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Journal Officiel de l'Empire Français Lundi 29 novembre 1869 (n°328 p1527) |
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Tout était disposé à Port-Saïd pour limposante solennité qui
devait sy accomplir, la bénédiction religieuse du canal maritime.
Cest à droite du canal, sur le terre africaine, quest construit
le quai de Port-Saïd et que sont élevées les principales maisons,
les édifices administratifs, militaires et religieux de la cité
naissante. Sur la rive opposée, trois estrades avaient été construites
: lune destinée aux princes et aux autorités, les deux autres
aux clergés chrétien et musulman. La première de celles-ci où
devaient officier les prêtres catholiques, était surmontée dune
croix ; la seconde, qui attendait les ulémas, était ornée du croissant. On voyait, accourus à cette fête de la civilisation, les hommes
de lOrient couverts de vêtements aux couleurs éclatantes, les
chefs des tribus africaines enveloppés de leurs grands manteaux,
des Circassiens en costume de guerre, des officiers de larmée
anglaise des Indes avec leurs shakos entourés de mousseline, des
magnats hongrois revêtus de leurs habits nationaux. Les prêtres musulmans récitèrent des versets du Coran et levèrent
les mains au ciel pour appeler la bénédiction divine sur les travaux
accomplis ; puis le clergé catholique entonna un psaume. Mgr Bauer prononça un discours, où il fit ressortir la majesté de ce grand spectacle, et invoqua
la protection de Dieu sur cette uvre pacifique, poursuivie avec
tant de persévérance et avec lappui de tant de sympathies augustes.
Le chant du Te Deum suivit ces paroles, unanimement applaudies,
et lévêque dAlexandrie, Mgr Ciurcia, bénit solennellement le
canal qui réunit les deux mers. |
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