Iéna – Auerstedt 14 octobre 1806

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D'Ajaccio Napoléon et Davout, « l'âme du monde » et le « maréchal de fer », se retrouvent unis le 14 octobre 1806 dans la double et écrasante victoire d'Iéna-Auerstedt, anéantissant l'armée prusienne.
Iéna – Auerstedt 14 octobre 1806
Blessure du Duc de Braunschweig © Stadtmuseum Jena
  • Introduction


    Après la victoire de Napoléon sur les armées alliées de Russie et d’Autriche à Austerlitz le 2 décembre 1805, le visage de l’Europe avait profondément changé. La France avait occupé l’Italie et les Länder du Sud de l’Allemagne et avait ainsi risqué de provoquer de nouvelles guerres – contre l’avis de son ministre des Affaires étrangères Talleyrand. Malgré tout, l’espoir avait germé à nouveau après le Traité de paix de Presbourg, signé le 26 décembre 1805. La cession de Hanovre à la Prusse semblait devoir permettre un certain rapprochement entre la France et la Prusse. Mais les espoirs d’obtenir une paix durable furent très vite déçus. Les négociations menées en mai 1806 échouèrent. L’ultimatum prussien du 26 août 1806, enjoignant Napoléon à retirer ses troupes au-delà du Rhin jusqu’au 8 octobre, le força finalement à agir. La Prusse déclara la guerre à Napoléon le 9 octobre 1806.

    La première attaque française débuta à Iéna le 14 octobre à 6 heures ; quelques 240 000 soldats français d’un côté, et prussiens et saxons de l’autre, s’affrontèrent sur les deux champs de batailles d’Iéna et Auerstedt.
    Commandant en chef de l’armée prussienne, le Duc de Braunschweig fut grièvement blessé à la tête dès le début des combats à Auerstedt, mais le roi de Prusse choisit de ne pas nommer de nouveau commandant en chef.

    Les Français remportèrent la victoire sur les deux champs de bataille, après d’âpres et sanglants combats. De 30 000 à 35 000 morts et blessés furent décomptés. Ces lieux furent aussi le théâtre de terribles souffrances pour les villes et des villages victimes des avancées des troupes.
    Le champs de bataille de 1806 est resté un lieu de souvenir digne d’intérêt. La région située entre Iéna, Weimar, Apolda, Naumburg, Erfurt, la capitale de la Thuringe, et Eisenberg permet encore de découvrir des traces de ce passé.

    Trois parcours vous sont proposés dans les régions situées aux alentours de Iéna : La bataille de Iéna, La bataille d’Auerstedt et la Route Napoléon.

    Des prolongements à Weimar, Erfurt et dans les environs complètent ces circuits napoléoniens. Bonne route !

    Cet itinéraire a été réalisé avec le concours de l’office de tourisme de Iéna.

    Sophie Roques, Irène Delage, juin 2006

  • Parcours : La bataille de Iéna

    Le parcours débute devant la Pierre Napoléon. Elle se situe à environ 400 m du musée Cospeda 1806, sur la plus haute élévation du Landgrafenberg, au lieu-dit « Windknollen ». D’ici le visiteur découvre un splendide panorama d’Iéna et de la moyenne vallée de la Saale.
    A l’origine cet endroit abritait une borne qui marquait la frontière entre Iéna et Cospeda. C’est légèrement en dessous de ce lieu-dit que Napoléon passa la nuit avec ses troupes. Il était arrivé à Iéna dans l’après-midi du 13 octobre, entre 14 h et 15 h et s’était rendu immédiatement sur le Landgrafenberg, tenu par les troupes françaises. « Il choisit l’emplacement de son bivouac et donna ses ordres », c’est là qu’il indiqua aux différents commandants de ses troupes les positions à occuper durant les combats du lendemain. « A la nuit tombante il monte à son bivouac. A 22 h, il va surveiller les travaux pour assurer un passage à l’artillerie jusqu’au sommet. Le mardi 14 à 1h, avec Suchet, il fait la reconnaissance sur la ligne des avant-postes. A 6h, il monte à cheval et passe entre les bataillons du 5ème corps qu’il harangue ».
    Après la bataille, l’empereur passa la nuit au château (où se trouve actuellement le bâtiment principal de l’université) et se rendit le 15 octobre à Weimar.
    Napoléon retourna sur le Landgrafenberg en 1808, à l’occasion de la rencontre des empereurs. C’est là qu’il promit à une délégation d’habitants d’Iéna de verser des dédommagements pour les dommages subis pendant la guerre. Après la Seconde Guerre Mondiale, la pierre fut perdue. Ce n’est qu’en 1991 qu’une nouvelle pierre fut mise en place.

    Il faut ensuite parcourir environ 400 mètres pour atteindre la prochaine étape : le musée 1806 de Iéna – Cospéda.
    Afin de mieux comprendre l’histoire des deux batailles et de percevoir avec plus de précision le contexte et les enjeux des événements qui se sont déroulés sur le site de Iéna, une visite du musée 1806-Iéna Cospeda s’impose tout d’abord. Il s’agit ici de découvrir des pièces liées à l’histoire de la bataille et de la guerre de 1806-1807, le musée présente de plus des cartes et des tableaux détaillés, des dioramas et des récits de témoins de l’époque. Il traite aussi des fardeaux de la guerre que les hommes eurent à porter, le quotidien des soldats, leurs uniformes et leurs armes sont aussi évoqués.

    Nous proposons ensuite aux visiteurs de suivre les sites importants liés aux combats dans l’ordre chronologique du déroulement de la bataille et de découvrir les monuments de commémoration qui s’y trouvent.
    Sur des tables d’information, les « sites historiques importants » fournissent aux visiteurs des explications détaillées concernant les épisodes déterminants des combats. Sur un sol historique, les visiteurs embrassent le champ de bataille du regard avec la même perspective que les personnages dont l’histoire est racontée sur les tables en question.

