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LETTRE D'INFO de NAPOLEON.ORG, n. 728, 26 septembre - 2 octobre 2014
SUR LA VENTE DU « CONTRAT DE MARIAGE » DE NAPOLÉON ET JOSÉPHINE
Dimanche soir, les réseaux sociaux propageaient la nouvelle, reprise en boucle par la presse en ligne : Napoléon et Joséphine faisaient leur retour sur la toile. Leur contrat de mariage venait de se vendre aux enchères pour la somme stupéfiante de 437 500 euros, frais compris. Quelques mois auparavant, le testament de Napoléon atteignait 357 000 euros. Pour un lecteur non averti, il y aurait de quoi s'indigner. Pourquoi laisse-t-on ainsi disperser aux quatre vents des trésors nationaux ? Tout simplement parce que les originaux sont conservés depuis longtemps aux Archives Nationales. Nous pouvons même vous donner la côte exacte du véritable contrat de mariage de Joséphine et Napoléon : Archives nationales, Minutier central, Et/LXVIII/673 (85/801). Sous cette référence dort depuis deux siècles un document qui fut le seul à être signé par les futurs époux. Partant, quel « contrat » fut vendu dimanche ? La bataille d'enchères concerna, en fait, une simple copie d'époque de l'acte authentique, réalisée par d'obscurs gratte-papiers appartenant à l'étude du notaire de Joséphine, Me Raguideau. Le document fut manifestement délivré à des fins juridiques. Malgré les avis des experts de la vente, il est difficile de dater cette « copie conforme », la date n'étant jamais précisée dans ce type d'acte. Concernant le « testament » vendu en novembre 2013, nous étions également en présence d'une copie contemporaine rédigée par le comte de Montholon, par ailleurs exécuteur testamentaire de l'empereur. Comme pour le « contrat » de 1796, la datation de ce document ne peut être qu'incertaine. Dès lors, on comprend mieux pourquoi l'État pas préempté ces « précieux » documents.
Lors de la vente de dimanche, le ministère de la Défense, parfaitement dans son rôle, a en revanche revendiqué un ensemble de 75 lettres provenant des archives du maréchal Bessières, toutes originales, et de première importance pour la recherche historique. Cette action, que nous ne pouvons que saluer, vient d'être durement critiquée : « C'est une spoliation ! » s'indignèrent certains. On croit rêver ! Le microcosme qui s'agite autour de ces ventes tient manifestement à entretenir cette bulle spéculative qui ne cesse d'enfler. Comme toute bulle, elle éclatera un jour mais en attendant, d'authentiques documents historiques risquent de disparaître, pour un long moment, en mains privées.
Ajoutons que le véritable contrat de mariage de Napoléon et Joséphine fut exposé, il y a quelques mois, à l'hôtel de Soubise, dans le cadre de la belle exposition « 122 minutes d'histoire » mais aucun journaliste n'en avait alors rendu compte...
Un conseil : gardez toutes vos copies d'actes officiels. Sait-on jamais ? Dans 200 ans, elles seront peut-être âprement disputées en salle des ventes. En tout cas, je le souhaite pour vos héritiers.
Pierre Branda
Chef du service Patrimoine de la Fondation Napoléon
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OBJET DU MOIS > GILET ET PANTALON COURT DE NAPOLÉON IER À SAINTE-HÉLÈNE
D'après tous les témoignages d'époque, Napoléon était particulièrement attentif à sa garde-robe. Ce pantalon dit « de casimir » et ce gilet sont deux exemples de la tenue, volontairement modeste dans cette période de la vie de l'empereur lors de son exil à Sainte-Hélène.
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PARUTION
> Diplomaties au temps de Napoléon.
Les actes du colloque international, organisé par la Fondation Napoléon, l'Académie des Sciences morales et politiques, les Archives diplomatiques et le Souvenir napoléonien les 25 et 26 mars derniers, sont déjà disponibles. Ne manquez pas l'offre exceptionnelle jusqu'au 9 octobre. Bulletin de souscription
PRESSE
> Annales historiques de la Révolution française n°375 & 376.
Le numéro 375 s'intéresse aux Indes orientales tandis que le numéro 376 est constitué de thèmes variés.
EXPOSITION
> Derniers jours pour admirer les oeuvres de Carpeaux.
