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EDITO
Chers Amis,
La Fondation Napoléon et son homologue brésilienne, la Fondation Armando Alvarès Penteado (FAAP), présentent actuellement à São Paulo une grande exposition "Napoléon/Napoleão" qui rencontre un vif succès populaire : plus de 2000 visiteurs par jour depuis l'ouverture, soit, si l'on reste sur ce rythme, près de 200 000 visiteurs attendus d'ici à la fermeture. Outre le plaisir que nous procure ce succès (nous y exposons plus de 150 objets des collections de la Fondation Napoléon), l'événement fait réfléchir à plusieurs titres.
On peut d'abord se demander si une telle opération aurait été possible en France, compte tenu des moyens qu'a déployés la FAAP pour accueillir et mettre en scène les 350 objets et oeuvres exposés. Depuis 1969, aucune grande exposition n'a été programmée à Paris sur Napoléon, en tout cas rien de comparable à ce qui se passe à Sao Paulo.
On s'interroge aussi sur la muséographie : la FAAP a accepté une scénographie étonnante, avec effets spéciaux, projections sur écran géant, son et lumières mélangés, le tout magistralement conçu par le Français Michel Albertini. Quel musée de notre pays accepterait un tel pari alors même que les oeuvres sont respectées tout en étant accessibles au plus grand nombre ?
Enfin, le soir de l'inauguration, que le maire de São Paulo et plusieurs ministres brésiliens avaient honoré de leur présence, au milieu d'une frêle délégation française, un ancien ministre français de passage s'est exclamé : "On se demande pourquoi les Brésiliens s'intéressent à Napoléon !". Comme vous sans doute, cette remarque nous a laissés un moment sans voix. Peut-être cette personnalité aurait pu se dire que, quoiqu'il en soit, ce genre d'événement est bon pour l'image culturelle de notre pays. Et s'il avait fait preuve de cynisme, il aurait pu penser que, une grande partie du projet étant de conception française, il était bon pour le commerce extérieur.
Mais l'essentiel n'est heureusement pas là : l'exposition de la FAAP, à qui l'on doit ici un large coup de chapeau, rappelle s'il en était besoin, l'universalité du personnage de Napoléon et son osmose avec l'histoire et l'image de notre pays.
CQFD.
Thierry Lentz.
L'ARTICLE DU MOIS
Napoléon et la " descente " en Angleterre. 2e partie : des commencements d'exécution aux échecs, 1804-1805
Dans cette 2e partie, M. Battesti analyse combien les intentions de Napoléon étaient sérieuses, dans ce projet de débarquer et d'envahir l'Angleterre, projet ré-étudié sans cesse mais dont l'échec fut patent en 1805.
IL Y A DEUX CENTS ANS
Le 15 fructidor an XI (2 septembre 1803), Napoléon demande à ce que des maisons qui avanceraient trop sur les quais de Boulogne soient détruites, afin de ne pas gêner les mouvements à venir de la flotte française.
Correspondance, n° 7064
Amiral Bruix : sur le pont !
Pour le seul jour du 16 fructidor an XI (3 septembre 1803), Napoléon, depuis Saint-Cloud, n'adresse pas moins de 3 courriers à son commandant de la flottille de Boulogne. L'un montre particulièrement l'effervescence dans laquelle se trouve le Premier Consul vis-vis de l'organisation du camp de Boulogne :
" Citoyen Amiral Bruix, il paraît que tout commence à se mettre en train à Boulogne. Il faut actuellement s'occuper d'Etaples. J'ai ordonné que le chemin de Neufchâtel à la mer fût fait, afin qu'on pût aller de Boulogne à Etaples sans traverser les sables : a-t-on commencé ce travail ? J'ai ordonné la réparation du chemin d'Etaples à Montreuil : y travaille-t-on ? A-t-on commencé à établir des pieux ? Y a-t-il une administration maritime, et a-t-on choisi les emplacements pour les divers établissements, soit de la marine, soit de la terre ? "
Correspondance, n° 7070
Préparation de l'hiver
Dans une lettre du 19 fructidor an XI (6 septembre 1803), Napoléon demande à son ministre de l'Intérieur, Chaptal, de prévoir des chantiers pour occuper les ouvriers, leur permettre de toucher un salaire et éviter toute émeute dans la capitale :
" L'hiver sera rigoureux, citoyen Ministre, la viande très-chère. Il faut faire travailler à Paris :
1° Faire continuer les travaux du canal de l'Ourcq ;
2° Faire des travaux aux quais Desaix et d'Orsay ;
3° Faire abattre toutes les maisons qu'on a le projet de démolir ; en présenter l'état ;
4° Travailler au pont du Jardin des Plantes ;
5° Faire paver les nouvelles rues ;
6° Fournir d'autres travaux au peuple. "
Correspondance, n° 7080
Nous vous souhaitons une belle rentrée napoléonienne !
Irène Delage
web éditrice
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