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Lettre d'information  
        
   
    UN EXCELLENT CRU POUR LES PRIX ET LES BOURSES DE LA FONDATION NAPOLEON
Votre lettre vous révèle cette semaine les noms des lauréats des trois prix d'histoire et des sept bourses de thèses 2011 de la Fondation Napoléon.
Le jury a eu cette année encore la main heureuse.
Allez, disons-le : peut-être plus encore que d'habitude.
Les ouvrages primés sont en effet, chacun dans son style, neufs, passionnants et, qu'on me permette l'expression, rafraîchissants.
A tout seigneur tout honneur, celui de Michel Dancoisne-Martineau sur les à-côtés de l'exil hélénien fera date. Voici révélés les personnages d'arrière-plan, des épisodes inconnus et, surtout, l'ambiance de Sainte-Hélène entre 1815 et 1821. Le tout puisé dans des archives inédites et des témoignages rares. Un ouvrage qui devrait figurer dans toutes les bibliothèques napoléoniennes.
Quelle année pour le conservateur des Domaines français de Sainte-Hélène : le prix de la Fondation, la réussite de la souscription pour sauver Longwood (nous en reparlerons dans une prochaine lettre) et la croix de chevalier dans l'Ordre National du mérite !
Tout aussi neuf et frais, le récit échevelé de cet été 1870 qui vit Napoléon III lutter contre la Prusse, les événements politiques contraires et la maladie. Nicolas Chaudun nous en rend compte à sa manière, déjà remarquée dans son précédent ouvrage sur Haussmann : on entre dans ce livre et on ne le quitte plus jusqu'à la dernière page… pour en sortir sonné par l'épilogue, même si la fin de cet « été en enfer » nous était déjà connue.
Et pour le prix du livre non-francophone, la récompense accordée à Alison McQueen est aussi de celles dont on ne peut que se réjouir. Voici une dizaine d'années de travail et de recherches récompensées. L'impératrice Eugénie nous y apparaît bien différente de l'image traditionnelle d'obscur bigote que l'historiographie « noire » avait presque fini par imposer. Confirmation que notre dernière impératrice mérite mieux.
Les bourses pour les étudiants, enfin. L'éclectisme du choix de notre jury rend compte du dynamisme de la jeune recherche napoléonienne. Voici de nouvelles graines pour notre matière.
Le 8 décembre prochain, tous ces lauréats seront réunis à Paris pour se voir remettre leurs prix.
Ils l'ont bien mérité et nous leur souhaitons plein succès dans leurs entreprises.


Thierry Lentz
Directeur de la Fondation Napoléon


 

PRIX D'HISTOIRE ET BOURSES DE LA FONDATION NAPOLEON – PALMARES 2011

LES PRIX D'HISTOIRE
de la Fondation Napoléon, qui couronnent chaque année des travaux relatifs à l'histoire des deux Empires français, ont été attribués cette année aux trois lauréats suivants :

  
   
• PRIX PREMIER EMPIRE 2011
Michel Dancoisne-Martineau, Chroniques de Sainte-Hélène Atlantique sud, Editions Perrin
Octobre 1815, Napoléon et sa suite, avec la garnison anglaise chargée de sa surveillance, débarquèrent sur un îlot rocheux et inaccessible de l'Atlantique sud. Dès lors rien ne sera plus pareil pour la colonie dont la petite histoire tranquille et entêtante fut bousculée par l'irruption inattendue de la grande. Cette dernière est désormais bien connue. Michel Dancoisne-Martineau en prend le contre-pied, en entrant dans l'intimité de ceux qui ont été mêlés, parfois de très loin, aux affaires de la retentissante captivité : voici, outre le terrible Hudson Lowe, le très original révérend Boys, le « juif » Solomon, l'impertinente Betsy Balcombe, le maître d'hôtel Cipriani, les esclaves employés sur l'île, les Chinois de la Compagnie des Indes, les prostituées de la prison, et tout un microcosme digne de la comédie humaine, battu par la mer, assommé par l'isolement et l'inaction, tandis que passent, en fond de tableau, les premiers rôles et l'ombre fugitive du Grand Homme Autant de scènes de genre qui recréent ce que l'historien a toujours du mal à saisir, l'air et le goût du temps.