    Dornberg © Stadtmuseum JenaCombats au Dornberg
    Situé entre Krippendorf et Closewitz, le Dornberg marque le point le plus élevé du champ de bataille d’Iéna. De là, il était possible d’embrasser du regard l’ensemble du champ de bataille en direction du Nord et de l’Ouest. Napoléon avait pleinement conscience de l’énorme importance stratégique qui en résultait et il mit tout en oeuvre pour conquérir le Dornberg dès que les combats près d’Iéna furent engagés.
    Pendant la nuit, des troupes françaises occupèrent le Landgrafenberg avec tout leur barda – un véritable exploit logistique, surtout quand on pense au transport des canons dans un terrain aussi difficilement accessible.
    Le 14 octobre, à 6 heures, les Français passèrent à l’attaque au Dornberg. Les troupes saxonnes et prussiennes qui tenaient cette colline sous la direction du général Tauentzien purent dans un premier temps tenir tête aux troupes françaises. Mais, dans un épais brouillard, un nombre croissant de soldats français se pressait vers le Dornberg en passant par le plateau de Cospeda. Vers 9 heures, attendant désespérément un soutien qui ne venait pas, Tauentzien dut battre en retraite vers Isserstedt/Vierzehnheiligen face à la supériorité numérique des Français. Napoléon avait atteint son but et de là, il pouvait coordonner le déroulement des opérations dans les meilleures conditions.

    Combats près de Rödigen
    Peu après, des troupes françaises affrontèrent des unités prussiennes et saxonnes près du village de Rödigen. La veille des combats, le général Holtzendorf y avait prit ses quartiers et avait réparti ses soldats sur plusieurs villages. Cette séparation géographique fut un grand handicap lorsque les combats furent engagés. Ce n’est qu’à grand peine que Holtzendorf  parvint à former ses troupes. Vers 10 heures, la ligne de bataille prussienne se trouvait entre Rödigen et Lehesten. Très rapidement, Holtzendorf dut s’avouer vaincu face aux attaques françaises pour battre en retraite vers Apolda. Ainsi, la voie était libre pour les Français, leur permettant d’attaquer l’aile gauche de l’armée prussienne-saxonne près de Krippendorf. La bataille était entrée dans une phase décisive.

    Le Monument Bissing est situé entre les petites communes de Rödigen et Lehesten. Il rappelle l’histoire du premier lieutenant saxon August von Bissing qui trouva la mort dans les combats de Rödigen.

    Attaque des lignes prussiennes par les Français sur le champ de bataille d'Iéna-KrippendorfCombats près de Vierzehnheiligen
    Après la conquête du Dornberg, Napoléon pouvait voir qu’une grande partie des troupes prussiennes-saxonnes avait pris position dans la plaine située derrière Vierzehnheiligen. Peu après, cette petite ville, connue pour son église médiévale, se trouvait au centre des combats. Vers 10 heures, les combats faisaient rage. Dans un premier temps, les Prussiens, placés sous le commandement du prince von Hohenlohe-Ingelfingen, purent stopper les attaques françaises. Mais c’est alors que le prince fit une erreur monumentale. Il fit tenir une fine ligne par ses troupes, reliant Isserstedt,Vierzehnheiligen et Krippendorf – sans occuper les villages et sans faire appel à la cavalerie dont il disposait. Peu soutenus, ses soldats durent résister plus de deux heures aux tirs des tirailleurs français qui, bien à couvert dans les villages, pouvaient tirer à loisir sur les lignes ennemies. Entre-temps, Napoléon avait fait amener des troupes et des canons supplémentaires depuis le Dornberg, qui infligèrent de sévères pertes aux troupes prussiennes-saxonnes. Depuis Rödigen, la cavalerie française commença à enfoncer les lignes de défense prussiennes sur le flanc gauche. Vers 13 heures, le carnage atteignit son apogée – la ligne prussienne ne put résister plus longtemps. Dès lors, on ne voyait plus grand-chose de la discipline prussienne. Des régiments entiers de l’armée des alliés Prussiens et Saxons cherchèrent leur salut dans la fuite. La bataille d’Iéna avait pris un tournant décisif.
    Situation : Chemin de l’Europe entre Vierzehnheiligen et Krippendorf

    Moulin de Krippendorf © Stadtmuseum JenaL’ancien moulin à vent de Krippendorf est visible de loin au Nord de Krippendorf, il servait déjà de point d’orientation important à Napoléon pendant les combats et reste un témoignage vivant des événements d’octobre 1806.

    Monument Eberhard : Il est question ici des environs du moulin historique de Krippendorf. Des champs s’étendent à perte de vue et il est difficile de s’imaginer l’horrible carnage qui y eut lieu il y a 200 ans. Seul un étroit sentier entre Vierzehnheiligen et Krippendorf, bordé de cerisiers, rappelle cet épisode sanglant.

    Le « chemin de l’Europe » marque les positions prussiennes durant les combats de Vierzehnheiligen. Les soldats avaient été contraints de rester « plantés » là les uns à côté des autres, tout comme les arbres de nos jours. Le monument commémore la mort du commandant du régiment d’infanterie Grawert, major von Eberhard, tombé au cours des combats. Il se situe aussi sur le chemin de l’Europe. Le projet « chemin de l’Europe » a été lancé en 2003 par l’association « Lebensraum Gönnatal e.V. » et symbolise le passage d’un statut d’ennemis héréditaires à une Europe unifiée. Au cours de ces dernières années et avec le soutien de différents partenaires, cette association a installé tout au long du chemin des tableaux portant des citations et a planté toute une série d’arbres.

