La retraite de Joseph Bonaparte en Amérique

Auteur(s) : TYSON STROUD Patricia
Partager
La retraite de Joseph Bonaparte en Amérique
Joseph Bonaparte © Fondation Napoléon

« Un ornement de la société » (1) : voici comment Napoléon Ier (r. 1804-1815) parlait de son frère aîné, Joseph Bonaparte. Bien que cette expression, traduisant la déception de Napoléon à l’égard du règne peu ambitieux de son frère en Espagne, précède son séjour américain, elle correspond bien à ce que sera la vie du plus âgé des frères Bonaparte aux Etats-Unis. Après la défaite de Napoléon à Waterloo en 1815 et sa reddition à bord du Bellérophon, Joseph Bonaparte partait pour le Nouveau Monde et pour une vie, où sa collection d’objets d’art et de tableaux, pourrait heureusement agrémenter la vie mondaine.

L’installation à Point Breeze et les premières relations américaines

En 1816, Joseph Bonaparte, l’ex-roi de Naples et d’Espagne, acheta une propriété dénommée « Point Breeze », près de Bordentown dans le New Jersey, à 25 miles au nord-est de Philadelphie. Là il fit construire une grande maison sur un promontoire dominant le fleuve du Delaware. Il racheta nombre de fermes, de vergers, de prés et de terres marécageuses, et entreprit de construire 12 miles de routes aménagées, une digue le long de Crosswicks Creek, un affluent du Delaware, pour constituer un lac d’une longueur d’un mile. Plusieurs îles dans le lac furent plantées d’arbres et d’arbustes rares, on y vit glisser des cygnes européens au fil de l’eau. De petites embarcations de plaisance en forme de cygnes furent amarrées dans une crique silencieuse.

Les qualités de Joseph Bonaparte le firent vite apprécier lors de son installation aux Etats-Unis, alors que l’animosité contre Napoléon était assez forte. Le banquier Nicholas Biddle (1786-1844), qui devint l’un des plus proches amis américains de Bonaparte, déclarait qu’il était « l’étranger le plus intéressant qu’il [avait] jamais rencontré jusqu’alors. Il [était] affable et ouvert, et parl[ait] de tous les événements qu’il avait vécus et de toutes les personnes qu’il avait rencontrées, avec une liberté de ton qui vous assurait tant de son bon caractère que de son honnêteté » (2)

En parlant de politique, Joseph Bonaparte avait déclaré à Biddle que ses idées s’étaient formées pendant la Révolution et qu’il était républicain « plus qu’un Américain ne pouvait l’être. [Il] ne souhaitai[t] pas l’établissement de l’Empire français » (3)

Un contemporain écrivait dans ses mémoires « En privé, M. Joseph était très raffiné ; il était intelligent et spirituel [peut-être une évocation de ses succès auprès des femmes] ; il aimait la littérature et les arts ; et pour compléter ces qualités, il avait également un caractère aimable et loyal. » (4)

A Point Breeze, le comte de Survilliers, comme Joseph Bonaparte aimait à s’appeler, recevait ses voisins et des curieux qui venaient admirer sa collection de tableaux de peintres européens, ainsi que ses amis et relations. Il rencontra les hommes et les femmes les plus en vue, le juriste et membre du Congrès Joseph Hopkinson (1770-1842), de Bordentown ; Biddle, de l’Etat d’Andalusia, sur l’autre rive du Delaware ; l’auteure anglaise réformiste Frances Right (1795-1852), lors de son séjour aux Etats-Unis ; et Stephen Girard (1750-1831) de Philadelphie, francophile, banquier et armateur, l’homme le plus riche des Etats-Unis. Les hommes politiques de premier plan qui fréquentèrent Joseph, furent le président John Q. Adams ; Henry Clay (1777-1852), le secrétaire d’Etat d’Adams ; et Daniel Webster (1782-1852).

Point Breeze était également un point de ralliement pour tous les généraux français exilés, dont la plupart avaient servi sous Joseph Bonaparte lorsqu’il était roi d’Espagne. En 1824, quand le général Lafayette (1757-1834) fit son voyage triomphal à travers les Etats-Unis, il s’arrêta deux fois à Point Breeze, débarquant d’un bateau à 16 rames qu’il présentait comme étant un cadeau de Girard à Bonaparte.