  
   
• PRIX SECOND EMPIRE 2011
Nicolas Chaudun, L'été en enfer, Napoléon III dans la débâcle, Editions Actes Sud
Août 1870, l'armée impériale est défaite, le régime effondré, le territoire envahi. L'effondrement instantané du Second Empire secoue l'Europe entière et inaugure pour la France un siècle de déclin convulsif. On a beaucoup glosé sur cette « débâcle », cette année terrible. Mais dans l'ensemble de ces commentaires, rien sur l'empereur Napoléon III, mis à part l'éternel refrain d'un souverain errant sur les champs de bataille en quête d'une mort qui l'épargnerait du déshonneur.
L'inanité d'un chef dépossédé du pouvoir, puis dépouillé du commandement militaire, peut justifier ce silence. L'impeccable réserve que s'imposèrent les compagnons d'infortune l'explique encore. Cependant, Napoléon III incarne parfaitement ce héros des tragédies classiques. La prémonition du désastre mais aussi son acceptation, les souffrances physiques qu'il endure, et la cruauté de ses relations avec l'impératrice soutiennent une tension dramatique qui s'installe dès le début de la crise.
 


  
   
• PRIX POUR UN LIVRE NON FRANCOPHONE 2011
Alison McQueen, Empress Eugenie and the Arts, Ed. Ashgate

Retraçant le parcours de l'Impératrice Eugénie en tant que collectionneur privé et mécène public, cette étude d'Alison McQueen est la première à étudier Eugénie (1826-1920) sous cet aspect largement oublié par ses biographes. L'action de l'impératrice pour les arts est replacée dans le contexte de son rôle politique dans le développement des institutions et des relations internationales. Empress Eugénie and the Arts : Politics and Visual Culture in the Nineteenth Century examine aussi les représentations de l'Impératrice, et sa transformation artistique d'une femme espagnole en l'une des personnalités de premier plan de la politique française. Eugénie s'auto-définit comme impératrice à travers ses collections, jusqu'à ses derniers jours en exil en Angleterre. L'art faisait partie intégrante de sa position sociale et politique.

 
 
LES BOURSES D'ÉTUDES 2011
 
Palmarès : chaque année, des Bourses d'études sont attribuées à de jeunes chercheurs en thèse, étudiant les périodes du Premier et du Second Empire. Ont été retenus cette année les projets de thèses suivants :


Premier Empire
Romain Buclon : « Espace créé, espace vécu. Le rôle de Milan capitale dans les stratégies de représentation du pouvoir napoléonien (1796-1814) ». Thèse d'histoire sous la direction de Gilles Bertrand et Luigi Mascilli Migliorini, à l'université Grenoble 2 et à l'université de Naples
Pierre Horn : « L'adhésion au régime napoléonien dans les départements nord-orientaux du Premier Empire (1810-1813) – étude de l'Esprit public dans la Moselle, les Forêts, l'Ourthe et la Roër ». Thèse d'histoire sous la direction du professeur Jacques-Olivier Boudon, Paris IV-Sorbonne et du professeur Gabriele B. Clemens, Universität des Saarlandes
Joshua Meeks : « L'Empire et la construction de l'Etat : la Corse dans les années 1790 ». Thèse d'histoire sous la direction du Dr Rafe Blaufarb, Florida State University
Olivier Varlan : « Armand-Louis de Caulaincourt, duc de Vicence (1773-1827) : étude d'une carrière diplomatique sous le Premier Empire, de la cour de Napoléon au ministère des Relations extérieures ». Thèse d'histoire sous la direction du professeur Jacques-Olivier Boudon, Paris IV-Sorbonne.


Second Empire
Hanan Hashem : « Satire des règles du Savoir-vivre sous le Second Empire, approche sociopoétique de la comédie chez Emile Augier, Alexandre Dumas fils et Victorien Sardou ». Thèse d'histoire des arts du spectacle sous la direction de madame Geneviève Jolly, UFR des Arts, Université de Strasbourg.

Premier et Second Empire
Mélanie Salitot : « Les Didots, amateurs de livres illustrés à Paris (1754-1855) ». Thèse d'histoire de l'art sous la direction du professeur Marianne Grivel, Paris IV-Sorbonne
Wassili Joseph: « François Rude (1784-1855), sculpteur romantique ». Thèse d'histoire de l'art sous la direction du professeur Barthélémy Jobert, Paris IV-Sorbonne. 
 
Que sont-ils devenus ?
Découvrez le parcours de quelques-uns des Boursiers de la Fondation Napoléon après la soutenance de leur thèse... 