    En 1806, la petite commune de Vierzehnheiligen se trouvait en plein coeur de la bataille de Iéna. Un monument près de l’église du village, conçu selon des plans du Prof. Max Unger de Berlin, fut inauguré le 14 octobre 1906, à l’occasion du 100ème anniversaire de la bataille. Ce monument évoque les victimes et un tableau en bronze porte le nom de 53 officier prussiens.

    Eglise de Iéna le soir du 14 octobre 1806 © Stadtmuseum JenaCombats à la Schnecke
    Alors que les combats atteignaient leur apogée, une division saxonne observait le déroulement des opérations depuis une colline en dehors du Mühltal d’Iéna, au lieu-dit la «Schnecke», près de Vierzehnheiligen. Ceux qui se rendent aujourd’hui à Iéna depuis Weimar traversent le Mühltal avec de nombreux virages à partir d’Isserstedt. En 1806, contrairement à nos jours, la vallée n’était pas encore boisée. Les collines environnantes offraient un bon point de vue sur le champ de bataille près de Vierzehnheiligen. Ici, les Saxons attendaient les ordres du commandant en chef prussien, le prince Hohenlohe-Ingelfingen qui n’arrivait pas. Ils n’obtinrent aucune information concrète concernant le déroulement des opérations et on ne les appela en pas renfort. Ils se contentèrent donc d’attendre, bien à l’abri dans le Mühltal, en attendant les attaques des troupes françaises qui, dans un premier temps, n’eurent pas lieu. Ce n’est que vers 13 heures – la partie était jouée depuis longtemps près de Vierzehnheiligen – que se déroulèrent des combats à la Schnecke entre les troupes saxonnes et des unités françaises du corps d’armée d’Angereau. Les Français avaient également remporté cette bataille aux environs de 14.30 heurs. Une partie des Saxons fut faite prisonnière, l’autre s’enfuit.
    Situation: au Sud de la B 7, près d’Isserstedt.

    Combats au Sperlingsberg © Stadtmuseum JenaCombats au Sperlingsberg
    Le dernier chapitre de la bataille d’Iéna fut écrit avec les combats au Sperlingsberg, près de Kapellendorf. Le 12 octobre, le prince de Hohenlohe-Ingelfingen avait installé sont quartier général dans le château de cette petite ville. Après la défaite de Vierzehnheiligen, une grande partie des troupes prussiennes et saxonnes vint se réfugier à Kappellendorf pour se joindre aux corps d’armée du général Rüchel, que Hohenlohe-Ingelfingen avait déjà appelé au secours quelques heures auparavant. Les tentatives du général visant à intégrer les fuyards dans ses troupes pour reformer un corps d’armée échouèrent. Malgré tout, il lança une contre-attaque aux environs de 14 heures au Sperlingsberg avec des troupes reposées – en montée, sans connaître les forces de l’ennemi. L’offensive de Rüchel échoua face au feu de l’artillerie de l’armée française. En seulement 30 minutes, la troupe comptant 15.000 hommes fut défaite.
    Situation: Route entre Kappellendorf et Großromstedt

    Le château de Kappellendorf est une étape essentielle de notre parcours.
    Il se situe dans le triangle entre Apolda – Iéna et Weimar. Ce château fort, datant du milieu du XIIème siècle peut s’enorgueillir d’une histoire mouvementée. Du 12 au 14 octobre de 1806, il abrita le quartier général de l’armée des alliés Prussiens et Saxons sous le commandement du prince Hohenlohe-Ingelfingen. Non loin du château, on peut voir une tour commémorative sur le Sperlingsberg qui rappelle les derniers combats de la bataille d’Iéna. Le château abrite un tableau de F.L. Schuster « Le bataillon des fantassins saxons ‘Aus dem Winkel’ dans la bataille d’Iéna ».

    A l’extérieur il convient de se rendre aux endroits où ont été érigés deux monuments, d’une part celui dédié au bataillon de fantassins saxons « Aus dem Winkel » et au commandant auquel il doit son nom, Julius Heinrich aus dem Winkel, il se trouve au milieu de champs, il faut prendre le chemin communal entre Hohlstedt et Kappellendorf.

    Le second monument est une tour en pierre à chaux, d’une hauteur de 12 m, inaugurée le 14 octobre 1906 sur le Sperlingsberg, une colline à l’est de Kappellendorf. Cette tour est dédiée aux morts du corps d’armée de Rüchel qui fut défait en cet endroit durant la dernière bataille d’Iéna. Du sommet de la tour, les visiteurs découvrent un splendide panorama embrassant le Weimarer Land jusqu’à Ettersberg.
    Situation: entre Kappellendorf & Großromstedt

    Juin 2006

  • Parcours : La bataille d'Auerstedt

    Ce deuxième circuit nous fait découvrir le site, le contexte et les enjeux de la bataille d’Auerstedt., brillament gagné par le maréchal Louis-Nicolas Davout (1770-1823), surnommé par ses hommes « le maréchal de fer ».

    Il commence sur le lieu commémoratif d’Hassenhausen. C’est là que s’affrontèrent le gros de l’armée prussienne, sous le commandement du duc de Braunschweig et un corps de l’armée française sous le commandement du maréchal Davout. Dans le courant de la journée, les « échauffourées » devant le village de Hassenhausen transformèrent rapidement le champ de bataille en un terrain jonché de morts. Le lieu commémoratif n’évoque pas seulement ces épisodes précédant les combats, mais aussi les souffrances des personnes touchées par la guerre, les civils comme les soldats. Des objets trouvés sur le champ de bataille et des armes utilisées à l’époque viennent compléter cette exposition. Un grand diorama de soldats de plomb reconstitue une scène des combats de façon très précise.

