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Lettre d'information  
        
   
    LETTRE D'INFORMATION de NAPOLEON.ORG, n. 742, 16 - 22 janvier 2015

LA VALEUR DE LA CRITIQUE
Ici, en France, nous sommes toujours sous le choc des événements de la semaine dernière. Dans la presse, comme dans les oraisons funèbres de ceux qui ont été sauvagement assassinés, il a été question de la tradition - et de l'importance - de la liberté d'expression par la caricature politique et religieuse. Vieille comme le monde, la caricature est sacrée en France, au moins depuis Voltaire. Napoléon lui-même goutait peu les moqueries : il n'arrivait pas à comprendre pourquoi la Grande-Bretagne était si indulgente avec ses satiristes. En revanche, lui aussi était allergique à l'arrogance religieuse ; nous savons par ses écrits comment il considérait (et comment il a traité) l'abbé de Pradt, entre autres ecclésiastes. Caricature et dérision sont des éléments clés de la « vie dans la Polis », ce savoir que nous héritons des Grecs et des Romains, dans cette partie du monde, même si les procès montrent que cette question a toujours été et reste délicate. La frontière est ténue entre le titillement des fiertés mal placées et l'insulte. Dans la tragédie de Shakespeare Le roi Lear, il n'y a que le fou pour dire à son monarque la dure vérité qu'il avait vraiment besoin d'entendre. Et c'est tout à l'honneur de Napoléon lui-même d'avoir compris qu'il devait y avoir un espace pour le débat dans le pays, lorsque la liberté de la presse a été réintroduite durant les Cent-Jours. La démocratie et la liberté d'expression valent les désagréments et les vexations. On prête à Voltaire cette phrase qu'il n'a sans doute jamais prononcée mais qui illustre bien cet impératif : « Je désapprouve ce que vous dites, mais je défendrai jusqu'à la mort votre droit de le dire ».

Peter Hicks
Chargé d'affaires internationales, Fondation Napoléon


  
   
TABLEAU DU MOIS > JEAN-ANTOINE HOUDON MODELANT LE BUSTE DE BONAPARTE PREMIER CONSUL
Exécuté vers 1802, ce « double portrait » mettant en scène le célèbre sculpteur et son illustre sujet de création est l'oeuvre de Louis-Léopold Boilly. Le peintre y représente un autre artiste dans une posture de biais, le regard porté hors-champ, donnant l'impression qu'Houdon regarde dans le vague comme inspiré par l'idée impalpable de la sculpture qui prend forme sous ses doigts. Dans la composition finale de cette toile, Boilly remplacera Bonaparte par le scientifique Laplace pour une raison qui reste à ce jour inconnue.

  
   
L'ART DE LA CARICATURE, UN HÉRITAGE HISTORIQUE
> Hors-série sur les caricatures de Napoléon. En 1997, à l'occasion du lancement du site napoleon.org, en français et en anglais, nous avions mis en ligne un dossier-exposition sur les caricatures de l'Empereur : L'Anti-Napoléon, en partenariat avec le Musée national des domaines de Malmaison et Bois-Préau.
Ces caricatures émanaient essentiellement des pays des coalitions en guerre contre l'empereur des Français.
Cinquante ans plus tard, Napoléon III connaîtra ouvertement le même traitement, y compris de la part de ses sujets journalistes.


  
   
PARUTIONS
> Caroline Bonaparte.
Au fil de ces quatre cents pages qui s'appuient sur la correspondance réelle de la reine de Naples, Florence de Baudus dresse un portrait équilibré de la soeur de Napoléon, loin des biographies à charge moralisant sur son opportunisme politique et ses aventures prêtées. Signalons qu'un cahier iconographique vient compléter cet ouvrage et que cette publication détaille le Fonds Murat en annexe.

> Un destin singulier. Souvenirs 1806-1859. Le fait qu'Emilie Pallapra (1806-1871) ne soit désormais plus considérée par les historiens comme une fille naturelle de Napoléon Bonaparte ne retire rien à la lecture de ses souvenirs pour qui veut se plonger dans l'atmosphère d'une vie à la cour de Napoléon III.

  
   
TÉLÉVISION
Michel Field accueille dans son émission « Historiquement show » du 16 janvier Thierry Lentz pour son Waterloo 1815 (Perrin), Yves Bruley pour Diplomaties au temps de Napoléon (co-direction avec Th. Lentz, CNRS éditions) et Irène Delage pour son Atlas de Paris au temps de Napoléon (co-auteur avec Chantal Prévot, Parigramme). Infos : Chaîne Histoire, à 19h30 puis à 22h30 (autres rediffusions, et replay accessible sur le site dès vendredi 16 après-midi).