  
   
AIDES A LA RECHERCHE APPORTEES PAR LA FONDATION
Les actions d'aide à la recherche de la Fondation Napoléon sont nombreuses et variées. Outre les bourses et des mécénats ponctuels, elle a mis au point et développé plusieurs projets et outils d'envergure :
- L'édition de la Correspondance générale de Napoléon
La Fondation Napoléon a lancé en 2002 la publication de la Correspondance de Napoléon Bonaparte. Né des volontés combinées du Baron Gourgaud, alors président de la Fondation Napoléon, de Thierry Lentz directeur de la Fondation Napoléon, et du Conseil d'Administration de la Fondation, le premier volume de la Correspondance a vu le jour en 2004. Le n°8, consacré à l'année 1808, vient de paraître aux éditions Fayard.
- La Bibliothèque Numérique Napoléonienne sur Internet
Réunissant les ouvrages numérisés du fonds de la Bibliothèque M. Lapeyre (60 disponibles actuellement), et les sources numérisées répertoriées sur Internet, la Bibliothèque Numérique Napoléonienne propose à la consultation plusieurs milliers de livres et documents en ligne.
- La publication d'une revue scientifique en ligne : Napoleonica.La Revue
Une revue internationale d'histoire en ligne sur les Premier et Second Empires français. Avec trois numéros par an, elle offre des articles en français ou en anglais, des documents, des bibliographies, des comptes rendus... A consulter gratuitement sur CAIRN.INFO.
- Le site en ligne Napoleonica - les archives met à la disposition de tous des collections d'archives numérisées à exploiter pour vos recherches. Sont disponibles actuellement : les archives du Conseil d'Etat ; la correspondance de Napoléon Ier à Bigot de Préameneu, conseiller d'Etat puis ministre des Cultes ; la correspondance de Vivant Denon, directeur du Musée Napoléon.  
 
 
NOMINATIONS A L'ORDRE NATIONAL DU MERITE
Par décret du 14 novembre 2011, Michel Dancoisne-Martineau, Consul honoraire de France, conservateur des Domaines français de Sainte-Hélène et auteur de Chroniques de Sainte-Hélène, Atlantique sud, et David Guillet, directeur adjoint du Musée de l'Armée, ont été nommés au grade de chevalier dans l'Ordre national du mérite. A tous deux, la Fondation Napoléon exprime ses plus sincères félicitations.



  
   
GRANDE VENTE EMPIRE A FONTAINEBLEAU LE 4 DECEMBRE
La prochaine vente par la Maison Osenat à Fontainebleau, de souvenirs de l'Empire propose de nombreuses pièces remarquables, parmi lesquelles une robe de satin avec traîne et broderies en perles d'argent ayant appartenue à l'impératrice Joséphine, ainsi qu'une chemise et un gilet de Napoléon.

Pour en savoir plus


SELECTION DE NOËL 2011
Déjà Noël, il faut songer à remplir au plus vite la hotte du Père Noël et toujours la même question : Que va-t-on offrir ?  Pour vous guider, une nouvelle fois napoleon.org vous a concocté une belle sélection de livres mais pas seulement.


IL Y A 200 ANS
 

Napoléon sur l'histoire
Dans le Mémorial de Sainte-Hélène, dicté à Las Cases, Napoléon fait mentionner le 20 novembre 1816 : « Mais qu'est alors cette vérité historique, la plupart du temps ? Une fable convenue… »
L'idée de l'importance de l'histoire, et de la nécessité de préserver pour la postérité des événements glorieux de son existence, ne fut pas seulement une caractéristique des années d'exil à Sainte-Hélène, mais plutôt une idée qu'il a portée en lui durant sa vie.
Le 30 novembre 1811, préoccupé de l'immortalisation de ses grands succès militaires, il écrivit à Alexandre Berthier, le Prince de Neuchâtel :
« Comme major général de la Grande Armée, vous devez une relation de tous les événements des campagnes d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, de Friedland, et de celles d'Eckmühl et de Wagram; vous n'avez cependant fait aucune relation. Il est nécessaire que vous vous occupiez sans relâche de ce devoir, et que vous y employiez quatre ou cinq heures par jour ; sans quoi, il ne restera rien de ces campagnes. Les bulletins faits à la hâte sont insignifiants, et aucune pièce ne s'y trouve. Il faudrait d'abord faire imprimer une collection de ces bulletins, en les retouchant, en faisant disparaître les choses qui ont été reconnues fausses, en corrigeant quelques fautes de style. [...] » [Correspondance générale de Napoléon Bonaparte, Lettre n ° 18,297, du 30 novembre 1811, de l'édition établie par le Second Empire]
Pour Napoléon, laisser un récit précis et circonstancié d'une bataille pour un officier était un devoir incontournable et que la clé du succès pour un souverain était de s'assurer que chaque événement soit remémoré correctement.


