ORIGINES 1
ANNEES DE FORMATION (1781-1799)
ANNEES HEUREUSES (1799-1805)


"Je me trouvais très bien partout où mon devoir me plaçait."

E. de Beauharnais 2

Eugène Rose de Beauharnais était né à Paris le 3 septembre 1781 du mariage du vicomte Alexandre de Beauharnais, officier de l'armée royale, avec la créole Marie Joseph Rose de Tascher de La Pagerie, qui serait un jour l'impératrice Joséphine.

Les deux familles à prétentions aristocratiques dont il était issu étaient d'autant moins étrangères l'une à l'autre qu'elles avaient un frère de Ronsard pour ancêtre commun et que son grand-père paternel, gouverneur de la Martinique de 1757 à 1761, vivait maritalement avec une soeur de son grand-père maternel et finirait par l'épouser. Les Beauharnais appartenaient à une lignée d'origine bourgeoise de l'Orléanais servant le Roi à titre civil depuis le XVe siècle, à titre militaire depuis la fin du XVIIe ; leur ascension avait abouti à l'acquisition en 1752 du château de La Ferté-Avrain dans le pays de Blois (aujourd'hui La Ferté-Beauharnais en Loir-et-Cher) et leur nom avait été donné à un comté de l'actuelle province de Québec. Les Tascher de La Pagerie, qui remontaient également au XVe, s'étaient établis en Martinique en 1726 ; leur habitation des Trois-Ilets et leurs esclaves venaient de la mère de Rose, née des Vergers de Sannois, et appartiendraient un jour à Eugène qui ne les verrait cependant jamais.

Le remariage ultérieur de Rose avec le général Bonaparte aurait pour conséquences le changement de son prénom en Joséphine et la rapide élévation de ses parents ou alliés. Du côté des Beauharnais, François, frère aîné d'Alexandre, serait ambassadeur en Espagne et beau-père du directeur général des postes Lavalette ; il céderait à Eugène le château de La Ferté-Beauharnais. Leur cousin Claude deviendrait sénateur et père de la grande-duchesse de Bade. Du côté Tascher, des cousins germains volontiers militaires épouseraient qui une Clary, qui une princesse de La Leyen, qui un prince d’Arenberg, tandis qu'une cousine issue de germain, un moment maîtresse d’Alexandre, serait la belle-mère du général Bertrand. Toutefois les aventures extraordinaires d'une très lointaine parente martiniquaise, promue sultane validé au sérail du Grand-Turc, sont hors du sujet.3

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