L’épouse de Joseph Bonaparte, Julie Clary Bonaparte, était la fille de François Clary, un riche marchant de Marseille, et de sa femme Rose. De santé délicate, Julie redoutait de traverser l’océan pour rejoindre son époux. Cependant, elle laissa ses deux filles, Zénaïde et Charlotte, rendre visite à leur père. Charlotte arriva en 1821, puis Zénaïde en 1823 accompagnée de son mari et cousin, le naturaliste Charles-Lucien Bonaparte (1803-1857), le fils d’un jeune frère de Joseph, Lucien (1775-1840). En été, Joseph voyageait souvent avec ses filles et de nombreux amis et relations, à Ballston Spa et Saratoga Springs, son repaire de chasse dans le nord de l’Etat de New York. Il ne partait jamais sans un ensemble de pique-nique avec des assiettes en or, un tire-bouchon en argent, et un élégant nécessaire à toilette avec de petits flacons en argent et des accessoires de manucure. (5)

La deuxième maison de Point Breeze

Bonaparte assista à la destruction du rez-de-chaussée de sa première maison par un incendie en 1820. Avec stupéfaction et gratitude, il vit accourir les gens de Bordentown, et réussir à sauver du feu presque toute sa collection de tableaux, gravures, mobilier, tapis, argenterie, livres, linges et bijoux. Bonaparte entreprit alors de reconstruire, aidé par le maître-maçon Théodore Mauroy, qu’il avait employé à Mortefontaine, domaine d’Ermenonville au nord de Paris. (6) Il choisit un emplacement plus éloigné du promontoire sur lequel avait été construite la première habitation. La vue était moins spectaculaire, mais la situation plus confortable, moins exposée aux vents. La partie à gauche de l’ancienne demeure était devenue un belvédère pour admirer des couchers de soleil que Joseph comparait à ceux de Venise. Au dessus de l’entrée de cette seconde maison, il fit inscrire « Non ignara mali, miseris succurere » (n’ignorant pas l’infortune, je n’oublie pas d’aider les faibles » (7). Peut-être pour ne pas oublier que l’opulence dans laquelle il vivait n’allait de soi.

La nouvelle maison fut bâtie d’après les plans de son château de Prangins construit en 1730, en Suisse, avec un corps de bâtiment central, encadré par deux ailes perpendiculaires. (8) De lourdes portes ouvragées en acajou ouvraient sur une large entrée et un bel escalier. Sur la gauche, la salle de billard abritait une version du tableau de Napoléon Bonaparte franchissant les Alpes, monté sur un étalon blanc se cabrant, de Jacques Louis David. Ce tableau était une commande du roi d’Espagne Charles IV, et Joseph Bonaparte le réclama pour lui lorsqu’il lui succéda en Espagne. D’autres tableaux ornaient cette même pièce, Deux lions et un faon, de Frans Snyders (1579-1657), La toilette de Psyché de Charles Joseph Natoire. (9) Le mobilier comprenait un imposant bureau de style Empire, une table avec un plateau de marbre italien, des canapés et des chaises dont l’assise était recouverte de crins de cheval, et une table de billard. La fenêtre était encadrée de rideaux blancs en mousseline bordés de vert, le sol était recouvert d’un large tapis rouge et blanc, et le plafond était orné deux lustres en argent. (10)

Reuben Haines (1786-1834), un ami du gendre de Joseph, Charles-Lucien Bonaparte, écrivit que la bibliothèque comprenait parmi « les plus beaux livres qu’il lui fut donné de tenir entre ses mains. » (11) Le fonds, le plus important de la région, comptait plus de 8 000 livres tandis que la Bibliothèque du Congrès avait 6 500 livres. (12)

