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| Journal Officiel de l'Empire Français Mercredi 1er décembre 1869 (n°330 p1535) |
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| Le canal se continue à travers une tranchée profonde jusqu'à l’entrée
du lac Timsah. Là, tout à coup, les deux rives s’abaissent, et
l’on se trouve en présence d’une large nappe d’eau qui n’était
autrefois qu’un étang encombré de vase, et qui, devenu par le
canal une sorte de déversoir des eaux de la Méditerranée, n’a
pas moins de 2 000 hectare de superficie et de 15 kilomètres de
tour. Sur les bords de ce beau lac, où débouchait la flottille des princes, le khédive a fait construire une ravissante villa ; des chantiers dressent leurs vastes bâtiments ; on aperçoit les cheminées de grandes usines, puis au loin la surface des lacs Amers, et l’on arrive à Ismaïlia, qui est une véritable ville et la plus importante station sur le parcours du canal de Port-Saïd à Suez. Ismaïlia présente l’aspect d’une cité européenne. On y admire des maisons élégantes, des mosquées, des églises, des promenades, un quai étendu sur le canal d’eau douce qui sépare la ville du lac de Timsah, et ce point paraît devoir prendre en peu de temps un développement plus considérable encore. Au moment où l’Aigle, sortant de la tranchée d’El Guisr, et naviguant à travers le lac de Timsah, fut aperçu d’Ismaïlia, de nombreuses embarcations à vapeur et à rames allèrent au devant du yacht impérial qui, fut salué par les canons de grands bateaux qui attendaient son arrivée. |
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