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Lettre d'information  
        
   
    DES NOUVELLES (ET DES INTERROGATIONS) DU FRONT NUMERIQUE
Alors que des milliers d'Européens se délectent de la finesse et la maniabilité de leur iPad, et que de plus nombreux encore s'impatientent en attendant la fin de la rupture des stocks, les différents acteurs de l'édition électronique s'affairent à participer au nouveau marché qui s'ouvre. Alors que Numilog, le catalogue numérique d'Hachette, est accessible depuis la boutique même d'Apple, Eden-livres, proposant les titres des éditions Gallimard, Flammarion, et La Martinière, a choisi de s'amarrer à l'iPad via une application distincte.
Pendant ce temps, Google poursuit sa conquête numérique et vient de signer un contrat avec la Bibliothèque nationale d'Autriche, afin de numériser 400 000 livres, tous libres de droit, et sans restriction de diffusion à d'autres partenaires de la bibliothèque. Les chiffres sont révélateurs de l'ampleur de la tâche qui occupe les pensées des bibliothécaires et des conservateurs depuis plusieurs années : le budget s'élève à 30 millions d'euros, et la durée du chantier est estimée à 6 ans...
Numérisation de fonds patrimoniaux, nouvelle production éditoriale électronique, mais aussi baisse des ventes de livres chez les libraires et désaffection des bibliothèques par les 11-18 ans (donc diminution de l'attrait de la lecture)... Loin de craindre la mort du livre "papier" (il a encore de nombreuses années de vie devant lui), peut-être faut-il davantage redouter les ravages que les nouveaux usages des supports électroniques pourraient provoquer en modifiant les manières de lire : lecture "parasitée" par des liens et des applications divers ; lecture "efficace" de résumés et morceaux choisis, alors que le nombre d'oeuvres complètes (et complexes) rendues accessibles sera vertigineux ; lectures "conseillées" par les plateformes de vente ; des ravages donc, dans la création même des oeuvres littéraires et dans la diffusion des travaux de recherche, alors que se profile (nous y sommes ?) une société de l'information plus que du savoir, et de son corolaire, une édition du divertissement plus que de l'approfondissement. Nous les connaissons, nous y succombons parfois, les tentations de céder à la facilité et d'accorder une part de plus en plus grande au loisir, nous cernent.
Rien ne nous fera plus plaisir que de rire de cette crainte dans quelques années (et d'être qualifiés de vieux ringards)... D'autant que nous sommes quand même optimistes, il y aura des résistances à la facilité, et de beaux projets audacieux pour édition et une diffusion de qualité. Beaucoup de choses sont aujourd'hui à imaginer et à créer, une perspective excitante !
La Fondation Napoléon, à sa place et avec ses buts et moyens, ne restera pas en dehors de la partie.
 
Irène Delage

Chef du service de documentation


  
   
ACTUALITES DE LA FONDATION NAPOLEON
Réuni le 15 juin dernier sous la présidence de M. Victor-André Masséna, prince d'Essling, le Conseil d'administration de la Fondation Napoléon a accueilli deux nouveaux représentants de M. le ministre de la Culture et de la Communication. Il s'agit de M. Philippe Bélaval, conseiller d'Etat, directeur général des Patrimoines, et de M. Nicolas Georges, directeur du Livre et de la Lecture. Il s'agit pour ces deux personnalités d'un retour puisqu'à d'autres titres, ils avaient déjà représenté le ministre de la Culture au début des années 2000.
Lors de cette réunion, le Conseil a appelé M. Laurent Theis, historien et éditeur, à siéger au sein du jury des Prix et Bourses de la Fondation Napoléon. Il y occupera le siège du professeur François Crouzet décédé au début de cette année.


SOUTENANCE DE DOCTORAT
Jeudi 17 juin 2010, Jean-Philippe Rey a soutenu très brillamment sa thèse de doctorat en Histoire, de l'Université Lumière Lyon 2, qui s'intitulait : « Une municipalité sous le Premier empire : Lyon (1805-1815) ». Le jury, composé de M. Serge Chassagne, président, M. Laurent Coste, rapporteur, M. Benoît Bruno, directeur de thèse, Mme Nathalie Petiteau et M. Thierry Lentz, lui a décerné, à l'unanimité, le titre de docteur en Histoire avec la mention « Très honorable ». Jean-Philippe Rey avait été
lauréat d'une bourse d'études de la Fondation Napoléon en 2007. La Fondation Napoléon renouvèle à Jean-Philippe Rey toutes ses félicitations.