Dans le grand salon, des étoffes bleues en mérinos recouvraient les sofas et les chaises et servaient de couvertures. Plusieurs tables à plateau de marbre noir et blanc, ornementées d’éléments en bronze étaient alignées le long des murs. (13) La cheminée en marbre, très travaillée, venait d’Italie, cadeau du le cardinal Fesch (1763-1839), oncle de Joseph (elle est aujourd’hui à la Société historique du comté de Burlington, New Jersey). La pendule sur la cheminée était un présent de Napoléon : la figure d’Uranie, muse de l’astronomie, était inspirée d’une statue antique. (14) Un tapis des Gobelins couvrait le sol. Les tableaux de cette pièce élégante étaient, pour la plupart, des portraits des membres de la famille impériale, par le peintre François Gérard : Napoléon, en costume de sacre, Joseph Bonaparte, roi d’Espagne portant un manteau de velours vert doublé d’hermine, et un tableau de Julie, reine de Naples avec ses deux filles, que Napoléon commanda en 1808 pour le Salon de Famille du palais de Saint-Cloud.[sic]

Le hall était entièrement dévolu à des statues des membres de la famille Bonaparte, avec un buste de son père, Charles Bonaparte (1746-1785), de deux de ses frères, Louis (1778-1846) et Jérôme (1784-1860), tous oeuvres de Lorenzo Bartolini (1777-1850) ; un buste du gendre Charles-Lucien (qui devint l’un des plus célèbres ornithologues du XIXe siècle) par Raimondo Trentanove (1792-1832) ; et des bustes des soeurs de Joseph, Elisa Bacciochi (1777-1820) et Pauline Borghese [1780-1825], par Canova. Il y avait également une statue de Pauline en Vénus Vitrix, reposant allongée à demi-nue. Deux visiteuses Quakers relatèrent ainsi leur impression à la vue de cette statue : « [Bonaparte] était sous le charme de [cette statue], nous détaillant quel beau visage Pauline avait, quels cheveux, quels yeux, quel nez, quel menton, quel front, quelle gorge, quel cou, quel buste, les énumérant point par point et nous demandant ce que nous en pensions. La nécessité nous rendait philosophe, et nous obligeait à faire preuve de sang froid à son sujet ; il nous était impossible de nous en retourner sans que notre pudeur excite l’attention et n’en devienne amusante. » (15)

Un autre visiteur décrivit les pièces de réception : « quand toutes les portes étaient ouvertes, les sept pièces, s’ouvrant les unes sur les autres et séparées par un couloir, produisaient un effet remarquable, notamment le soir lorsqu’elles étaient toutes illuminées ». (16) La salle à manger comprenait une table de 24 couverts, sur laquelle était le plus souvent présenté un service en porcelaine de Sèvres. Les soirs de grande réception, les invités étaient servis par des maîtres d’hôtel en livrée, portant moustache et longue barbe – ce qui passerait pour choquant chez les domestiques américains. » (17) Contre le mur étaient placées deux spectaculaires tables à colonnes, ornées de sphinx et d’autres motifs égyptiens, hérités de l’influence de l’expédition d’Egypte de Bonaparte sur l’art français. Wendy A. Copper écrivit au sujet de ces tables, que, représentant  » le parfait exemple du goût américain pour le style égyptien, elles suscitèrent de nombreuses commandes de la part de mécènes de New York et de Philadelphie, à des ébénistes parmi lesquels Charles-Honoré Lannuier, Joseph B. Marry, Michael Bouvier et Anthony G. Quervelle ». (18)

Les fenêtres de la salle à manger étaient encadrées d’une paire de magnifiques vases de porphyre, cadeau de Charles XIV, roi de Norvège et de Suède (r. 1818-1844), qui avait épousé Désirée Clary (1777-1860), soeur de Julie Bonaparte. Quatre candélabres rapportés du palais du Luxembourg étaient posés sur le buffet, tandis que quatre tableaux des plus grandes batailles de Napoléon en Italie étaient accrochés aux murs. Les rideaux étaient en damas bleu, et un imposant tapis de Bruxelles recouvrait le sol. (19)