 
PRIX HISTOIRE DU NOUVEAU CERCLE DE L'UNION 2014
> Fouché, les silences de la pieuvre d'Emmanuel de Waresquiel
a reçu le Prix d'Histoire du nouveau cercle de l'Union 2014. L'auteur avait accordé une interview à napoleon.org à l'occasion de la parution de cette imposante biographie.
 
APPEL À CANDIDATURES
> Prix Mérimée de la ville de Compiègne 2015.
Ce prix est ouvert à tout(e) étudiant(e) ayant soutenu une thèse en rapport avec le Second Empire au cours des deux années précédents, quelle qu'en soit la discipline (histoire, histoire de l'art, lettres, science politique, droit, ...). Les candidats ont jusqu'au 24 avril 2015 pour faire parvenir un dossier en double exemplaire contenant leurs CV, thèse et rapport du jury en deux exemplaires à M. Éric Anceau à l'adresse suivante : Paris-Sorbonne. UFR d'Histoire. 1 rue Victor Cousin 75230 Paris Cedex 05.

Le jury se réunira à la mi-juin et le prix sera remis au palais impérial de Compiègne fin septembre. Rappelons que les trois derniers lauréats de ce prix remis les années impaires sont Juliette Glikman, Yves Bruley et Xavier Mauduit, tous trois anciens boursiers de la Fondation Napoléon.

  
   
MUSIQUE
> À la manière de Napoléon (CD).
 
Ce CD de morceaux narrant l'épopée napoléonienne est interprété a cappella par le choeur Verrès de la vallée d'Aoste, dont le site propose des extraits du CD.
> Le Festival Berlioz sur les routes Napoléon. L'édition 2015 du Festival Berlioz aura pour thème « Sur les routes de Napoléon » du 20 au 30 août prochain, à La Côte-Saint-André (38). En savoir plus  
 
PRESSE
> Bulletins de liaison des Amis du patrimoine napoléonien n° 39 (juillet 2014) et 40 (janvier 2015). Les sommaires des bulletins n°39 et 40 de l'association Les Amis du patrimoine napoléonien sont désormais consultables en ligne. Rappelons que les APN oeuvrent pour la préservation de monuments, objets et mémoire du Premier et du Second Empire.
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BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE NAPOLÉONIENNE
> La Reine Hortense en Italie, en France et en Angleterre pendant l'année 1831. La belle-fille de Napoléon Ier et mère du futur Napoléon III prend la plume publiquement dans cet ouvrage tiré de son journal et publié en 1833 afin de contrer la « publicité officielle » et d'en corriger les erreurs pour « [...] expliquer au public, seul juge en dernier ressort de ce qui est bien ou mal, les motifs qui [l']ont obligée à enfreindre momentanément la loi de [s]on pays ». En effet, cette année-là, où elle perd son fils aîné, Hortense rompt son exil forcé et brave l'interdiction de revenir en France...

IL Y A 200 ANS
> La dernière lettre de Marie-Louise à Napoléon. 
Après l'abdication de Napoléon Ier, Marie-Louise s'était montrée déterminée à rester fidèle à son époux. Rapatriée et surveillée à Schönbrunn, la jeune femme, avec l'Aiglon, restait entourée d'une suite française, mais la pression familiale et viennoise sapa peu à peu ses projets de rejoindre Elbe. Alors que Napoléon lui exprimait l'attente de leur réunion, dans les lettres secrètes qu'il lui faisait parvenir, Marie-Louise se consolait dans les bras de Neipperg ; après tout, son époux n'avait-il pas reçu sa maîtresse polonaise ? L'information ne lui avait pas été épargnée à la cour de son père, lequel persuadait chaque jour un peu plus sa fille d'oublier son mari. La duchesse de Parme était par ailleurs consciente que la possession de ses terres italiennes, gagnées à la faveur des conquêtes napoléoniennes, était suspendue aux décisions des alliés réunis au congrès et sensibles à son comportement vis-à-vis de l'empereur déchu. Les mois passant, Marie-Louise se fit de plus en plus évasive sur sa venue à Portoferraio, écrivant même à l'empereur d'Autriche : « Soyez assuré, très cher papa, que maintenant j'ai moins que jamais envie d'entreprendre ce voyage ». Finalement, le 3 janvier 1815, elle écrivit sa dernière lettre à Napoléon : « J'espère que cette année sera plus heureuse pour toi, tu seras au moins tranquille dans ton île et tu y vivras heureux de longues années pour le bonheur de tous ceux qui t'aiment et te sont attachés comme moi. » Trois jours après, elle donna un goûter à Schönbrunn pour fêter l'Épiphanie. Le petit roi de Rome gagna la fève.

