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LETTRE D'INFO de NAPOLEON.ORG, n. 730 10 - 16 octobre 2014
Exil
La lettre de cette semaine est traversée par l'idée de l'exil. Dans notre tableau du mois, David peint les deux filles du roi d'Espagne déchu, Joseph Bonaparte. Le message politique de ce tableau est clair : l'absence et la nostalgie de la mère patrie d'avant 1815 sont brossés avec acuité. De la même manière, la fascination des contemporains des événements de 1871 pour les ruines parisiennes est liée à de pareils sentiments : sur les photos du palais des Tuileries plane les regrettés fantômes des deux Napoléon et la mort de rêves impériaux en lambeaux. Avec ces lieux de mémoire détruits, l'exil semble désormais définitif, sans espoir de retours ou de « Cent-Jours » concrets. Et pourtant ! L'enjeu de l'exposition à la Malmaison sur les voyages et exils de l'Empereur ne se résume pas qu'à l'évocation des déplacements physiques puis à l'expatriation forcée et sans appel de Napoléon. L'exil peut être matériel, mais la présence et le retour peuvent être intellectuels. C'est le but profond des expositions, commémorations et restaurations comme celle de la maison de Longwood : elles prolongent la bataille qui a débuté dès l'installation de Napoléon à Sainte-Hélène, une bataille de la mémoire et pour la conquête des coeurs et des esprits en France, et au-delà en Europe et à l'étranger. Son mot d'ordre ? « Ne jamais quitter ». Aujourd'hui, il ne reste que quelques traces à peine des Tuileries. La dépouille de Napoléon III repose en Grande-Bretagne, oubliée. Mais l'histoire de ces deux empires perdure grâce à la puissance de leurs idées et des événements qu'ils ont induits.
Bonne lecture sur Napoleon.org !
Peter Hicks
Historien, chargé des relations à l'international à la Fondation Napoléon
BOURSIERS DE LA FONDATION NAPOLÉON
> Ce qu'ils sont devenus. Raphaël Cahen, boursier 2013 de la Fondation Napoléon, a soutenu sa thèse qui portait sur La pensée politique de Friedrich von Gentz (1764-1832) faite sous la direction des professeurs Michel Ganzin, Eric Gasparini et Henning Ottmann(Université Aix-Marseille et LMU Münich Allemagne). Il a obtenu la mention très honorable avec les félicitations du jury. Les nôtres l'accompagnent également.
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TABLEAU DU MOIS > ZENAÏDE ET CHARLOTTE BONAPARTE, DE JACQUES-LOUIS DAVID
Dans ce double portrait de David à l'allure domestique, deux soeurs assises sur un canapé lisent une lettre. Ce n'est pourtant pas une intimité banale : ces deux jeunes femmes sont Zénaïde et Charlotte Bonaparte et cette lettre est de leur père, Joseph, exilé aux États-Unis. Ce tableau de 1821 est placé sous le signe de l'exil puisque les deux soeurs comme le peintre ont fui la France pour Bruxelles... Un an plus tard, Zénaïde épouse son cousin germain, Charles Lucien, et part avec lui et Charlotte rejoindre Joseph.
Pour en savoir plus sur ces retrouvailles, un article de P. Hicks dans Napoleonica. La revue (en anglais).
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EXPOSITION
> Napoléon en exil, les voyages de Napoléon. Il vous reste neuf jours pour aller voir à Rueil l'exposition à laquelle la Fondation Napoléon a contribué au centre culturel de l'Ermitage ! Pour vous convaincre, une vidéo sur l'exposition de Rueil-TV.com. Toutes les infos
JOURNÉE D'ÉTUDE
> Relire Fustel de Coulanges : La Cité antique cent cinquante ans après (1864-2014). Le 20 octobre prochain aura lieu une journée d'étude organisée par l'Académie des Sciences morales et politiques sur l'oeuvre de Fustel de Coulanges, éminent historien membre de l'Académie, dont l'une des oeuvres les plus emblématiques, la Cité antique, fut publiée en 1864.
