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LETTRE D'INFO de NAPOLEON.ORG, n. 756, 24 – 30 avril 2015
BATAILLE DE WATERLOO ET NOTION DE CRIMES DE GUERRE
Cette semaine, nous vous proposons un aparté lié à une question que nous avons reçue sur napoleon.org : « Est-ce que les Anglais et les Prussiens ont commis des crimes de guerre contre les soldats français blessés ou prisonniers ? ». Cette interrogation nous a semblé mériter une explication dans cette Lettre.
La bataille de Waterloo fut, comme chacun le sait, l'un des affrontements les plus meurtriers de l'Empire et la violence entre les combattants fut portée à son paroxysme. Cependant, cette violence fut partagée par les deux camps et si, selon le fourrier Varlet, 400 soldats de la Garde exécutés au soir du 18 juin (ce qu'aucune autre recherche n'a à ce jour permis de confirmer, il est juste de le dire), si la poursuite prussienne et britannique fut opérée sans faire de quartiers (ce qui est en revanche attesté par de nombreux documents), le général français Roguet aurait dit à ses officiers au matin de Ligny : « Prévenez vos grenadiers que le premier qui m'amènera un Prussien prisonnier sera fusillé ».
Il y eut bien, tout au long des guerres de la Révolution et de l'Empire, des massacres de prisonniers, et ils ne sont pas l'apanage de la seule campagne de Belgique. De tels faits ont été relevés à Austerlitz (côté français dans les mêmes termes que ceux de Roguet au matin de Ligny), pendant la campagne de Russie (côtés russe et français), à Leipzig (côtés prussien et autrichien), pendant la campagne de France (côtés français et alliés). Sans parler de l'Espagne, dans un contexte différent : la prise de Saragosse par les troupes françaises fut, par exemple, d'une sauvagerie sans limite. Elle répondait aux massacres tout aussi systématiques de soldats impériaux par les Espagnols. Quant aux troupes britanniques, elles se comportèrent si mal (aux dires mêmes de Wellington) qu'elles finirent par être aussi détestées des Espagnols et des Portugais que les soldats de Napoléon.
Il est important de souligner qu'il n'existe aucun droit de la guerre à l'époque. Le Droit des gens, qui en tient lieu, n'est qu'un ensemble de principes coutumiers respectés ou non par les nations belligérantes, sans la garantie d'aucun traité international et encore moins de surveillance d'une quelconque instance. Par extension, il n'existe pas de tribunal pour juger ce nous qualifions de « crimes de guerre ». Cette notion est donc à utiliser avec précaution et ce, même si certaines pratiques guerrières du temps seraient peut-être aujourd'hui passibles des tribunaux internationaux, en incriminant toutes les nations belligérantes.
François Houdecek
Responsable de l'édition de la Correspondance de Napoléon
MORT DE L'EMPEREUR > CÉRÉMONIE DU 5 MAI
Organisée par le Gouverneur militaire de Paris, le Gouverneur des Invalides et la famille impériale, la messe commémorative en mémoire de l'Empereur Napoléon Ier et des soldats morts pour la France aura lieu à 18h30 en la cathédrale Saint-Louis des Invalides, le 5 mai prochain, sous la présidence de SAI le Prince Napoléon et du général d'armée Jean-Louis Georgelin, Grand-Chancelier de la Légion d'Honneur, représentant le président de la République. La messe est ouverte au public. Elle aura été précédée à 18h d'un dépôt de gerbes - dont celle de la Fondation Napoléon - au pied du tombeau de l'Empereur sous le dôme des Invalides.
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OBJET DU MOIS > CABARET À THÉ ÉGYPTIEN
Objet de luxe dont un premier modèle avait été offert par Napoléon au tsar de Russie, ce cabaret à thé faisait partie d'une reproduction de 1810 d'un service exécuté pour Joséphine, juste après le divorce du couple impérial. Aujourd'hui ne subsistent de ce cabaret-ci qu'une théière et six tasses, propriété acttuelle de la Fondation Napoléon. Ses éléments sont prêtés à Compiègne pour l'exposition Napoléon, la légende des arts, à Compiègne, jusqu'à 27 juillet, ainsi qu'à l'exposition Napoléon, Wellington : destins croisés à Waterloo, jusqu'au 30 juillet.
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EXPOSITION
> Napoléon Ier ou la légende des arts. En collaboration avec le château royal de Varsovie, le palais de Compiègne se penche sur le mobilier et les arts sous le Premier Empire, du 24 avril au 27 juillet. La Fondation Napoléon prête plusieurs oeuvres à cette exposition dont des souliers de Joséphine, des éléments du cabaret à thé égyptien présenté ci-dessus et le nécessaire de voyage de la duchesse d'Otrante. Plus d'info
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PARUTIONS MILITARIA
> Nouvelle collection chez les éditions Vent d'Est. Elle s'attache aux portraits célèbres d'Alsace et Lorraine. Parmi cette série de petits ouvrages très illustrés, deux opus retiendront l'attention :
- Ney, le brave des braves. Thierry Choffat nous présente à un rythme soutenu (en seulement 64 pages !) la vie du prince de la Moskova, de sa Lorraine natale à son exécution en1815.