    Puis nous nous dirigerons vers le monument principal de Hassenhausen. Un monument similaire à celui de la commune de Vierzehnheiligen a été érigé à Hassenhausen, en face de l’ancien presbytère.

    Plus loin vers l’ouest sur la B87 entre Taugewitz et Hassenhausen se trouve le monument érigé à la mémoire du duc de Braunschweig, commandant en chef des troupes prussiennes. Le duc fut grièvement blessé dès le début des combats à Auerstedt en essayant d’intégrer à ses troupes une division nouvellement arrivée sur le champ de bataille. Sa tentative le conduisit trop près des tirailleurs français et une balle traversa son oeil gauche. La blessure du duc eut de graves répercussions sur la suite des combats, car il n’y eut plus aucun ordre coordonné, et les troupes françaises purent s’imposer face aux troupes prussiennes pourtant largement supérieures en nombre. Le duc décéda trois semaines plus tard des suites de sa blessure. Le monument fut inauguré dès avril 1808 sur le cimetière de Taugwitz à la demande de Karl August, duc de Weimar. En 1815, on transposa le monument à l’endroit même où le duc de Braunschweig avait été si grièvement blessé.

    Auerstedt © Stadtmuseum JenaDepuis Auerstedt, une ancienne route militaire conduit vers la colline de Gemstedt sur la B 87. Une fois au sommet, on découvre dans toute leur splendeur les paysages de cette région, également appelée la « Toscane de l’Est », des champs à perte de vue, de douces collines, une nature sauvage. Pourtant c’est sur ce site qu’eurent lieu de terribles combats. D’ici, en effet, le visiteur bénéficie du plus large panorama du champ de bataille d’Auerstedt.

    C’est là que, vers 9 heures, le gros de l’armée prussienne, sous le commandement en chef du duc de Braunschweig, affronta les troupes françaises du maréchal Davout, qui profita de la blessure du duc et de la désorganisation qui s’ensuivit, pour maîtriser la situation. Dans l’après-midi, le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III, peu expérimenté et indécis, fit faire volte-face à ses troupes pour les ramener en direction de Weimar pour qu’elles rejoignent les corps d’armée qui se battaient à Iéna. Ce n’est qu’en chemin que le roi apprit la cuisante défaite de Hohenlohe et de Rüchel à Iéna. Il lui était dès lors impossible de reprendre les combats. La Prusse avait donc également été battue à Auerstedt.

    Surpris par l’ampleur de la victoire de son maréchal, Napoléon fut d’abord incrédule, et peut-être un peu jaloux, sentiment qui disparut très vite et il reconnut avec chaleur et estime le talent de Davout : « votre général, qui n’y voit pas d’ordinaire [Davout porte en effet assez souvent des lunettes], y a vu double aujourd’hui » déclara-t-il à l’officier de Davout chargé de lui annoncer la nouvelle vers 9 h. du matin. Le 16 octobre, à 7 h. du matin l’empereur écrivait à son maréchal « Mon cousin, je vous fais mon compliment de tout mon coeur sur votre belle conduite. Je regrette les braves que vous avez perdus ; mais ils sont morts au champ d’honneur. Témoignez ma satisfaction à tout votre corps d’armée et à vos généraux. Ils ont acquis pour jamais des droits à mon estime et à ma reconnaissance. Donnez-moi de vos nouvelles, et faites reposer quelques moments votre corps d’armée à Naumburg. » Dans le 5e Bulletin de la Grande Armée relatant la bataille d’Iéna et d’Auerstedt (écrit le 15, il parut dans le Moniteur le 23), l’on pouvait lire encore « le corps du maréchal Davout faisait des prodiges ; non seulement il contint, mais mena battant, pendant plus de trois lieues, le gros de troupes ennemis qui devaient déboucher du côté de la Koesen. Ce maréchal a déployé une bravoure distinguée et de la fermeté de caractère, première qualité d’un homme de guerre. »
    Ainsi, Davout reçut l’honneur d’entrer le premier à Berlin, le 23 octobre, à la tête du 3e corps, puis se vit attribuer le titre de duc d’Auerstedt.
    Situation : Au lieu-dit Ziegelstein, Chemin entre Hassenhausen et Großheringen & B 87 entre Gernstedt et Eckartsberga, bifurcation Alte Heerstrasse (Bettelfrau) en direction d’Auersted

    Cour du château d'Auerstedt © Stadtmuseum JenaUne nouvelle étape déterminante dans la découverte des évènements d’octobre 1806 est incarnée dans le musée du Château d’Auerstedt. Il faut donc pour s’y rendre partir vers le sud ouest en direction d’Auerstedt.
    Ce petit musée se situe au premier étage du château qui avait abrité le quartier général du roi de Prusse la veille de la bataille. Les visiteurs pourront y admirer un diorama du rassemblement des troupes prussiennes, une chambre du duc de Braunschweig et une chambre du maréchal Davout avec une vaste exposition d’objets historiques. Le musée est géré par le Heimat- und Traditionsverein Auerstedt e.V.

    A voir également : la collection de calèches de la Fondation du Classicisme de Weimar au musée des Carrosses : de précieux carrosses permettent de découvrir le luxe et la mobilité à l’époque des chevaux, comme par exemple le « carrosse de Napoléon », dans lequel l’empereur ne monta jamais car la forme lui rappelait… une tête de mort !