L'exposition consacrée au sculpteur du Second Empire s'achève au musée d'Orsay le 28 septembre prochain. Toutes les infos sur cette expo
CONFÉRENCE
> Rencontres de Gallica : Napoléon.
Les chercheurs apprécieront de participer à cette rencontre organisée par la Bibliothèque nationale de France avec Charles-Eloi Vial et Jude Talbot le 7 octobre à 17h30 à la BnF sur les ressources napoléoniennes de l'établissement. Détail et inscription
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PATRIMOINE
> Réaménagement des jardins autour de la tombe de l'Empereur à Sainte-Hélène.
On peut admirer sur le blog du directeur des domaines de France quelques photos des travaux d'hiver autour de la tombe de Napoléon Ier. Le blog présente aussi des photos récentes de la restauration des appartements des généraux à Longwood.
> Visite en photos de l'hôtel de Beauharnais.
Vous n'avez pas pu le visiter durant les Journées du Patrimoine ? Le Huffington Post version française vous propose de rattraper ce manque grâce à un reportage photos.
> Archéologie dans le Nord.
Un camp napoléonien a fait l'objet d'une campagne de fouilles près de Montreuil, à Camiers. La Voix du Nord revient sur cette découverte.
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NAPOLEONICA. LA REVUE
> Joseph Bonaparte : trois lettres d'exil inédites, année 1817.
Vincent Haegele, spécialiste de Joseph Bonaparte, explore trois lettres inédites du frère aîné de Napoléon, retrouvées lors de ses recherches. Elles éclairent particulièrement bien la vie que mène après la chute de l'Empire l'ancien roi d'Espagne aux États-Unis, d'où il écrit à sa famille - en particulier à sa femme, Julie, demeurée en Europe, à Bruxelles.
Ci-contre, le roi Joseph à Point Breeze en 1832, par Innocent Louis Goubaud.
PODCAST
> Au coeur de l'histoire sur Napoléon à l'île d'Elbe.
L'émission d'histoire animée par Franck Ferrand sur Europe 1 portait vendredi dernier sur l'exil de Napoléon Ier à Elbe. Retrouvez ces quelque cinquante minutes en podcast, à consulter indéfiniment sur le web.
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IL Y A 200 ANS
> Un (des) attentat(s) contre l'Empereur ?
Un agent espion de Mariotti attesta le 26 septembre qu'on avait donné à l'entourage de l'empereur en exil « le signalement d'un prêtre vêtu en séculier, qui a[vait] juré sur l'Évangile de venir à l'île d'Elbe assassiner [l'empereur] et qui [devait] être en route. » Plusieurs de ces rumeurs d'assassinats avaient cours, à Elbe, à cette période. Une certaine paranoïa régnait : Napoléon craignait aussi bien les enlèvements (cf. Lettres d'info n°726 et n°727) que pire : un assassinat dont il ne doutait pas qu'il fît des heureux parmi ses ennemis en France comme à l'étranger, notamment parmi les vainqueurs de la campagne de France. Une figure autre que celle d'un ecclésiastique vengeur de Pie VII avait été redoutée dans cette période d'exil : le bruit avait couru qu'un obscur « Juif borgne », vendeur de livres à Leipzig et tueur à gages à ses heures, cherchait à tuer l'Empereur d'Elbe ! La suspicion était à son comble, avec ce bruit-là, si bien que le maire de Rio-Montagne, borgne lui-même, avait été inquiété : sa fonction de chambellan de l'Empereur l'avait sauvé à temps de la cabale...
IL Y A 150 ANS
> Fondation de l'Association internationale des travailleurs.