  
   
L'OBJET DU MOIS > AIGLE DE DRAPEAU DU 6E REGIMENT DE CHASSEURS A CHEVAL
Symbole traditionnel de l'héraldique, l'aigle fut adoptée par le décret du 10 juillet 1804 stipulant que le sceau et les armes de l'Empire seraient "d'azur à l'aigle à l'antique d'or, empiétant un foudre du même". Associé depuis la plus haute antiquité aux victoires militaires, l'oiseau de Jupiter avait été l'emblème de la Rome impériale. Il fut aussi celui du Premier Empire.
Pour en savoir plus


  
   
PATRIMOINE > DECOUVERTE D'UNE SALLE DE BAIN A ARENENBERG
A la faveur de travaux de réaménagements, une salle de bain de Napoléon III vient d'être découverte au château d'Arenenberg (Suisse). Jusque-là on ne la connaissait que par les inventaires de 1855 et 1865. Située dans l'aile ouest de la dépendance, cette pièce comporte encore le bassin recouvert de carrelage blanc avec l'aigle impériale. Grâce à un dispositif ingénieux pour l'époque, ce bassin disposait d'une arrivée d'eau froide et une autre d'eau chaude. Toutes ces installations seront restaurées et rendues visibles au public à partir du printemps 2011.
Pour plus de détails sur cette fabuleuse découverte


  
   
VIENT DE PARAÎTRE >

LA FIANCEE DE TOCQUEVILLE (roman)

Coup de coeur cette semaine pour un roman : La fiancée de Tocqueville, paru aux éditions Balland, qui raconte les jeunes années de Rosalie Malye, fille d'un soldat de la Grande Armée ayant servi Napoléon durant la campagne d'Espagne, son amitié avec la fille du maréchal Soult et sa folle passion pour Alexis de Tocqueville. Un récit entre fiction et réalité, où se croisent de nombreuses personnalités de l'époque napoléonienne. Un premier roman réussi.

Pour en savoir plus
 
A lire notre interview de l'auteur, Julia Malye, actuellement lycéenne en première littéraire au Lycée Henri IV


SOUVENIRS DE LA GRANDE ARMEE : VOIR VIENNE OU MOURIR (BD)
A lire aussi le troisième tome de la bande dessinée Souvenirs de la Grande Armée, intitulé : Voir Vienne ou mourir. 40 ans après Abensberg, bataille décisive de la campagne d'Autriche (1809), le vétéran Marcel Godart revient sur les lieux de ses faits d'armes pour conclure une intrigue née au lendemain de l'affrontement. La qualité graphique est toujours au rendez-vous dans ce nouveau tome.

Pour en savoir plus

Ces 2 livres seront dans notre sélection de livres de l'été, disponible très bientôt.


AGENDA > CONCERT AUX INVALIDES POUR LA FÊTE DE LA MUSIQUE
Le musée de l'Armée organise un rendez-vous musical exceptionnel en ouverture de la Fête de la Musique 2010, dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides. La valse, sous toutes ses formes : viennoise, musette, tango, symphonique…, sera à l'honneur dans un grand spectacle où s'enchaîneront des tableaux mêlant musique, chant et danse avec l'orchestre de la Garde républicaine, sous la direction de François Boulanger. Le concert sera retransmis en direct sur France 3 à 20h35.

Pour en savoir plus

  
   
TELEVISION > JOSEPHINE ET LA GRANDE ARMEE SUR HISTOIRE
La chaîne du câble Histoire propose, le vendredi 25 juin 2010, une soirée consacrée à l'Empire avec deux documentaires à partir de 20h35. Le premier, « un lieu, un destin : Joséphine à la Malmaison » est inédit. Le second « Les spectres de la Grande Armée » date de 2004 et évoque la campagne de Russie de 1812.
Pour en savoir plus
 

 