 
IL Y A 150 ANS
> Les mines d'argent au Mexique. Fin 1814, l'armée française était censée faire ses dernières opérations de nettoyage au Mexique avant de laisser au nouvel empereur du Mexique, Maximilien de Habsbourg, le contrôle total du pays. Le siège de la capitale de la région d'Oaxaca avait ainsi débuté le 15 janvier 1865. Pourtant, des fuites mettaient en doute cette intention, notamment dans le quotidien Daily Alta Californi. Citant un article du San Francisco Press de la nuit précédente, le Daily Alta California du 25 janvier 1865 (Volume 17, Numéro 5438) rapportait que la France avait forcé Maximilien à lui remettre la zone du pays riche en mines d'argent, Sonora. Napoléon III l'aurait exigée en paiement de l'emprunt Jecker, raison initiale de l'intervention française au Mexique. Cette stupéfiante nouvelle consterna non seulement les libéraux mexicains mais aussi le représentant de Maximilien à Paris, José Miguel Hidalgo, qui se plaignit à son souverain : « Sonora doit être à nous ! ». Napoléon et ses ministres gardaient le silence sans admettre ni nier la rumeur. Cette prudence n'était pas sans lien avec l'état d'esprit des politiciens au nord de la frontière mexicaine : tant le Nord que le Sud des États-Unis étaient profondément préoccupés par cette appropriation. Le politicien William McKendree Gwin avait présenté à Napoléon III un plan qui, croyait-on, avait été accepté, pour installer les esclavagistes américains dans la région de Sonora. En outre, le soutien « républicain » américain pour la lutte contre Maximilien sous la direction de Juarez croissait de jour en jour. Cette sympathie américaine allait aboutir à une aide directe après la fin de la guerre de Sécession, le 26 mai. Les hommes politiques américains étaient dans l'ensemble si inquiets qu'un politicien du Nord, Francis P. Blair Jr., avait été autorisé à passer la ligne
de front confédérée le 12 janvier 1865 afin de présenter à Jefferson Davis, président de la Confédération, sa proposition d'intervention conjointe Nord-Sud dans l'État de Sonora. Le but était de se faire menaçant sans plus d'intervention jusqu'à l'été. Finalement, Maximilien résista à la pression française, fait qu'il allait rappeler à ses accusateurs lors son procès en 1867. En vain...
 

Irène Delage et Marie de Bruchard


LETTRE D'INFORMATION de NAPOLEON.ORG, n. 742, 16 - 22 janvier 2015



  
     


  
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LIVRE DU MOIS
L'Adieu à l'Empereur. Journal de Marie-Louise, Charles-Eloi Vial, Editions Vendémiaire, 2015. Retrouvez l'interview de l'auteur par napoleon.org
 
Désormais disponible en librairie
- Correspondance générale de Napoléon Bonaparte, Tome 10, Un grand empire, mars 1810-mars 1811 , Fayard, 2014. 

 
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Napoléon, Du Consulat à l'Empire, une France en refondation, éd. Nathan/Souvenir napoléonien/Fondation Napoléon, 2014 
 

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Expositions
- Joséphine, la passion des étoffes, à Paris, jusqu'au 31 janvier 2015
- Les adieux de l'Impératrice, à Malmaison, jusqu'au 2 février  2015
- Viollet-le-Duc, les visions d'un architecte jusqu'au 9 mars 2015, à Paris
- Les carrosses du congrès de 1815, à Vienne, jusqu'au 9 juin 

Conférences
- 1814, un tsar à Paris, le 23 janvier, à Lyon
- Waterloo, la revanche de Iéna, le 24 janvier, à Saint-Leu-la-Forêt
-  [Cercle d'études de la Fondation Napoléon] La Maison de l'empereur Napoléon III, le 28 janvier, à Paris 

- Le général baron de Coehorn, noblesse d'Ancien Régime et noblesse d'Empire, le 28 janvier, à Strasbourg
 
 
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7 rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75005 Paris
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Horaires spécifiques pendant les vacances scolaires (zone C) : lundi-mardi 13h-17h, jeudi 10h-15h.
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