    Pour terminer notre parcours nous retournons vers le sud-est, au Nord d’Iéna, afin de nous rendre à l’écomusée de Neuengönna. Géré par l’association « Jena 1806 » e. V., il est consacré à l’histoire et aux coutumes régionales ainsi qu’aux deux batailles. Cette partie est dédiée aux armes et équipement des armées impliquées dans les combats, en outre des objets intéressants trouvés sur le champ de bataille sont exposés.

    L’association « Jena 1806 » e. V. s’occupe depuis de nombreuses années bénévolement de la restauration et de l’entretien des monuments sur l’ensemble des champs de bataille. Dans ce contexte, elle a initié la mise en place de nombreux tableaux où le visiteur pourra puiser bon nombre d’informations générales et des renseignements sur des monuments commémoratifs. En outre, conjointement avec de nombreux partenaires allemands et internationaux, l’association « Jena 1806 » e.V. se consacre aussi à reconstituer fidèlement les événements de 1806.

    Juin 2006

  • Parcours : La route Napoléon, de Iéna à Auerstedt

    La Route Napoléon relie les champs de bataille historiques d’Iéna et Auerstedt. Elle débute à Iéna et vous mènera à Hassenhausen et Auerstedt en passant par Cospeda, Vierzehnheiligen, Kapellendorf. Vous trouverez des tableaux d’information aux endroits les plus importants qui vous expliqueront l’histoire de ces deux batailles. Le long de la route principale, vous pourrez découvrir un système complet de petits chemins et de routes qui permettront aux visiteurs de partir à la rencontre des paysages et de l’histoire des anciens champs de bataille à pied, à bicyclette ou en voiture. Il s’agit du chemin de randonnée Napoléon. Le tracé suit exactement les mouvements des troupes. Les différentes étapes portent les noms de commandants français et prussiens respectifs.

    La Route du maréchal Davout
    La Route du maréchal Davout correspond au chemin emprunté par le corps de Davout sur le champ de bataille d’Auerstedt et, en venant de Naumburg par Bad Kösen, elle rejoint la Route Napoléon à Hassenhausen.

    Chemin du général von Blücher
    Le général prussien v. Blücher partit en reconnaissance dans les environs de Hassenhausen pour évaluer la puissance des troupes françaises. Avec sa cavalerie, il tenta vainement de les repousser en direction de Bad Kösen.

    Chemin du général Morand
    Le général Morand commandait l’aile gauche des troupes françaises qui occupaient le champ de bataille entre Hassenhausen et Bad Sulza et qui avançaient en direction d’Auerstedt-Eckartsberga.

    Chemin du général Friant
    Le général Friant commandait les troupes françaises sur l’aile droite qui prit le front prussien à revers et les força à battre en retraite. Cette division avançait par le Nord, depuis Hassenhausen, en direction d’Eckartsberga.

    Chemin du duc de Braunschweig
    Le duc de Braunschweig, commandant en chef de l’armée prussienne, emmena le gros de l’armée, stationné près d’Auerstedt, sur le champ de bataille de Hassenhausen. C’est là qu’il fut gravement blessé.

    Chemin du roi Frédéric Guillaume
    Le roi de Prusse, Frédéric Guillaume III, était le commandant en chef de l’armée prussienne. Mais il se déchargea de ses fonctions au profit du duc de Braunschweig. Le roi prit part aux combats et c’est ainsi qu’il devint un symbole du déclin de l’ancien Etat prussien. Sa fuite le mena par Auerstedt, en direction de Liebstedt.

    Chemin du maréchal Lannes
    Le corps d’armée du maréchal Lannes fut le premier des corps de l’armée française à arriver à Iéna et il occupa le Landgrafenberg, une position stratégique capitale. C’est de là que Napoléon conquit le Dornberg le jour des  combats. Il s’agissait là du point culminant du champ de bataille, formant ainsi la base de sa victoire sur l’armée prussienne. Les troupes de Lannes formaient le noyau central de l’armée française.

    Chemin du maréchal Soult
    Le corps d’armée du maréchal Soult formait l’aile droite des Français qui escaladèrent le plateau en passant par Wenigenjena et la vallée du Rau. Ils firent battre en retraite les avant-postes prussiens du général von Holtzendorf près de Rödigen. Les troupes de Soult franchirent les lignes prussiennes dans les combats de  ierzehnheiligen au lieu-dit du moulin à vent de Krippendorf. Ils contribuèrent ainsi largement à la défaite prussienne.

    Chemin du maréchal Augereau
    Le corps d’armée du maréchal Augereau formait l’aile gauche des troupes françaises. Depuis le Mühltal, il dut se battre contre la « Schnecke », des troupes saxonnes sur une colline en bout de la vallée. D’autres attaques furent menées contre le village d’Isserstedt.

    Chemin du maréchal Ney
    Les troupes du maréchal Ney furent postées en plein coeur des combats autour de Vierzehnheiligen. Elles opérèrent contre les lignes de défense allemandes entre Krippendorf et Isserstedt.

    Chemin du général von Tauentzien
    Au début de la bataille, les avant-postes prussiens autour du général von Tauentzien étaient postés au Dornberg, d’une importance stratégique capitale et dans les villages de Closewitz et de Lützeroda. Napoléon avait décidé d’attaquer en premier le Dornberg et c’est là que s’engagea la bataille d’Iéna. Après leur défaite, les troupes de  Tauentzien se retirèrent derrière Krippendorf.

    Chemin du prince de Hohenlohe
    Le prince de Hohenlohe commandait une partie de l’armée prussienne près d’Iéna. Depuis son quartier général de Kapellendorf, il affronta les troupes françaises qui avaient investi le Dornberg. Hohenlohe commanda personnellement les combats décisifs qui conduisirent à la défaite près de Vierzehnheiligen et il s’enfuit vers Weimar sous la protection du bataillon de fantassins saxons «Aus dem Winkel».

