On écrit de Port-Saïd, le 19 novembre :
Lorsque lImpératrice quittait Alexandrie pour aller visiter la
haute Egypte, les anciens monuments de lhistoire égyptienne,
les sphinx à demi enfouis dans les sables du désert, les pyramides,
témoins des antiques âges et de récentes victoires, elle avait
promis de recevoir à son retour la colonie française de cette
vaste cité. Aussi, dès quelle fut revenue à Alexandrie de son
excursion sur un sol fécond en grands souvenirs, Sa Majesté a
consacré une journée à la réception des notables français établis
en Egypte.
Cette cérémonie, particulièrement agréable à lauguste Souveraine,
qui recevait ainsi lhommage du dévouement des Français éloignés
de la mère patrie, a eu lieu à lhôtel du consulat général.
[...]
Le lendemain, lAigle partait pour Port-Saïd, la nouvelle ville
construite à lentrée du canal de Suez. La plus grande animation
régnait à son arrivée dans le port ; une multitude de navires
à voiles et à vapeur sy trouvaient réunis ; une foule immense
de tous les pays encombrait les quais et les rues ; lAigle, entouré
des nombreux steamers qui lavaient suivi, entra au bruit des
salves dartillerie de tous les vaisseaux de guerre en rade dans
le port.
Cétait un magnifique spectacle que celui de cette plage, où lon
apercevait une forêt de mâts ; devant les digues se trouvaient
cinq frégates anglaises cuirassées, des navires égyptiens ; deux
grandes frégates autrichiennes à éperons stationnaient en mer.
Peu dinstants après lAigle, arrivait le yacht du prince royal
de Prusse.
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