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PARUTIONS
> L'Empire napoléonien, une expérience européenne ? Cette somme de plus de quatre cents pages reprend le débat : quelle est la dimension européenne de l'Empire de Napoléon ? L'Empire est-il constructeur de l'Europe ou fédérateur de l'Europe contre lui ?
> L'empire des Francais, en poche. Nous vous avions présenté en novembre 2012 ce tome exceptionnel de l'Histoire de la France contemporaine, par Aurélien Lignereux. Il est désormais disponible en poche.
> Napoléon en Égypte (DVD documentaire). Le film-documentaire de Ghislain Vidal Bonaparte en Égypte, qui avait été présenté en avant-première le 30 avril dernier à la Fondation Napoléon, est désormais disponible à la location et l'achat.
Et bientôt...
> Correspondance de Napoléon Bonaparte : le volume X, consacré au Grand Empire, entre mars 1810 et mars 1811, paraîtra à la fin du mois.
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JEU VIDÉO
> La présence de Napoléon confirmée dans Assassin's Creed Unity. Le futur Empereur figure dans la bande-annonce la plus récente du jeu à succès, de même que Robespierre et Sade. Pour voir la vidéo
IL Y A 205 ANS
> Le traité de Vienne. Le 14 octobre 1809 est signé le traité de Vienne (ou traité de Schönbrunn) qui clot la campagne d'Autriche engagée entre la 5e coalition et l'Empire, victorieux. Retrouvez le dossier thématique qui est consacré à cette signature historique.
IL Y A 200 ANS
> Talleyrand, espion espionné. Tandis qu'il remportait un premier succès dans ses premières interventions au congrès de Vienne (cf. Lettre d'info n°729) au point d'imposer un report du congrès le 12 octobre 1814, le prince de Bénévent ne se doutait pas (assez ?) que sa correspondance était espionnée par l'empereur d'Autriche. François Ier de Habsbourg avait ordonné au préfet de police de Vienne, Hager, de disposer des espions auprès de toutes les délégations étrangères rassemblées au congrès. Vers la fin du mois d'octobre, un de ces espions devait ainsi mettre la main sur des courriers datés de fin septembre qui évoquaient un possible enlèvement de Napoléon à Elbe (cf. Lettres d'info n°726 et n°727). C'était là la preuve pour le souverain autrichien que la France de Louis XVIII était prête à désavouer le traité de Fontainebleau par tous les moyens, pas uniquement en plaidant publiquement pour un éloignement plus grand de Napoléon… Une information d'importance pour François Ier qui ne pouvait être dupé par les positions officielles de Talleyrand quant au respect des traités signés.
IL Y A 150 ANS
> Les changements de noms des rues de Paris. Le 10 et 11 octobre 1864, le Moniteur publia un long article sur les activités d'une commission spéciale établie par l'Empereur pour résoudre les problèmes posés par la nomenclature de la ville. En 1860, Paris avait connu une expansion radicale, passant des douze arrondissements historiques de 1795 aux vingt arrondissements encore actuels aujourd'hui. Cette importante et rapide expansion posa un certain nombre de problèmes aux autorités municipales ; un des moindres n'était pas la répétition de noms de rues. Le Paris nouvellement élargi incluait ainsi « 18 rues ou places dites de l'Eglise, 7 de la Mairie, 16 appelées Marie, [et] 16 empruntant leur nom à Notre-Dame » Le mot « Croix » apparaissait dans le nom de 18 rues et avenues, et « les mots Champs, Moulins, Vignes, Carrières, Bac, Chemin de fer, gare, etc., n['étaient] pas moins prodigués ». Ces répétitions, poursuivait le Moniteur, étaient « des causes permanentes de confusion d'adresses et d'incertitudes pour la poste, pour le télégraphe, pour les distributeurs d'imprimés et de journaux, pour le commerce, pour les voyageurs étrangers ou même parisiens, en un mot pout tout le public ». La commission spéciale avait donc entrepris de renommer ou de modifier les noms de 444 rues existantes. 61 nouvelles rues et boulevards devaient recevoir des noms uniques, sans confusion, en complément de 362 nouvelles rues privées, et autres passages et impasses. Cet effort municipal majeur ne fut pas sans ses détracteurs, dont beaucoup pleuraient la perte de l'histoire de la ville. Le Moniteur citait en réponse abondamment un discours prononcé par M. Ch. Merruau, un membre du conseil municipal, qui plaidait en faveur des logique et clarté de ce nouveau « système simplificateur ». Il faisait valoir que les rues de la ville avaient toujours fluctuantes (Napoléon, après tout, n'avait pas pu se promener rue Bonaparte !). Cette nouvelle logique, d'ailleurs, n'était pas dépourvue de poésie. Chaque arrondissement avait donné des noms de rues en rapport avec ses monuments. Ainsi, le XIVe arrondissement, bercail de l'observatoire de Paris, était désormais bordé de noms d'astronomes et mathématiciens. Le XVIIIe arrondissement (Montmartre) portait des noms d'artistes et de sculpteurs. Avec ces améliorations de l'infrastructure urbaine, Napoléon III s'affirmait sur les traces de son illustre oncle.