L’appartement privé de Joseph, au deuxième étage, donnait sur le jardin et consistait en une chambre, une garde-robe, un bureau et une salle de bain. Les deux dames Quakers, visitant Point Breeze en 1836, décrivaient la chambre, décorée de rideaux, d’une chaise en cuir, et d’une courtepointe en satin bleu clair et argent. « Chaque pièce comprenait un beau miroir, d’une hauteur allant du sol au plafond » d’après l’une des deux femmes, et « au dessus du lit était accroché un superbe miroir, ainsi qu’au dessus de la baignoire. Les murs étaient ornés de nombreux tableaux, représentant surtout de jeunes femmes, assez dénudées, de telle manière que ces jeunes femmes auraient trouvé peu plaisant de l’être sous notre climat, et que nous ne l’avons trouvé agréable lorsque le maître de maison, sans plus de cérémonie, nous planta devant les tableaux, en détaillant chacun des charmes de ces jeunes femmes, avec l’air d’un amateur éclairé ». (20)

L’un de ces tableaux que les visiteuses collet-monté virent fut sans doute Tarquin et Lucrèce du Titien, représentant une célèbre scène de viol de la mythologie. Ce tableau passa six fois en vente entre1845 et 1911. (21)

Joseph Bonaparte prêta de nombreux tableaux pour les expositions annuelles de Philadelphie. Il fut tout d’abord réticent à prêter le David, Bonaparte franchissant les Alpes, en raison de ses dimensions et de la difficulté à remettre la toile dans son cadre après y avoir été retirée pour faciliter le transport, mais son ami Joseph Hopkinson, le président de l’Académie des Arts de Philadelphie, sut le convaincre, et le tableau fut exposé entre 1822 et 1829. Il n’existe pas de preuve d’une présentation au public du Titien, Tarquin et Lucrèce, peut-être pour ne pas choquer la pudeur des dames de Philadelphie, qui, aux premières heures de l’existence de l’Académie, bénéficiaient de jours particuliers de visites. (23)

Le portrait d’Ann Savage

Une peinture ne fut jamais montrée aux visiteurs de Point Breeze, ni exposée à l’Académie des Arts : le portrait de la maîtresse de Joseph, Ann Savage, et de leurs deux filles, Caroline Charlotte et Pauline Josephe Anne. (24) Ann, surnommée Annette, avait à peine 18 ans lorsque Joseph la rencontra la première fois, alors qu’il achetait une paire de bretelles à la boutique de sa mère à Philadelphie. La merveilleuse jeune femme, qui parlait français, descendait d’une famille distinguée de Virginie, mais son père fut ruiné. Bonaparte installa Ann à Bow Hill près de Trenton, New Jersey, un domaine qu’il louait à un ami.

La scène du tableau se passe sans aucun doute à Point Breeze, la rivière dans la partie droite de l’arrière-plan ayant été identifiée comme étant le Delaware. Il est intéressant de comparer ce tableau avec le portrait de Julie et de ses deux filles peint par Gérard, dont on pense qu’il était conservé au château de Mortefontaine.

Le parc de Point Breeze

Bonaparte dessina le jardin de Point Breeze dans le style de celui du palais de l’Escurial, austère demeure du XVIIe siècle du roi d’Espagne Philip II, située au nord de Madrid. Routes aménagées et chemins piétonniers circulaient parmi des pins et les chênes, des ponts de pierre, des belvédères rustiques et des statues harmonieusement dispersées. Reuben Haines raconta les balades avec Charles-Lucien et Zénaïde Bonaparte en voiture à cheval : « menés par deux chevaux élégants sur différentes routes traversant le parc planté de splendides rhododendrons près du lac artificiel, sur lequel glissaient de majestueux cygnes d’Europe, s’arrêtant pour admirer les plus beaux faisans anglais de la volière, passant d’une alcôve de verdure à une autre, ornée de statues et de bustes en marbre de Paros, croisant des cerfs peu farouches et un groupe de bécasses qui s’envolait alors, et tandis que la lumière du jour baissait, s’arrêtant pour admirer deux magnifiques vases étrusques en porphyre de 3 pieds de haut et de 2 de diamètres, cadeaux de la Reine de Suède ». (25)