    Chemin du général von Holtzendorf
    Les troupes prussiennes du général von Holtzendorf formaient les avant-postes destinés à protéger le quartier général près de Kapellendorf. Holtzendorf fut vaincu par les troupes du maréchal Soultz près de Rödigen et Lehesten. Son contingent se retira vers Stobra et Apolda et ne participa plus à aucun combat.

    Chemin du général von Rüchel
    Le général von Rüchel commandait une autre partie de l’armée prussienne qui, le jour des combats, se trouvait près de Weimar. Ne répondant que bien trop tard aux appels au secours du prince Hohenlohe, il n’atteignit le champ de bataille de Kapellendorf qu’au moment où il ne lui fut plus possible d’intervenir. Les troupes de Rüchel furent également défaites au Sperlingsberg près de Kappellendorf.

    Chemin de Saxe
    La nuit précédant la bataille, les Saxons, alliés des Prussiens, avaient installé leur campement près de Hohlstedt. Lorsque les combats furent engagés, ils se trouvaient «An der Schnecke» et près d’Isserstedt pour couvrir les attaques depuis le Mühltal. Ils furent battus par le corps d’armée du maréchal Augereau et fait prisonniers.

    Chemin du maréchal Bernadotte
    Le chemin du maréchal Bernadotte emprunte le chemin de randonné cycliste de la Saale pour relier les champs de bataille d’Iéna et Auerstedt. Il traverse la région qui vit l’avancée des troupes du maréchal Bernadotte vers Apolda.

    Chemin du maréchal Murat
    Depuis Dornburg, une partie de la cavalerie de réserve française commandée par le maréchal Murat parvint sur le champ de bataille d’Iéna, contribuant ainsi largement à faire pencher la balance du côté des Français.

    Juin 2006

  • Prolongements

    Voici d’autres sites liés à l’histoire des batailles d’Iéna et d’Auerstedt, mais ne faisant pas l’objet d’un parcours à part entière. Pour découvrir la région de Thuringe…

    La balade audio de Iéna-Cospéda : il est possible de faire une promenade interactive qui, depuis le « Musée 1806 », conduira à la Pierre Napoléon. L’artiste canadienne Janet Cardiff a créé une « balade audio » en collaboration avec Georges Bures Miller. Elle s’est vue décerner le très renommé prix artistique Bortho Graef 2004.

    La Tombe Saxonne, au Nord-Est d’Iéna, près de Zwätzen : il s’agit du seul monument situé sur les champs de bataille à porter le nom de simples soldats.
    Eglise Saint-Michel, Kirchplatz,à Iéna : on arrive à l’église St Michael par la place du Marché avec la statue de bonze de Johann Friedrich le magnanime, fondateur de l’université d’Iéna. Cette église gothique fut convertie en le plus grand hôpital militaire d’Iéna en 1806.

    L’Eckartsburg : Ekkehard Ier de MeiBen fit construire l’Eckartsburg en 998 pour protéger son empire. Actuellement, le donjon abrite un diorama qui reconstitue la bataille d’Iéna et d’Auerstedt avec plus de 6000 soldats de plomb. Les visiteurs pourront découvrir l’histoire mouvementée de ce château dans son musée.

    La ville d’Erfurt, capitale de la Thuringe compte de nombreuses traces du passage de la Grande Armée. Ainsi pour commencer l’ancienne résidence du gouverneur, Regierungsstrasse 73 : Ce bâtiment fut construit, entre 1711 et1720 d’après des plans de l’architecte Maximilian von Welsch. Il fut le siège du gouverneur de Mayence et abrite aujourd’hui la chancellerie de Thuringe. C’est ici, dans la salle des audiences de l’ancien palais impérial, que Napoléon rencontra Goethe le 2 octobre 1808.

    La salle impériale, située au numéro 15/16 de la rue Futterstrasse, quant à elle, appartient à un bâtiment construit en 1715 pour servir de salle de bal à l’Université. A l’occasion du fameux  Congrès réunissant les princes la célèbre Comédie Française y donna une représentation. Actuellement centre de congrès, c’est ici qu’eut lieu l’entrevue entre Napoléon et le Tsar Alexandre Ier le 27 septembre 1808.

    Place de la cathédrale, on trouve la Maison « Zur Hohen Lilie » : Elle compte parmi les plus vieilles auberges d’Europe. Depuis 1341, elle a accueilli des personnalités aussi célèbres que Martin Luther ou le roi de Suède, Gustave II Adolphe. A l’époque napoléonienne, des soldats français logèrent dans cette auberge, qui accueillit également plus tard le roi de Westphalie, un des frères de Napoléon.

    Il ne faut pas manquer le splendide ensemble formé par la cathédrale et l’église St Severi, témoins remarquables de l’architecture religieuse médiévale. On notera le style gothique tardif de la cathédrale et son choeur de style gothique flamboyant. En son centre se trouve la plus ancienne cloche médiévale, la « Gloriosa » et, avec l’église St Severi elle est l’emblème de la ville. Début 1814, les troupes françaises battirent en retraite sur la colline inférieure de la cathédrale et le Petersberg.

    Enfin, la citadelle de Petersberg, unique citadelle baroque d’Europe centrale encore conservée de nos jours remonte à l’époque où Erfurt appartenait au royaume de Mayence et reflète l’architecture militaire européenne. Durant la période d’occupation militaire française à partir de 1806, elle devint le théâtre de différentes opérations militaires et fut le dernier refuge des troupes françaises en 1813/1814.

    La ville de Weimar, quant à elle, bien qu’essentiellement marquée par l’emprunte des poètes Goethe et Schiller et l’effervescence intellectuelle du classicisme allemand, conserve quelques lieux de mémoire de l’époque de Napoléon.

