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Allégorie de l'Union des deux mers
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Télégramme de félicitations
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Truelle honorifique
Journal Officiel de l'Empire Français
Mercredi 1er décembre 1869 (n°330 p1535)

Le voyage des princes, et des innombrables visiteurs qui étaient venus assister à l’inauguration du canal se trouvait terminé à la satisfaction universelle ; si dans ce grand travail humain, comme dans toute œuvre humaine, il y a toujours lieu de perfectionner les détails, du moins il a été constaté d’une manière éclatante qu’un magnifique résultat avait été obtenu.

Les obstacles ont été surmontés, et malgré les difficultés spéciales que la nature du sol opposait à l’énergie invincible de l’éminent promoteur de l’entreprise, le désert qui séparait la Méditerranée de Suez a été transformé en un district traversé par un large canal, animé par trois villes importantes : Port-Saïd, Ismaïlia, Suez ; rafraîchi par deux larges masses d’eau intérieure, le lac Timsah et les lacs Amers, semé enfin de campements, de chantiers, de villages. L’industrie humaine a donné la vie à ces régions brûlées par le soleil, qui maintenant servent de passage aux bâtiments venus tous les pays du globe.

On a bien compris partout la haute importance commerciale et historique de cette œuvre internationale, et c’est pourquoi tant de souverains et de princes représentant les peuples à la fête de l’inauguration sont venus profiter de la somptueuse hospitalité du khédive, en même temps que tant de savants, d’artistes, de curieux de toutes les races et de tous les pays, empressés d’assister à ce grand spectacle.

C’était là une fête de la paix, de l’industrie, de la civilisation, dont la majesté parlait d’elle-même à tous les esprits. La France en particulier avait le droit d’en être fière ; cette œuvre, dirigée par un de ses enfants, a toujours obtenu l’appui son appui le plus bienveillant, et c’est en témoignage de cette sympathie constante qu’une auguste Souveraine a voulu être présente à l’inauguration de l’entreprise qui intéresse à un si haut degré la civilisation du monde et nos rapports avec l’Orient. L’Impératrice quitte l’Egypte emportant le meilleur souvenir de l’accueil qu‘Elle y reçu. Les populations demeureront longtemps sous l’impression de sa grâce et de son affabilité. Son voyage en Turquie et en Egypte n’a été qu’une série d’ovations qui s’adressaient autant à Sa Majesté qu’à la France et à l’Empereur, qu’Elle a représentés si dignement dans ces mémorables solennités.