IL Y A 200 ANS
 
Le départ de Fouché

Renvoyé de sa charge de ministre de la Police pour avoir mené des négociations de paix secrètes avec la Grande-Bretagne (voir la Lettre n°544), Fouché provoqua une nouvelle fois Napoléon en s'accordant trois jours supplémentaires pour, comme il l'écrivit, « mettre ses affaires en ordre » avant de laisser son portefeuille à son successeur, Savary.
Il mit à profit ses jours pour détruire, subtiliser les moindres notes qui auraient pu lui porter préjudice et aider Savary à en découvrir plus à propos des négociations secrètes.
Avant le 7 juin, Fouché avait presque totalement vidé ses bureaux quai Voltaire, ne laissant à Savary que peu de choses pour travailler. Néanmoins, le nom de Fagan fut découvert dans une liste de demandes de passeports, ce dont Napoléon fut informé. Sans plus attendre, ce dernier adressa une lettre au duc d'Otrante le 17 juin 1810 :
« Je vous prie de m'envoyer la note que vous a communiquée le sieur Fagan, que vous avez envoyé à Londres pour sonder lord Wellesley, et qui vous a rapporté une réponse de ce lord, que je n'ai jamais connue. » [Lettre de Napoléon à Fouché du 17 juin 1810, lettre n°16567, Correspondance générale de Napoléon Ier, édition établie sous le Second Empire]
Cependant, un jour plus tard, l'Empereur envoya une nouvelle lettre, avec des menaces à peines voilées :
« Je vous ai écrit hier pour vous demander la pièce que M. Fagan a rapportée de lord Wellesley. Je vous écris aujourd'hui pour vous faire connaître que mon intention est que vous me remettiez, avec cette pièce, toutes les pièces, sans exception, relatives à Ouvrard, à Labouchère, à Fagan et aux renseignements qu'il vous a apportés sur les individus qui tenaient la correspondance de Londres à Paris relative à cette affaire. Faites attention que j'ai droit, et qu'il est important pour moi et pour vous que toutes les pièces sur ces affaires et d'autres de cette espèce me soient remises sans réserves ; en un mot, que vous me remettiez le portefeuille de votre ministère. Je vous envoie mon secrétaire de cabinet Mounier, qui attendra et me rapportera toutes ces archives. »
[Lettre de Napoléon à Fouché du 18 juin 1810, lettre n°16 568, Correspondance générale de Napoléon Ier, édition établie sous le Second Empire]
Fouché n'en fut pas intimidé et répondit qu'il avait tout détruit. Il en profita pour indiquer que certaines des notes brûlées contenaient des indiscrétions impliquant les soeurs de Napoléon, Caroline et Pauline. Le 1er juillet suivant, furieux, Napoléon, qui avait initialement dit à Fouché qu'il gouvernerait à Rome, lui annonça qu'il avait vingt-quatre heures pour partir à Aix. Fouché, perdant son sang-froid, s'enfuit en Italie.
 


IL Y A 150 ANS
 
Décès de S.A.I ., le prince Jérôme Napoléon

Durant les deux mois qui précèdent l'issue fatale, le Moniteur universel ne manqua pas de donner régulièrement des nouvelles de l'état de santé préoccupant du dernier des frères vivants de Napoléon Ier.
Jérôme, le plus jeune des frères de l'Empereur, était resté roi de Westphalie jusqu'en 1813. Il ne revint en France qu'en octobre 1847 après plusieurs années d'exil. En décembre 1848, il fut nommé gouverneur des Invalides (là où son frère reposait depuis le retour de ses cendres de Sainte-Hélène en 1840), et maréchal de France en 1850. Il était l'une des figures les plus emblématiques de la cour impériale sous Napoléon III qui le fit président du Sénat le 28 janvier 1852C
Depuis longtemps Jérôme souffrait de nombreux problèmes de santé et ne récupéra pas d'une mauvaise grippe contractée en mars 1858. A partir de mai 1860, les bulletins de santé du Moniteur universel se montrèrent pessimistes.
« La maladie de S.A.I. le Prince Jérôme Napoléon a fait de rapides progrès. L'état du Prince inspire les plus grandes inquiétudes. L'Empereur et l'Impératrice sont allés aujourd'hui, à une heure, à Villegenis. Leurs Majestés ont trouvé les membres de la Famille réunis auprès de S.A.I. le Prince Jérôme Napoléon. Dans la journée [23 juin], Son Altesse Impériale a reçu de S. Em. le cardinal archevêque de Paris les derniers sacrements. » [Moniteur Universel, 24 juin 1860]
Dans les premières heures de la matinée du 24 juin 1860, Jérôme décédait. L'annonce de sa mort parut dans le Moniteur universel deux jours plus tard
 « Nous avons la douleur d'annoncer la mort de S.A.I. le Prince Jérôme Napoléon, qui est décédé à Villegenis aujourd'hui dimanche à cinq heures un quart.
La mort de S.A.I. le Prince Jérôme Napoléon enlève à la France un Prince dont la mémoire restera liée aux plus grands événements d'une époque héroïque. La Providence a permis que le dernier frère de l'Empereur Napoléon Ier ne mourût pas sans avoir vu le rétablissement de la glorieuse Dynastie qu'il avait si fidèlement servie. La nation s'associera au deuil qui vient de frapper la Famille Impériale. » [Moniteur Universel, 26 juin 1860]
Jérôme fut inhumé aux Invalides.
Ironie, le 24 juin 1860, était prise une nouvelle photographie de la Cour impériale à Fontainebleau, une page était tournée.
A lire notre biographie de Jérôme Bonaparte



Bonne semaine à tous !

Irène Delage et Emmanuelle Papot


LETTRE D'INFORMATION de NAPOLEON.ORG n. 547, 18-24 juin 2010




  
   

  
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