    La maison d’habitation et d’affaires de Friedrich J. Bertuch, un éditeur, qui avait à plusieurs reprises publié des écrits critiques à l’égard de Napoléon et qui fut contraint de fuir Weimar pendant un certain temps après le 14 octobre 1806. Depuis 1955, cette maison abrite le musée principal, aux numéros 5-9 de l’actuelle rue Karl-Liebknecht.
    Dans la rue Frauentor au numéro 23, on découvre la célèbre auberge « Gasthaus zum weiBen Schwann ». Un boulet de canon tiré durant les journées d’octobre 1806 est toujours enfiché dans le mur côté sud de l’auberge. La maison de Goethe sur le Frauenplan se situe juste à côté.

    Plus loin on découvre un buste grandeur nature de J. D. Falk. Il fut mis en place en 1913 dans le fossé devant la Caisse d’épargne. En 1806 Falk avait en effet rendu de grands services à la ville en servant d’interprète et d’intermédiaire auprès des Français. Ce monument honore surtout l’engagement social dont Falk fit preuve au profit des orphelins de la guerre de libération de 1813 / 1815.

    Enfin, sur la face sud de l’église St Jakob se trouve la pierre tombale de Melchior Kraus. Ce peintre et professeur de dessin, alors âgé de presque soixante dix ans, décéda le 5 novembre 1806 suite aux abus commis par les pillards français et de chagrin d’avoir perdu son atelier.

    Juin 2006

  • Autres curiosités

    Sur les traces de Goethe et Schiller

    A Iéna et dans les environs
    Le musée de la littérature Romantikerhaus, situé am unteren Markt, à Iéna est consacré au romantisme d’Iéna. Il s’agit de l’ancien domicile du philosophe J. G. Fichte qui avait enseigné à Iéna. Ce musée se penche sur toutes les personnalités et sur les approches esthétiques, artistiques et philosophiques de cette époque. Il constitue un bon prélude à la découverte des grands événements culturels de la fin du 18ème et du 19ème siècle dans la région de Weimar et d’Iéna.
    Le pavillon de jardin de Schiller, SchillergäBchen 2, Jena : ce pavillon acheté par Schiller en 1797, fut une des résidences du poète et professeur d’Université. Ici, Schiller a écrit certaines de ses oeuvres dont sa célèbre trilogie Wallenstein. Ce musée, aménagé avec soin, appartient à l’Université et respire encore le génie des lieux.
    Le « pavillon de jardin II » de Goethe se situe dans l’idyllique parc des Toskana Therme dans la ville de Bad Sulza. Il s’agit d’une copie à l’identique de l’original de Weimar. Ouvert aux visiteurs dans un nouvel emplacement et fidèle à l’esprit de Goethe, on peut même y passer la nuit.

    A Weimar
    La visite de la maison de Goethe, située sur le Frauenplan au numéro 1, nous emmène dans l’univers de ce grand écrivain allemand. La maison, de style baroque avec un jardin, fut construite en 1709, le poète, homme d’Etat et scientifique Goethe y vécut pendant près de 50 ans jusqu’à sa mort en 1832. L’exposition permanente dans le musée national Goethe adjacent présente les différents phénomènes du classicisme de Weimar.
    Le pavillon de jardin de Goethe, dans le parc près de l’Ilm, représente aussi un lieu attrayant. Johann Wolfgang von Goethe  emménagea dans cette petite maison quelques mois après son arrivée à Weimar. Il y vécut et y travailla jusqu’à son déménagement dans la maison sur le Frauenplan en 1782. Une promenade dans le parc  près de l’Ilm vous permettra de découvrir ce pavillon.
    A Weimar se trouve aussi la maison de Schiller, au numéro 12 de la rue Schiller. C’est en 1802 que Friedrich Schiller achète la maison bourgeoise de style baroque tardif construite en 1777 et située sur l’esplanade de Weimar.Il y vécut avec sa famille jusqu’à sa mort en 1805. Il y écrivit ses drames « La fiancée de Messine » et « Guillaume Tell », ainsi que des fragments de « Demetrius ».
    Le Cimetière historique, am Poseckschen Garten : comprend un caveau princier : le tombeau de la famille princière, érigé entre 1824 et 1827 sur ordre du grand-duc Charles-Auguste. Il abrite les tombes de Goethe et de Schiller. En 1860/62 on adjoignit une chapelle russe-orthodoxe au caveau princier. Celle-ci abrite la tombe de Maria Pawlowna, fille du Tsar et grande Duchesse.

    A Dornburg
    Les châteaux de Dornburg, Krehanstrasse 2 sont remarquables à plusieurs égards. En effet, le château Renaissance : construit au XVIème siècle comme résidence, puis rénové au XIXème siècle. Il sert de lieu de souvenir en mémoire du séjour de Goethe en 1828.
    Lechâteau rococo : construit au XVIIIème siècle comme château d’été  du duc Ernst-August de Saxe-Weimar. L’ancien château : mentionné au Xème siècle, château impérial des Otton, aujourd’hui centre de réunion.

    Autres lieux intéressants

    Il est possible de découvrir l’histoire dans une ambiance originale, grâce à l’Ecomusée thuringeois de Hohenfelden . Il est situé dans d’authentiques bâtiments historiques du XVIIème au XIXème siècle dans l’écomusée. Les quelques 30 bâtiments-musées, entre autres maisons de bergers et fermes, granges, ateliers etc originaires de toutes la Thuringe, ont été reconstruits à l’identique dans le musée.

    La Leuchtenburg, Dorfstrasse 100, à Seitenroda : la reine de la vallée de la Saale, un château fort du XIIIème siècle, construit sur le Lichtenberg avec un musée, mérite un détour. L’exposition est consacrée au Moyen-âge, à l’histoire régionale et à la porcelaine.