L’hiver, quand le lac était gelé, les patineurs étaient les bienvenus à Point Breeze, et les domestiques de Joseph leur apportaient des paniers d’oranges, produits rares venus de Floride et d’Espagne, et que l’ex-roi d’Espagne aimait à faire rouler sur la glace pour ses visiteurs. (26) Les enfants des alentours avaient la permission de venir monter sur les staues en fer des chevreuils et des lions et de jouer à cache-cache autour des statues de marbre de dieux et de déesses. (27)

Pour sa fille Zénaïde et son mari, Bonaparte fit construire une maison à trois étages à côté du lac, avec un passage souterrain pour les jours de mauvais temps. Même cette maison du lac, comme on l’appelait, était décorée avec des oeuvres d’art. Un visiteur venu de Philadelphie écrivait en 1836 dans son journal intime : « le portier nous introduisit dans un grand et élégant salon moquetté… les murs étaient tapissés de tableaux de valeur, oeuvres des plus grands maîtres européens. Le plus imposant était « la fuite d’Europe » [le viol d’Europe]  dessiné avec beaucoup d’esprit, mais sans ménagement pour la pudeur féminine. » (28)

Joseph Bonaparte, « diffuseur » de l’art européen en Amérique

Il ne fait aucun doute que Joseph Bonaparte agrémenta la vie mondaine américaine durant son séjour aux Etats-Unis entre 1815 et 1832, et lors de deux courtes visites entre 1835 et 1836, puis entre 1837 et 1839. Il charma tous ceux qui le rencontrèrent, exerçant une fascination en raison de son lien avec des événements importants de l’histoire de l’Europe, par son art de la conversation et son intelligence, son art de vivre et son goût pour une peinture et une sculpture considérées comme exotiques par la plupart des Américains. Bonaparte fut considéré comme « l’un des plus significatifs catalyseurs de la diffusion de la connaissance en matière de culture et d’art européens en Amérique au début du XIXe siècle ». (29) Son voisin de Bordentown, Charles B. Lawrence (c. 1790-c. 1864) commanda une copie de son tableau de David, Napoléon Bonaparte franchissant les Alpes, copie qui fut exposée à l’Académie de Philadelphie en 1831. (30) Lors de la vente Bonaparte qui s’est tenue à Point Breeze en 1847, l’un des tableaux mis en vente était La Nativité de Notre Seigneur (aujourd’hui connu sous le titre Adoration des bergers) d’Anton Raphael Mengs. Le catalogue expliquait qu’il « était vain d’essayer de décrire ce tableau, aucun mot ne pouvait donner une idée de ses qualités. Son dernier propriétaire, afin de promouvoir l’art dans cette région, le prêta un certain temps aux Académies de New York et de Philadelphie, afin que de jeunes artistes puissent en faire des copies, bénéficiant ainsi de sa Bienveillance. » (31)

Joseph Bonaparte mourut à Florence en 1844 aux côté de sa femme. Il légua sa propriété de Point Breeze à son petit-fils Joseph Lucien Bonaparte (1824-1865), qui la vendit en 1847 à Thomas Richards. Quelques années plus tard, ce dernier la revendit à Henry Beckett, ancien consul britannique en poste à Philadelphie. (32) Beckett, très francophobe, fit démolir la maison afin d’en construire une nouvelle, qui fut détruite dans un incendie en 1985. A son emplacement aujourd’hui, une structure institutionnelle a été construite pour abriter le séminaire de The Divine Word, qui forme les missionnaires de l’Eglise romaine.

=> consultez la fiche Lieux, musées et monuments consacrée à Point Breeze.

