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    L'OBJET DU MOIS DE MAI

L'étoile de la Légion d'honneur
« C'était comme un bijou coulant d'une blessure » écrit Rostand dans L'Aiglon à propos de la Légion d'honneur. Première récompense nationale, l'étoile et le ruban rouge continuent à fasciner nos contemporains.
 
IL Y A DEUX CENTS ANS
 
La loi du 28 floréal an X (18 mai 1802) légalise le remplacement des conscrits par paiement du remplaçant.
C'est sous le Directoire, en septembre 1798, que la loi Jourdan-Delbrel, instituait la conscription, soeur cadette de la "levée en masse" de la Convention : les jeunes hommes, célibataires, entre 20 et 25 ans, se voyaient inscrits par classe et année de naissance. La durée du service était de 5 ans en temps de paix, illimitée en temps de guerre. Les villages et les familles ont souvent caché les jeunes gens, certains se sont mutilés pour échapper à la conscription (un doigt coupé ne facilitant pas l'utilisation d'un fusil au combat !)
 
Le 17 mai 1802 (27 floréal an X), le Tribunat adopte la loi créant l'ordre de la Légion d'honneur, après une séance agitée, avec seulement 58 voix pour et 38 contre. Puis c'est au tour du Corps législatif de voter le 19 mai 1802 (29 floréal an X) : là encore, une forte opposition se révèle lors du vote sans discussion, avec 166 voix pour et 110 voix contre. Napoléon promulguera un décret le 18 mai 1804, finalement publié le 11 juillet 1804.
C'est bien la date du 19 mai 1802 qui est retenue par les historiens comme étant celle de la fondation de l'ordre, le texte introductif au décret déclare :
" Au nom du peuple français. Bonaparte , Premier Consul, proclame Loi de la République le décret suivant rendu par le Corps législatif, le 29 floréal an X, conformément à la proposition faite par le gouvernement, le 25 dudit mois, communiquée au Tribunat le 27 suivant. "


Lors de débats préparatoires très vifs au Conseil d'Etat début mai, Bonaparte déclarait : " Je défie qu'on me montre un république ancienne ou moderne dans laquelle il n'y a pas de distinction. On appelle cela des hochets. Eh bien, c'est avec des hochets que l'on mène des hommes ! " L'ordre de la Légion d'honneur a pour objectif de récompenser "les services et les vertus " (art. Ier), des militaires mais également des civils, issus de milieux sociaux et économiques différents. L'organisation de l'ordre devait quadriller l'ensemble de l'Empire, afin de rendre tangible la proximité avec le pouvoir, et faire rayonner la gloire de Bonaparte, puis de Napoléon : chacune des 16 cohortes avait à sa tête un chef de cohorte, un chancelier et un trésorier, qui assuraient la gestion des dotations et des institutions d'entraide aux membres de la Légion (hospices, maisons d'accueil et de retraites, pensions pour orphelines, etc.).

L'ensemble de l'ordre était géré par un grand chancelier (première nomination en août 1803 de Bernard-Germain-Etienne de La Ville, comte de Lacépède 1756-1825) et un grand trésorier (première nomination en août 1803 du général comte Jean-François-Aimé Dejean, ministre, 1749-1824).
L'institution s'installe à l'hôtel de Salm à Paris à partir de mai 1803, et y demeure toujours.

 
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20 mai 1802 (30 floréal an X), loi sur le rétablissement de l'esclavage dans les colonies françaises.
En 1801, la France récupère La Martinique et de Sainte-Lucie, deux colonies où les Anglais avaient maintenu l'esclavage : de là naît la contradiction existant dans l'ensemble colonial français, avec la présence de l'esclavage dans certaines possessions et pas dans d'autres (la Guadeloupe et Saint-Domingue). Le maintien de ce double statut, premier projet de Bonaparte en avril 1802, pouvait faire espérer un glissement progressif de l'esclavage vers un régime de travail obligatoire. Ce projet  fut rejeté par le Sénat et Bonaparte trancha alors en faveur du seul esclavage dans toutes les colonies.

21 mai 1802 (1er prairial an X), clôture du vote pour le plébiscite à Paris ; prolongation jusqu'au 23 mai pour les communes alentours.

Nous vous souhaitons une belle semaine napoléonienne !
 
Irène Delage
web éditrice




  
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