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LETTRE D'INFO de NAPOLEON.ORG, n. 732, 24 - 30 octobre 2014
UN PARFUM DE RENOUVEAU HISTORIOGRAPHIQUE DANS LE MONDE ANGLO-SAXON
Pour ceux qui ne suivent pas régulièrement notre napoleon.org en anglais ou ne sont pas (encore) abonnés à cette lettre dans la langue de Shakespeare, voici quelques informations sur les derniers développements de la révolution historiographique napoléonienne dans le monde anglo-saxon.
Révolution ? Oui, quelque chose change irrésistiblement dans la bibliographie anglo-saxonne sur l'époque napoléonienne. On le pressentait depuis les travaux de Alan Forrest (plusieurs sont disponibles en français), avec l'activité inlassable d'Alexander Mikaberidze, et les ouvrages de Michael Broers (qui fut prix du livre étranger de la Fondation et vient de publier le premier des deux volumes d'un remarquable Napoleon). On en a la certitude avec une vague de nouvelles publications, comme l'ouvrage de Munro Price (Napoleon. The End of Glory) qui étudie la première chute de l'Empire, en 1814, ou l'étude très fouillée de Roger Knight (Britain against Napoleon).
Plus récemment encore a été publié un Napoleon The Great par Andrew Roberts.
Ce dernier ouvrage est très important. Par la qualité de la recherche qui a présidé à sa préparation et à son écriture, par la personnalité de son auteur aussi : Andrew Roberts est un des historiens les plus populaires (au meilleur sens du terme) en Grande-Bretagne et dans le monde anglophone. On lui doit un grand nombre de travaux sur l'histoire contemporaine, spécialité dont il s'était déjà évadé avec une étude sur Waterloo dans laquelle il relativisait déjà la version strictement britannique de la bataille.
Avec ce Napoleon The Great, il frappe un grand coup et, déjà, les médias d'outre-Manche lui font une large place.
Comme ses devanciers, mais avec la force que lui donnent son style et sa notoriété, Andrew Roberts redessine avec autorité le portrait de l'Empereur, si souvent écorné par ses collègues anglais ou américains. Il balaie la légende noire, sans devenir un inconditionnel. Il réétudie, il remet en contexte, bref, renouvelle largement la biographie de Napoléon. On ajoutera qu'il considère que l'événement historiographique « du siècle » en histoire napoléonienne est la publication de la Correspondance générale par la Fondation… ce qui ne saurait nous laisser indifférents.
Ainsi, de part et d'autre de la Manche et de l'Atlantique, les études napoléoniennes se poursuivent, se renouvellent et même dialoguent entre elles, comme l'a prouvé le récent colloque organisé par Sir Peter Ricketts, ambassadeur d'Angleterre en France, à l'occasion du 200e anniversaire de l'achat de l'hôtel de Charost par son pays (à Pauline Borghèse).
Thierry Lentz
Directeur de la Fondation Napoléon
NB : Puisque nous parlons de bibliographie anglo-saxonne, signalons ici la parution d'un Castelreagh. Enlightenment, War and Tyranny, de John Bew, enseignant au King's College de Londres. Certes classique, cette biographie est la plus complète publiée depuis bien longtemps.
SAINTE-HÉLÈNE > SAUVEZ LA MAISON DE L'EMPEREUR
> Fin de la souscription en 2014. Il vous reste quelques semaines encore pour aider la restauration de la dernière demeure de Napoléon, la maison de Longwood à Sainte-Hélène en rejoignant les 2 000 donateurs qui se sont déjà manifestés pour soutenir ce projet. La souscription, établie avec la Fondation du Patrimoine, prendra fin le 31 décembre 2014 : faites un don en ligne !
- En savoir plus sur l'avancée des travaux
- Découvrir le tableau de bord mensuel du budget de la restauration
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PARUTIONS
> L'éléphant de Napoléon. Matthieu Beauhaire et Mathilde Béjanin nous font découvrir dans cet ouvrage richement illustré l'aventure d'un des monuments les plus originaux du Premier Empire.
> Joséphine impératrice. Bernard Chevallier vient de publier ce beau livre incontournable sur la première épouse de Napoléon avec le photographe Marc Walter.
JOURNÉE D'ÉTUDES
> Joséphine, muse et mécène. Le 15 novembre prochain, Bernard Chevallier et Patrick Barbier donneront une après-midi de conférences sur le thème de « Joséphine, muse et mécène » au château de Rambouillet à partir de 14h30.
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CONFÉRENCES
> Napoléon à l'île d'Elbe. Ce samedi 25 octobre, à partir de 14h, la bibliothèque Marmottan de Boulogne-Billancourt accueille trois conférences autour du thème de Napoléon à l'île d'Elbe, par Jacques-Olivier Boudon, Marie-Hélène Baylac et Pierre Branda. Détails
> Cercle d'études : Le Concordat, histoire et actualité. Monseigneur Roland Minnerath, archevêque de Dijon, donnera une conférence sur le thème « Le Concordat, histoire et actualité » jeudi 13 novembre à 18h à la Fondation Napoléon. Inscription à partir du 30 octobre auprès de Brigitte Claré par courriel ou par téléphone au 01 56 43 46 00.
