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Lettre d'information  
        
   
      
    LE TABLEAU DU MOIS
 
En écho à l'exposition du musée de Malmaison, L'Impératrice et ses peintres, découvrez François Ier et la reine de Navarre, un tableau de Fleury Richard, spécialiste de la peinture Troubadour dont Joséphine conservait plusieurs oeuvres dans sa collection.
 
Exposition L'Impératrice et ses peintres jusqu'au 1er mars 2004.


IL Y A 200 ANS

Le 30 nivôse, an XII, (21 Janvier 1804), les mameluks sont intégrés au Régiment de Chasseurs à cheval de la Garde Impériale. Ils sont environ 240 hommes.
 
Le mot "mameluk" vient du verbe arabe "malaka" qui signifie "posséder". Au XIe s., les tribus turcomanes s'imposèrent au pouvoir abbasside installé à Bagdad et lui vendirent de jeunes enfants enlevés au cours de razzias en Géorgie ou Circassie, et entraînés aux armes. Par la suite, très vite réputés pour leur témérité et leur adresse, ces jeunes enfants furent achetés en Géorgie ou Circassie pour le compte des sultans du Caire, toujours pour être formés au maniement du sabre et des pistolets, et devenir l'élite de l'armée ayyoubide. Mais au milieu du XIIIe s., forts de leur victoire sur les croisés, les mameluks d'Egypte renversèrent la dynastie ayyoubide : c'est le début de plusieurs dynasties mamelukes. En 1517, Sélim Ier mit fin à l'indépendance de l'Egypte qui devint une province ottomane, organisée en 24 provinces chacune administrée par un bey mameluk. En 1767, Ali Bey, porte-parole des 24 beys vis-à-vis du sultan ottoman, prit le pouvoir et se fit proclamer "grand Sultan d'Egypte".

Au moment où Napoléon arriva en Egypte, cette province était administrée principalement par Mourad Bey (l'armée) et Ibrahim Bey (l'administration), tous deux désignés par Constantinople. Il y avait environ 8 à 9 000 mameluks, parmi lesquels ne figurait aucun autochtone égyptien. Le 21 juillet 1798, l'armée française fut victorieuse lors de la bataille connue sous le nom de bataille des Pyramides, face à 60 000 hommes dont environ 6 000 mameluks. Peu après le désastre d'Aboukir, Bonaparte décida de compenser les pertes en enrôlant les mameluks (21 fructidor an VI / 7 septembre 1798). Le 14 décembre 1799, Kléber créa une compagnie montée de mameluks auxiliaires. Le général Menou la réorganisa le 18 messidor an VIII (7 juillet 1800) en un régiment de "Mameluks de la République".
 
Avec la capitulation d'Alexandrie le 8 messidor an IX (27 juin 1801), ce sont quelques centaines de mameluks et leurs familles qui s'embarquèrent avec l'armée française pour se rendre en France. Le 21 vendémiaire an X (13 octobre 1801), un arrêté du Premier consul créa le premier escadron de mameluks placés sous le commandement du colonel Barthélémy, puis du général de brigade Rapp. Le Corps des mameluks apparut pour la première fois à la parade le 25 messidor an X (14 juillet 1802). Ils se distinguèrent notamment lors de la bataille d'Austerlitz et pendant la guerre d'Espagne (2 mai 1808). Au cours de l'Empire, des Français entrèrent dans ce corps. A la fin de l'Empire, les mameluks furent licenciés (fin juillet 1815), et ceux qui se réfugièrent à Marseille furent massacrés. En Egypte, Méhémet Ali réussît entre 1810 et 1812 à se débarrasser des derniers mameluks et de leurs familles.
 
Offert à Bonaparte par le pacha du Caire lors de l'expédition d'Egypte, l'esclave géorgien Roustam (né à Tiflis vers 1780) devint son mameluk, sorte de gardien de la personne physique de l'Empereur, qu'il suivit dans toutes ses campagnes jusqu'à l'abdication de Fontainebleau le 11 avril 1814. C'est alors qu'il décida de partir après la tentative de suicide de Napoléon, de crainte d'en être rendu responsable, et sans s'en expliquer auprès de son maître. Installé à Dourdan (à 50 km au sud-ouest de Paris), il y mourut en décembre 1845. Il avait épousé en 1806 Alexandrine Douville, fille du premier valet de chambre de Joséphine, et en eut un garçon, mort jeune, et une fille.
 
Le second mameluk célèbre de Napoléon porta le nom d'Aly ou Ali. De son vrai nom Louis-Etienne Saint-Denis, il naquit à Versailles en 1788 dans une famille de domestiques de la Maison du Roi depuis plusieurs générations. Après avoir été petit clerc de notaire, il entra en 1806 aux écuries de la Maison de l'Empereur, puis en 1811 au service personnel de Napoléon comme second mameluk ("aide-porte-arquebuse"). Il accompagna Napoléon pendant ses campagnes, à l'île d'Elbe, puis lors des Cent-Jours, et enfin à Sainte-Hélène où il épousa en 1819 Mary Hall (gouvernante des enfants Bertrand) et verra naître la première de ses trois filles. Il meurt à Sens le 9 mai 1856, trente-cinq ans jour pour jour après l'enterrement de Napoléon à Sainte-Hélène.
 
A voir sur napoleon.org, un harnachement de mameluk, dans l'Objet du Mois

Bibliographie :
- Journal du Retour des Cendres. 1840, du Mameluck Ali. Manuscrits déchiffrés, annotés et présentés par J. Jourquin, Ed. Tallandier, 2003. Avec un cahier d'illustrations.
- L'odyssée mamelouke. A l'ombre des armées napoléoniennes, de B. Kasbarian-Bricout, Ed. L'Harmattan, 1988.
- Les mameloucks d'Egypte. Les mameluks de la Garde impériale, de Jean et Raoul Brunon, 1957. Superbes illustrations.
- Les Mamelouks de Napoléon, de Jean Savant, Ed. Calmann-Lévy, 1949.


 
Bonne semaine à tous !
 
Irène Delage
web éditrice

  
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