- Kellermann, le vainqueur de Valmy. Jérôme Schweitzer parvient de son côté à résumer dans le même nombre de pages la biographie du vainqueur de Valmy qui avait à l'époque de cet exploit déjà de nombreuses années de carrière militaire derrière lui.
> Les 100 jours de Napoléon. Peter et Dan Snow, spécialistes d'histoire militaire, décrivent les Cent-Jours par le prisme de leur aboutissement, Waterloo, à l'aide de fac-similés de lettres, journaux intimes et de reproductions de tableaux.
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SAINTE-HÉLÈNE DANS LA PRESSE
À l'occasion d'un passage à Sainte-Hélène en mars dernier, l'AFP a publié plusieurs articles parus dans la presse française.
> Michel Dancoisne-Martineau et l'héritage napoléonien. Sur le site du Nouvel Observateur, on peut ainsi trouver un article consacré au consul honoraire de France et conservateur des Domaines français de Sainte-Hélène, Michel Dancoisne-Martineau, ainsi qu'un article sur l'avenir touristique de Sainte-Hélène.
> L'exil de Napoléon à Sainte-Hélène et la création de l'aéroport. Le journal Boursorama s'intéresse quant à lui dans un article illustré à l'île où fut exilé Napoléon ainsi qu'à son aéroport, en cours de construction.
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TÉLÉVISION
> « La grande librairie » spécial Napoléon. À l'occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo, l'émission littéraire de France 5 portera sur Napoléon Bonaparte le 30 avril prochain, à 20h35. François Busnel reçoit à cette occasion Thierry Lentz, Xavier Mauduit et Natalie Petiteau. L'émission pourra être revue en ligne après sa première diffusion à la télévision.
NAPOLEONICA. LA REVUE
> Les séquelles de la déchristianisation de l'an II : l'héritage laïc sous le Consulat et l'Empire. Xavier Maréchaux montre que la déchristianisation voulue sous la Convention perdure sous le Consulat et sous l'Empire en étudiant trois facteurs persistants à ces périodes : le mariage des prêtres, l'utilisation du calendrier républicain par les prêtres mariés cherchant à se réconcilier avec l'Église, et le maintien de la toponymie révolutionnaire.
C'ÉTAIT UN 30 AVRIL...
Le 30 avril 1803 était conclu un accord sur la cession par la France de la Louisiane aux États-Unis. Découvrez notre dossier thématique sur cette transaction.
IL Y A 200 ANS
> Réunion et mésaventures dans la famille Bonaparte. Lorsque Napoléon quitta l'île d'Elbe, l'entreprise était trop périlleuse pour que sa mère et sa soeur, qui lui tenaient compagnie dans son exil, l'accompagnent. Ce n'est que le 10 mars, une fois arrivé à Lyon, que l'Empereur donna l'autorisation à sa mère de le rejoindre en France. Letizia embarqua début avril à bord du Joachim que le roi et la reine de Naples lui ont envoyé. À Porticci, sur le chemin de Naples, elle fut rejointe par le cardinal Fesch puis Jérôme qui avait fui Trieste et la surveillance des Autrichiens. La famille fit alors voile le 20 avril vers Gaète pour embarquer à bord de La Dryade à destination de la France. Des manoeuvres pour éviter la Royal Navy retardèrent ce voyage vers Golfe-Juan, qui n'aboutit que le 22 mai. Une relâche à Bastia, le 13 mai, permit entre-temps à la mère de Napoléon de revoir la Corse, pour la dernière fois de sa vie. Elle arriva à Paris le 1er/2 juin.
Pauline n'avait pas attendu le signal de Napoléon pour s'enfuir d'Elbe. Le 4 mars, elle embarqua sur une felouque avec des dames de compagnie et débarqua le 6 mars à Viareggio pour rejoindre le château de Campignano, propriété de sa soeur Elisa, ex-grande-duchesse de Toscane. Or Elisa s'était elle-même réfugiée à Bologne où elle serait bientôt arrêtée puis envoyée prisonnière en Moravie. Saisie par les Autrichiens sur les ordres du nouveau grand-duc de Toscane Ferdinand, Pauline eut plus de chance que sa soeur : grâce aux injonctions médicales liées à sa santé fragile, elle fut consignée à Campignano et eut même le droit, le 5 juin, de prendre les eaux à Lucques. Sur l'ordre de Napoléon, les ministres Decrès et Caulaincourt devaient plaider la cause de Pauline auprès du grand-duc et envoyer La Dryade vers Livourne pour ramener en France la soeur de l'Empereur… Les événements de juin 1815 en décidèrent autrement : Pauline allait rester jusqu'en octobre à Lucques.