> Le « 8/9 de l'EHESS » sur Bonaparte (1769-1802), avec P. Gueniffey et T. Lentz. Patrice Gueniffey discutera de son ouvrage Bonaparte (1769-1802) avec Thierry Lentz le 18 novembre prochain à Paris. Sur inscription uniquement
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PATRIMOINE
> Le musée napoléonien d'Elbe rénové avec l'aide des Émirats arabes unis. L'agence de presse italienne ANSA nous apprend que les Émirats arabes unis prendront en charge la rénovation du musée ainsi que la numérisation de ses précieuses archives en vertu d'un accord signé mercredi 8 octobre à Rome par le ministère de la culture italien et les archives nationales du bureau pour affaires présidentielles des Emirats arabes unis. Plus de détails dans l'article suivant (en anglais)
> Les techniques novatrices de restauration des tissus à Fontainebleau. Un reportage de La Tribune des arts de quelque trois minutes revient sur la restauration des textiles du salon de l'Impératrice au château de Fontainebleau.
IL Y A 200 ANS
> Voyage à Budapest des monarques alliés. Alexandre, François, Frédéric-Guillaume et le palatin de Hongrie se rendirent à Budapest du 24 octobre 1814 jusqu'à la fin du mois. François de Habsbourg, empereur d'Autriche, s'y rendait en tant que roi de Hongrie. Une certaine proximité du peuple hongrois avec le souverain russe était pourtant évidente, cependant, du fait de la conscience des Magyars de leurs origines communes dans l'Oural, du partage de la religion orthodoxe et d'une volonté grandissante d'émancipation ou du moins de reconnaissance vis-à-vis du pouvoir autrichien, la menace turque semblant désormais bien lointaine. Selon le baron de Méneval, ces proximités créaient « une influence que la politique ambitieuse du gouvernement russe pourra[it] rendre un jour dangereuse pour l'Autriche ». Le Tsar, revêtu un uniforme hongrois pour l'occasion, faisait sensation lors de ce voyage (qui comprenait également un hommage à sa défunte soeur, épouse du palatin de Hongrie). La popularité du Tsar et des Russes était répandue parmi d'éminents officiers originaires de pays soumis à l'Autriche : Radetzky, d'origine tchèque, avait ainsi salué avec nostalgie le temps passé à collaborer avec l'armée russe contre Napoléon. Dans cette popularité, l'empereur de Russie correspondait presque à un miroir inversé de l'empereur d'Autriche, même dans l'esprit des plus fidèles aux Habsbourg parmi ces minorités assujetties à l'Autriche...
IL Y A 150 ANS
> Le traité de Vienne et la fin de la Guerre des duchés. Le 30 octobre 1864, l'empire d'Autriche, le royaume de Prusse et le royaume de Danemark signèrent le traité de Vienne, un accord qui mettait fin à la Guerre des duchés en cédant trois duchés danois à la Prusse et l'Autriche. À l'extrémité sud de la péninsule danoise, les duchés de Schleswig, de Saxe-Lauenbourg, et de Holstein étaient majoritairement germanophones : les partisans d'une unification allemande avaient voulu les inclure dans la Confédération germanique, tandis que le Danemark entendait les garder au sein de son propre royaume. De premiers heurts avaient eu lieu entre 1848 et 1851 entre Prusse et Autriche d'un côté, et Danemark de l'autre. Cette première guerre s'était achevée sur une victoire danoise, mais de nouvelles tensions éclatèrent bientôt. Des troupes prussiennes et autrichiennes traversèrent la frontière avec le Schleswig le 1er février 1864, et les combats durèrent jusqu'au 1er août 1864, moment où une paix préliminaire fut signée. Le traité de Vienne du 30 octobre (accessible en ligne) finalisa les termes de cette paix, en donnant le contrôle administratif du Schleswig et de la Saxe-Lauenburg à la Prusse, tandis que l'Autriche prenait le contrôle de Holstein. La guerre des duchés avaient à la fois des racines et des conséquences en lien avec l'histoire napoléonienne. La Confédération germanique, ce groupe de 39 états de langue allemande en Europe centrale qui avait été créé lors du congrès de Vienne en 1815 pour faire tampon entre les puissances prussienne et autrichienne, était née de la Confédération du Rhin de Napoléon. L'Empereur l'avait fondée en 1806 pour renforcer son contrôle dans la région. (cf. notre dossier thématique sur la confédération du Rhin). Le traité de Vienne de 1864 devait ouvrir la voie à la domination prussienne sur cette confédération, en Europe centrale. En 1866, cette volonté de suprématie, inscrite dans la politique du chancelier Bismarck, allait bientôt se retourner contre l'allié d'hier, l'Autriche, pourtant soutenue officiellement par la confédération dans ce conflit. La bataille de Sadowa le 3 juillet 1866 allait amoindrir durablement l'empire autrichien. La Prusse porta ses aspirations vers l'ouest, ensuite : la guerre franco-prussienne de 1870 en découlait directement. Les querelles géopolitiques autour de la « question du Schleswig-Holstein » annonçaient manifestement des complications sur la scène internationale. Le Premier ministre britannique, Lord Palmerston, aurait ainsi déclaré à l'époque : « Seulement trois personnes ont jamais vraiment compris l'entreprise autour du Schleswig-Holstein - le prince consort, qui est mort ; un professeur allemand, qui a perdu la raison ; et moi, qui ai tout oublié. »
Irène Delage et Marie de Bruchard
LETTRE D'INFO de NAPOLEON.ORG, n. 732, 24 - 30 octobre 2014
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SAINTE-HÉLÈNE > "SAUVEZ LA MAISON DE L'EMPEREUR"
L'OPÉRATION SE TERMINE LE 31 DÉCEMBRE 2014 !
La Fondation Napoléon et le Souvenir napoléonien s'associent, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, afin d'entreprendre un grand projet de restauration de la Maison de l'Empereur à Sainte-Hélène. Pour participer au sauvetage de ce lieu de mémoire, vous pouvez faire un don via Internet avec notre partenaire la Fondation du Patrimoine (site sécurisé).
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