IL Y A 150 ANS
 
Le coton pour raison

Comme l'Affaire du Trent s'étirait sur le mois de décembre, le risque de guerre entre la Grande-Bretagne et les Unionistes resta un bon moment une véritable menace. Bien que Napoléon III ait choisi finalement la neutralité dans la Guerre civile, Lord Cowley, l'ambassadeur britannique en France, informa sir H. Bulwer, ambassadeur de l'Empire ottoman que la Grande-Bretagne bénéficierait néanmoins du soutien de la France si la guerre venait à éclater. Dans une remarque, qui confirmait les Britanniques dans cette idée, il avait expliqué que ce soutien français ne se ferait « pas pour « nos beaux yeux » [en français dans le texte] ou pour la justesse de notre cause, mais parce qu'ils [les Français] espèrent qu'en partant en guerre, nous ouvrirons les ports du Sud et leur donnerons le coton ».
En effet, les Etats du Sud, sous blocus du Nord depuis le 19 avril 1861, approvisionnaient l'industrie textile française à hauteur de 114 000 tonnes de coton non raffiné, soit pour 93% des importations françaises. Or ces Etats confédérés trop conscients de leur importance dans le marché du coton, avaient réduit le volume, de ses  exportations de coton pour contraindre les puissances européennes à leur donner la reconnaissance diplomatique demandée. Par ce processus, la France se trouvait en difficulté – il était avancé que 700 000 emplois en France dans la filière textile étaient alors menacés – ce que Viel Castel écrivit le 18 décembre dans son journal : « Nous reconnaîtrons la Confédération du Sud ». C'est finalement ce qu'il advint, malgré la répugnance de Napoléon III à soutenir une confédération recourant encore à l'esclavage.



Bonne semaine !
 
 
Irène Delage et Emmanuelle Papot


LETTRE D'INFORMATION de NAPOLEON.ORG n° 606 2  – 8 décembre  2011




  
   

  
      JURY ET PALMARES
 
Les Prix de la Fondation Napoléon, créés grâce à la générosité de l'industriel Martial Lapeyre, sont décernés par un jury qui se compose ainsi :

• M. Victor-André Masséna, prince d'Essling (président),
• M. Jean-Claude Lachnitt (secrétaire général),
• Professeur Jacques-Olivier Boudon
• Prince Gabriel de Broglie, Chancelier de l'Institut, membre de l'Académie française
• M. Jean Favier, de l'Institut
• Professeur Bruno Foucart
• M. Jacques Jourquin, historien, éditeur
• Docteur Jean-François Lemaire, historien
• Mme Anne Muratori-Philip, écrivain, journaliste
• M. Jean-Marie Rouart, de l'Académie française
• M. Laurent Theis, historien, éditeur
• Professeur Jean Tulard, de l'Institut 

  
=> retrouvez
le palmarès des années précédentes.
 


Le même jury décerne par ailleurs plusieurs Bourses de thèses à des étudiants dont les travaux concernent les deux Empires.
 
=> retrouvez
le palmarès des années précédentes.

 
 
OPÉRATION SAINTE-HÉLÈNE > SAUVEZ LA MAISON DE L'EMPEREUR
La Fondation Napoléon et le Souvenir napoléonien s'associent, en partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, afin d'entreprendre un grand projet de restauration de la Maison de l'Empereur à Sainte-Hélène, demeure aujourd'hui en péril. Pour participer au sauvetage de ce lieu de mémoire, adressez votre don à la Fondation Napoléon (148 boulevard Haussmann, 75008 Paris), avec le bulletin de souscription (pdf), ou sur papier libre.
Pour en savoir plus
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MAGAZINE ET ACTUALITES
Vient de paraître
Deux Livres du mois à l'honneur : 
- Michel Dancoisne-Martineau, Chroniques de Sainte-Hélène Atlantique sud, Editions Perrin (Prix d'Histoire Premier Empire 2011)
- Nicolas Chaudun, L'été en enfer, Napoléon III dans la débâcle, Editions Actes Sud (Prix d'Histoire Second Empire 2011)
 

Revue de presse
- Historia, n°779, novembre 2011 : La Route Napoléon

INFOS PLUS JUNIOR
- Histoire Junior, un nouveau
 


 
 
  
 
      
   

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