IL Y A 150 ANS
> Napoléon III, de retour en Algérie. Le 29 avril 1965, le Moniteur universel annonça le départ de Napoléon III pour son deuxième séjour en Algérie. Il quitta Paris en train depuis la gare de Lyon pour arriver à Marseille le lendemain. Le même jour, des lettres patentes avaient été transmises au Sénat (reproduites dans le Moniteur du lendemain) pour donner à l'impératrice Eugénie le titre de régente en son absence. Le 1er mai, Le yacht impérial, L'Aigle, accompagné de plusieurs frégates, quitta Marseille et entra dans le port d'Alger tôt le lendemain matin.
Lors de son précédent voyage en 1860, Napoléon III, l'Impératrice et le Prince impérial avaient débarqué directement sur la rive. Cette fois, un quai nouvellement construit l'accueillit. D'autres travaux avaient également été faits depuis sa dernière visite, comme la construction du boulevard de l'Impératrice. Peu après son arrivée, l'Empereur exhorta les Européens à « traite[r] les Arabes, au milieu desquels [ils]dev[aient] vivre, comme des compatriotes ». Le 5 mai, il adressa un discours spécifiquement aux musulmans puis visita Alger. Du 6 au 8 mai, il voyagea à travers le pays en train jusqu'en Kabylie. À la fin de son séjour, Napoléon III avait parcouru plus de 3000 km en berline, alternant rencontres avec civils, militaires, colons et musulmans. Ce voyage allait donner lieu à d'importantes réformes lors de son retour, début juillet.
Irène Delage et Marie de Bruchard
LETTRE D'INFO de NAPOLEON.ORG, n. 756, 24 – 30 avril 2015
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BICENTENAIRE WATERLOO 1815-2015
Retrouvez l'actualité liée au bicentenaire de la bataille de Waterloo : manifestations commémoratives, reconstitutions, expositions, colloques, éditions...
- Exposition : Napoléon et Wellington : destins croisés, du 21 mars au 31 juillet 20158, au musée Wellington de Waterloo
- L'agenda des événements
- Les dernières parutions sur la bataille
- L'itinéraire de la Route Napoléon en Wallonie
- Participer à une course de vélo Waterloo-Douvres-Londres. Les amoureux du bicycle peuvent s'inscrire à une course de vélo reproduisant le chemin du major Percy, envoyé par le duc de Wellington pour porter la nouvelle de la victoire à Londres. Toutes les infos (en anglais)
BICENTENAIRE ROUTE NAPOLÉON
- Débarquement à Golfe-Juan et vol de l'Aigle, manifestations de décembre 2014 à août 2015
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LIVRE DU MOIS
- Abbadia, le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, V. Delpech, Presses universitaires de Rennes, 2014
Disponible en librairie
- Correspondance générale de Napoléon Bonaparte, Tome 10, Un grand empire, mars 1810-mars 1811 , Fayard, 2014.
À télécharger pour les professeurs de 4e
- Napoléon, Du Consulat à l'Empire, une France en refondation, éd. Nathan/Souvenir napoléonien/Fondation Napoléon, 2014
AGENDA
- L'agenda des délégations du Souvenir napoléonien
- Quelques dates de l'agenda de napoleon.org :
Cercle d'étude de la Fondation Napoléon
- Session de printemps 2015
Expositions
- L'Aigle à Lyon , jusqu'au 12 juin, à Lyon
- L'exil et la sincérité : à Sainte-Hélène, Napoléon évoque la Corse, jusqu'au 28 juin, à Ajaccio
- Pie VII face à Napoléon : la Tiare dans les serres de l'Aigle, jusqu'au 29 juin, à Fontainebleau
- Napoléon, Wellington : destins croisés, jusqu'au 31 juillet à Waterloo
- Napoléon et Paris, rêves d'une capitale, jusqu'au 30 août, à Paris
- Le Congrès de Vienne, ou l'invention d'une nouvelle Europe, jusqu'au 30 août, à Paris
Conférences
- De l'ile d'Elbe à l'île d'Aix, le 25 avril, à l'île d'Aix
- Emmanuel de Grouchy, Maréchal d'Empire, le 25 avril, à Châlons-en-Champagne
- La diplomatie du sphinx : Napoléon III et sa politique internationale, le 29 avril, à Paris
- Waterloo 1815-1915-2015, bonds et rebonds de la mémoire, le 29 avril, à Bruxelles
- Bonaparte et la Révolution française, le 6 mai, à Paris
- Les lendemains inédits de la bataille de Waterloo, le 8 mai, à Waterloo
- Waterloo 1815-2015, les coulisses du making-of, le 12 mai, à Bruxelles
- Fouché. Les silences de la pieuvre, le 21 mai, à Paris
Journées
- 8e édition de « Vichy fête Napoléon III », du 24 au 26 avril 2015, à Vichy
LA BIBLIOTHÈQUE M. LAPEYRE
Ouverte sans rendez-vous
7 rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75005 Paris
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