Pour tout savoir sur la réorganisation de Napoléon Ier de Paris, retrouvez le tout récent Atlas de paris au temps de Napoléon par Irène Delage et Chantal Prévot.
Irène Delage et Marie de Bruchard
LETTRE D'INFO de NAPOLEON.ORG, n. 730 10 - 16 octobre 2014
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SAINTE-HÉLÈNE > "SAUVEZ LA MAISON DE L'EMPEREUR"
L'OPÉRATION SE POURSUIT EN 2014
La Fondation Napoléon et le Souvenir napoléonien s'associent, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, afin d'entreprendre un grand projet de restauration de la Maison de l'Empereur à Sainte-Hélène. Pour participer au sauvetage de ce lieu de mémoire, vous pouvez faire un don via Internet avec notre partenaire la Fondation du Patrimoine (site sécurisé).
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MAGAZINE ET ACTUALITÉS
LIVRE DU MOIS
- Fouché. Les silences de la pieuvre, d'Emmanuel de Waresquiel (Tallandier)
AGENDA
L'agenda des délégations du Souvenir napoléonien
Quelques dates de l'agenda de napoleon.org :
Expositions
- Napoléon en exil, les voyages de Napoléon, du 19 septembre au 30 octobre à Rueil-Malmaison
- Le traité de Valençay, du 20 septembre au 16 novembre, à Valençay
- La C(h)ampagne de Napoléon, à Troyes jusqu'au 2 novembre
Colloques
- Les Russes en France en 1814, les 16 et 17 octobre à Paris
- Le feu et la folie : l'irrationnel et la guerre de la fin du Moyen Âge à 1920, les 22 et 23 octobre, à Amiens
Journée d'étude
- Relire Fustel de Coulanges : La Cité antique cent cinquante ans après (1864-2014), le 20 octobre, à Paris
Conférences
- La vie théâtrale à Paris dans la première moitié du XIXe siècle, le 17 octobre, à Paris
- Lucien Bonaparte, le 17 octobre, à Châteauroux
- La politique orientale de Napoléon Ier, le 18 octobre, à Nice
- Qui était Barry Edward O'Meara ?, le 22 octobre, à Paris
- Y a-t-il un cadastre à Paris au début du XIXe siècle ?, le 24 octobre, à Paris
- Napoléon III au cinéma, le 25 octobre, à Vichy
- Le général Lamarque, le 25 octobre, à Toulouse
En dédicace
- E. de Waresquiel, le 15 octobre à la librairie Fontaine Haussmann (50 rue Laborde, Paris 8e - 18h-20h), pour son livre Fouché, les silences de la pieuvre.
LA BIBLIOTHÈQUE M. LAPEYRE
Ouverte sans rendez-vous
7 rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75005 Paris
Lundi-mardi 13h-18h, jeudi-vendredi 10h-15h
Horaires spécifiques pendant les vacances scolaires (zone C) : lundi-mardi 13h-17h, jeudi 10h-15h.
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Site d'archives napoléoniennes numérisées :
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Revue en ligne pluridisciplinaire, sur l'histoire des deux Empires, bilingue français-anglais, 3 numéros par an, gratuite
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