Notes

1) Cité dans Claude François, Baron de Méneval, Memoirs Illustrating the History of Napoleon I from 1802 to 1815, éd. Napoleon Joseph, Baron de Méneval, et trad. par Robert H. Sherard (New York, 1894), vol. 3, p. 304. [voir éd. française, 1894, vol. 3, p. 359. Ntrad.]
2) Edward Biddle, "Joseph Bonaparte as recorded in the Private Journal of Nicholas Biddle", Pennsylvania Magazine of History and Biography, vol. 55, no. 14 (1931), p. 208.
3) Ibid., p. 219.
4) Mémoires de Stanislas de Girardin (Paris, 1858), vol. 2, p. 211, cité dans Le roi Joseph Bonaparte : Lettres d'exil inédites (Amérique-Angleterre-Italie) (1825-1844), éd. Hector Fleischmann (Librairie Charpentier et Fasquelle, Paris, 1912), p. 8.
5) William Chapman White, Adirondack Country, ed. Erskine Cadwell (Duell, Sloan and Pearce, New York, 1954), p. 186.
6) Georges Bertin, Joseph Bonaparte en Amérique (Paris, 1893), p. 114.
7) Cité ibid., p.108.
8) Patricia Tyson Stroud, The Emperor of Nature: Charles-Lucien Bonaparte and Hid World (University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 2000), p. 36.
9) Bertin, Joseph Bonaparte, p. 87.
10) Ibid.
11) Reuben Haines à Ann Haines, ajouté à une lettre de Jane Haines à Charles Lucien Bonaparte, Germantown, Pennsylvania, July 3, 1825 (Wyck Association Collection, American Philosophical Society, Philadelphia).
12) Central Jersey Monthly, vol. 4 (March 1982), p. 26.
13) Bertin, Joseph Bonaparte, pp. 88-89.
14) Laura Capon et al., Il Museo napoleonico: Itinerario (Fratelli Palombi, Rome, 1986), p. 26.
15) "A Sketch of Joseph Buonaparte", Godey's Lady's Book, April 1845, p. 187.
16) Cité dans Bertin, Joseph Bonaparte, pp. 95-96.
17) James D. Magee, Bordentown, 1682-1932; An Illustrated Story of a Colonial Town (Bordentown Register, Bordentown, New Jersey, 1932), p. 78.
18) Wendy A. Cooper, Classical Taste in America, 1800-1840 (Baltimore Museum of Art, Baltimore, and Abbeville Press, New York, 1993), p. 71.
19) Bertin, Joseph Bonaparte, pp. 94-95.
20) "A sketch of Joseph Bonaparte", p. 187.
21) Information communiquées par David Scrase, conservateur chargé des tableaux, dessins, et imprimés au Fitzwilliam Museum, Cambridge, England.
22) Joseph Bonaparte, Point Breeze, à [Joseph Hopkinson?], May 18, 1820 (Collection des manuscrits, Pennsylvania Academy of the Fine Arts, Philadelphia).
23) Olivier W. Larkin, Art and Life in America (Rinehart, New York, 1949), p. 114.
24) L'établissement de l'identité des deux soeurs dans ce portrait est due à Francis James Dallet, ancien directeur du Athenaeum of Philadelphia et ancien archiviste de l'University of Pennsylvania, à Philadelphia. En relation avec un descendant de Caroline Charlotte, he was sent a photograph of a copy of the Bass Otis portrait, which he recognized at once as a painting at the Philadelphia Museum of Art. Up to then it had been known as Portrait of a Lady with Her Two Children. Il m'a très aimablement communiqué cette information.
25) Voir note 11.
26) E.M. Woodward, Bonaparte's Park and the Murats (Trenton, New Jersey, 1879), p. 70.
27) Ibid.
28) John F. Watson, "Trip to Pennsbury & to Count Survilliers, 1826" (Joseph Downs Collection of Manuscripts and Printed Ephemera, Winterthur Library, Winterthur, Delaware).
29) Cooper, Classical Taste in America, p. 68
30) The Annual Exhibition Record of the Pennsylvania Academy of the Fine Arts, 1807-1870, ed. Peter Hastings Falk (Sound View Press, Madison, Connecticut, 1988), vol. 1, p. 123.
31) Catalogue of Rare, Original Paintings, by the most renowned masters,… belonging to the Estate of the late Joseph Napoleon Bonaparte, Ex-King of Spain, to be sold at his late residence, near Bordentown, by Antony J. Bleecker, Auctioneer, on Friday, June 25, 1847 at one o'clock P.M. [New York, 1847].

Partager