Clémence de Napoléon envers Madame de Hatzfeld

Artiste(s) : LAFITTE Louis
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Clémence de Napoléon envers Madame de Hatzfeld

A la suite de l'interception d'une lettre au prince de Hohenlohe contenant des renseignements militaires, le prince de Hatzfeld, gouverneur de Berlin, est immédiatement condamné à mort pour espionnage. A la nouvelle de l'arrestation de son mari, la princesse de Hatzfeld, enceinte de huit mois, force avec la complicité de Duroc, Ségur et Rapp, l'entrée du cabinet de l'Empereur. Se jetant à ses pieds, elle proteste que son mari ne peut être coupable. Napoléon lui montre une lettre dont le contenu est accablant et dont la jeune femme reconnaît l'écriture. Touché par ses pleurs, Napoléon lui demande de brûler la lettre, pour qu'il ne puisse plus poursuivre son époux. Cet épisode a été narré par l'Empereur lui-même dans une célèbre lettre à Joséphine en date du 6 novembre 1806 : « […] Au reste tu verras que j'ai été fort bon pour une qui s'est montrée sensible et bonne, Mme de Hatzfeld. Lorsque je lui montrai la lettre de son mari, elle me dit en sanglotant, avec une profonde sensibilité et naïvement : « Ah ! c'est bien là son écriture ». Lorqu'elle lisait, son accent allait à l'âme. Elle me fit peine ; je lui dis : « Eh, bien Madame, jetez cette lettre au feu, je ne serai plus assez puissant pour faire punir votre mari ». Elle brûla la lettre, et me parut bien heureuse. Son mari est depuis fort tranquille. Deux heures plus tard, il était perdu. Tu vois donc que j'aime les femmes bonnes, naïves et douces ; mais c'est que celles-là seules te ressemblent ».  
Largement utilisé par la propagande, cet acte de clémence de Napoléon est sans doute celui qui fut le plus représenté par les artistes sous l'Empire.  
Ce dessin de Lafitte a été vendu 10 500 francs à Paris Drouot le 19 novembre 1997.
K.H.

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