, E.)

Bibliographie de titres anglais

Malheureusement, il n'existe ni livre récent ni site web en français (voir paragraphe suivant), consacrés entièrement à la marine anglaise à l'époque napoléonienne.

– Gardiner, Robert, Warships of the Napoleonic Era, London: Chatham, [1999]
– Grocott, Terence, Shipwrecks of the revolutionary & Napoleonic eras, London: Chatham, [1999]
– Lavery, Brian, Nelsons Navy, The Ships Men and Organisation 1793 – 1815, London: Conway Maritime, 1990
– Lewis, Michael, A Social History of the Navy…, London: George Allen and Unwin, 1960
– Lyon, David, Sea Battles in Close Up: The Age of Nelson, Shepperton: Ian Allan, 1996
– Mahan, Alfred Thayer, The Influence of Sea Power upon the French Revolution and Empire, 1793-1812, 2 vols, London : Sampson Low, Marston, Searle and Rivington, 1892, 380 p., 428 p.
– Pivka, Otto von, Navies of the Napoleonic Era, Newton Abbot: David and Charles, 1980, 272 p.

Sites web

HMS Victory, visite virtuelle (en anglais)
– Les dépêches et lettres de Horatio Nelson (War Times Journal) (en anglais)
– Le National Maritime Museum (RU – en anglais)
Royal Naval Museum, Portsmouth (RU – en plusieurs langues)

Sur la marine française :
Musée de la marine, Paris

Titre de revue :
inédit (trad. I. Delage)
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