Les messes sont, avec les manoeuvres, les temps forts du séjour des armées impériales au camp de Châlons. Elles donnent lieu à un exceptionnel déploiement de troupes et de nombreux récits relatent avec lyrisme et émotion le caractère grandiose de la cérémonie ponctuée de coups de canons et célébrée devant 20 000 hommes en grand uniforme mettant genou à terre au moment de l'élévation et chantant d'une seule voix le Domine Salvum . "La messe, écrit un annaliste champenois, est un des spectacles les plus émouvants qu'on puisse imaginer. J'y ai vu des incrédules sérieux très vivement émus. C'est simple, c'est beau, c'est grand, c'est digne en un mot du culte catholique".
La messe est célébrée en plein air et un autel est loué en 1857 à la maison Godillot . Elle attire une foule importante, plus nombreuse encore lorsque l'Empereur et l'Impératrice sont présents : on enregistre la venue au camp de 30 000 visiteurs le dimanche 20 septembre 1857.
L'Impératrice, qui séjourne au camp de Châlons du 2 au 8 octobre 1857, assiste à la messe le 4 octobre. On la voit assise devant l'autel, "vêtue d'une simple robe blanche et coiffée d'un petit chapeau rond orné de plumes noires et blanches et de dentelles". Derrière elle, ses dames d'honneur, Mesdames de Montebello et de La Bédoyère, précèdent les maréchaux, les officiers généraux et les officiers de l'Etat-major du camp.
La messe était suivie du défilé général des troupes rentrant dans leur cantonnement qui passaient devant l'Empereur, ses invités et son état-major rassemblés sur le perron du pavillon impérial.