1848 avait été une année ponctuée de révoltes de grande envergure mais sans coordination. Elles avaient commencé en France puis s'étaient répandues dans une cinquantaine de pays européens et latino-américains. La « révolution de février », avait ainsi fait tomber la monarchie de Louis-Philippe et conduit à la création de la Seconde République. Mais cette dernière, noyée par une marée de conservatisme capitaliste, avait vu Louis-Napoléon s'établir dans une sorte de césarisme, bientôt à la tête d'un Second Empire napoléonien en décembre 1852. Cette dérive conservatrice, présente à travers toute l'Europe, avait inspiré une opposition libérale, notamment celle des « travailleurs ». Une importante manifestation de cette opposition fut la fondation en Grande-Bretagne le 28 septembre 1864 de l'Association internationale des travailleurs (International Workingman's Association). L'IWA, souvent appelée la Première Internationale, naquit de la rencontre d'ouvriers au St Martin's Hall de Londres. Bien qu'organisée à Londres, cette rencontre avait été suivie par un large éventail de radicaux - nationalistes, communistes, socialistes, syndicalistes, ... - de toute l'Europe. Il y avait été déclaré qu'« il était nécessaire que les masses laborieuses de tous les pays s'unissent pour la lutte contre les conséquences désastreuses du régime capitaliste ». L'organisation avait donc pour but de protéger les travailleurs et de garantir leurs droits au niveau international. La prévention de l'utilisation de travailleurs internationaux pour briser les grèves était une des préoccupations principales. Un comité fut formé pour superviser l'organisation ; la plupart des membres de la délégation britannique du comité étaient des dirigeants syndicaux connus, tels que George Odger, secrétaire du Conseil des Syndicats de Londres. Les délégués français incluaient Jules Denoual, Victor Le Lubez, et J.-B. Bosquet. « Occupant une position modeste en bas de la liste » se trouvait le docteur Karl Marx ; il allait jouer un rôle crucial dans l'IWA, et au-delà.
Pour aller plus loin :
- Manifeste inaugural de l'Association internationale des travailleurs de K. Marx et F. Engels
- Statuts de l'Association internationale des travailleurs de K. Marx
Actuellement : le magazine L'Histoire n°404 porte en octobre sur 200 ans de révoltes ouvrières.
Irène Delage et Marie de Bruchard
LETTRE D'INFO de NAPOLEON.ORG, n. 728, 26 septembre - 2 octobre 2014
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SAINTE-HÉLÈNE > "SAUVEZ LA MAISON DE L'EMPEREUR"
L'OPÉRATION SE POURSUIT EN 2014
La Fondation Napoléon et le Souvenir napoléonien s'associent, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, afin d'entreprendre un grand projet de restauration de la Maison de l'Empereur à Sainte-Hélène. Pour participer au sauvetage de ce lieu de mémoire, vous pouvez faire un don via Internet avec notre partenaire la Fondation du Patrimoine (site sécurisé).
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MAGAZINE ET ACTUALITÉS
LIVRE DU MOIS
- Atlas de Paris au temps de Napoléon, Chantal Prévot, Irène Delage, éd. Parigramme, 2014
AGENDA
L'agenda des délégations du Souvenir napoléonien
Quelques dates de l'agenda de napoleon.org :
Expositions
- Carpeaux (1827-1875), un sculpteur pour l'Empire, à Paris jusqu'au 28 septembre (derniers jours !)
- Les désastres de la guerre 1800-2014 au Louvre-Lens, à Lens jusqu'au 9 octobre
- Napoléon en exil, les voyages de Napoléon, du 19 septembre au 30 octobre à Rueil-Malmaison
- La C(h)ampagne de Napoléon, à Troyes jusqu'au 2 novembre
Colloques
- Napoléon 1814, du 1er au 3 octobre, à Troyes
- Xe colloque de Coppet : Comment sortir de l'Empire ? Le Groupe de Coppet face à la chute de Napoléon, du 1er au 3 ctobre, à Coppet/Lausanne
- Viollet-le-Duc (1814-2014), villégiature et architecture domestique, les 9 et 10 octobre à Hendaye
- Le feu et la folie : l'irrationnel et la guerre de la fin du Moyen Âge à 1920, les 22 et 23 octobre, à Amiens
Commémoration
- La campagne de France et la vie populaire, les 27-28 septembre, à Nemours
- Hommage aux médaillés de Sainte-Hélène en Eure-et-Loir, le 5 octobre, dans quatre communes du département
Conférences
- L'expédition d'Egypte de Bonaparte, le 27 septembre, à Vichy
- Cercle d'études de la Fondation Napoléon : Paris sous Napoléon, le 30 septembre, à Paris
- Paris des Trois Glorieuses, le 10 octobre, à Paris
- La vie théâtrale à Paris dans la première moitié du XIXe siècle, le 17 octobre, à Paris
- Y a-t-il un cadastre à Paris au début du XIXe siècle ?, le 24 octobre, à Paris
LA BIBLIOTHÈQUE M. LAPEYRE
Ouverte sans rendez-vous
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Horaires spécifiques pendant les vacances scolaires (zone C) : lundi-mardi 13h-17h, jeudi 10h-15h. Fermeture exceptionnelle le vendredi 2 octobre
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