    Johanistor und Pulverturm, Johannisstrasse, D-07743 Jena : cet ensemble de remparts médiévaux avec ses tours imposantes témoigne encore aujourd’hui des installations défensives historiques de la ville, composée de murs avec un chemin de ronde, des douves, des portes et des tours. En outre un superbe panorama vous attend en haut de ces tours.

    Le musée principal d’Iéna, Markt 7, D-07743 Jena
    Situé dans une des plus anciennes maisons bourgeoises de la ville, il accueille les visiteurs avec les « sept miracles d’Iéna ». On peut également y voir le drapeau de la corporation des étudiants d’Iéna, le drapeau de la Wartbburg. La galerie présente des expositions d’art contemporain et de l’histoire de l’art d’Iéna.

    Couvent protestant des Augustins, D-99084 : L’église et le couvent des ermites Augustins furent construits vers 1300. Martin Luther entra dans ce couvent le 17 juillet 1505 et une exposition « Bible-couvent-Luther » lui est consacrée. Depuis 1998, ce couvent sert de lieu de manifestation et de réunion oecuménique et de lieu de commémoration à la mémoire de Luther.

    Eglise du château d’Eisenberg, Burgstasse 1, D-07607 : L’église baroque avec un autel et un orgue Donat-Trost compte parmi les édifices sacraux les plus exceptionnels de Thuringe. Elle est également un exemple typique des églises protestantes, un « Theatrum sacrum baroque ». Au pied de l’église se trouve un jardin d’herbes avec un salon de thé.

    Kunsthaus Apolda Avantgarde, Bahnhofstrasse 42, D-99510 Apolda : ce musée  a acquis une solide renommée en Allemagne grâce aux expositions qu’il présente. Les amateurs d’art apprécient le caractère unique de cette maison avec des pièces à la fois vastes et intimes, permettant de savourer l’art dans son intégralité.

    Cathédrale de Naumburg, Domplatz 16/17, D-06618
    De style gothique précoce, St Peter und Paul, est le plus célèbre emblème de Naumburg.

    Château de Neuenburg, Schloss 1, D-06632 Freyburg
    Le plus grand château fort des landgraves de Thuringe fut construit en 1090.Plus tard le château devint la résidence du prince électeur et un château de chasse des ducs de Saxe-WeiBenfeld. La double chapelle romane est une des particularités du château.

    Ruines du Couvent de Memleben, Volkmar Kroll Strasse 22, D-06642 Memleben :
    Au Xème siècle, Memleben devint un des châteaux impériaux les plus importants des Ottons. Le premier roi allemand Henri Ier et son fils, l’empereur Otto Ier y séjournèrent à plusieurs reprises et c’est là qu’ils décédèrent. Les ruines romanes du couvent, ont vu le jour au XIIIème siècle et la crypte est presque entièrement conservée.

    La Rudelsburg, Burgstrasse 33, D-06628 Bad Kösen / Saaleck
    Ce château fort mentionné pour la première fois en 1172, est le plus célèbre des châteaux de la Saale, construit pour protéger la vallée et son ancienne route commerciale.

    Château et Cathédrale de Moritzburg
    Le château baroque de Moritzburg fut construit entre 1657 et 1678 comme résidence des ducs de Saxe-Zeitz. La cathédrale baroque se situe au sein du château, sa partie la plus ancienne, la crypte romane est une des plus ancienne d’Allemagne.

    Juin 2006

  • Bibliographie

    Guides généraux

    Joseph Abram, Le palais d’Iéna, Éditions du patrimoine, 1999, 48 p.

    Guide du routard Allemagne, édition Hachette, 2006

    Livres : Histoire

    Jean Tulard, Louis Garros, Napoléon au jour le jour, Éditions Tallandier, 1992, 541 p.

    A. Chappet, R. Martin, A. Pigeard, Le Guide Napoléon. 4 000 lieux pour revivre l’épopée, Editions Tallandier, 2005, nouvelle édition augmentée, 974 p.

    François-Guy Hourtoulle, Iéna Auerstadt : le triomphe de l’Aigle, Histoire et Collections, 2002, coll. Grandes Batailles Premier Empire, 120 p. : livre illustré, grand public avec des cartes et des planches d’uniformes

    Arnaud Blin, Iéna 1806, Perrin, 2003, coll. Pour l’histoire, 239 p. : pour lecteur un peu averti et intéressé par la stratégie

    Jean Thiry, Iéna, Editions Berger-Levrault, 1964, 323 p. : pour lecteur averti

    Histoire : Articles

    « Goethe et Napoléon à l’exposition de la Bibliothèque nationale, 28 octobre – 17 décembre 1932 » dans Revue des études napoléoniennes, No [36] XXIIe année, Tome XXXVI, du janv.-juin 1933, Chronique napoléonienne, p. 46-50

  • Cartes

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  • Infos pratiques

    Les offices du tourisme

    Office de tourisme d’Iéna
    Jena Tourist-Information
    Johannisstrasse 23
    07743 Iéna
    Tél. : +49 (0) 36 41 / 49 80 50
    Fax : +49 (0) 36 41 / 49 80 55
    E-mail : Tourist-info@jena.de
    Website : http://www.jenatourismus.de

    Office de tourisme de Weimar
    Tourist-Information Weimar
    Markt 10
    und im Welcome-Center, Friedensstraße 1
    99423 Weimar
    Tél. : +49 (0) 36 43 / 745 0
    Fax : +49 (0) 36 43 / 745 420
    E-mail : tourist-info@weimar.de
    Website : http://www.weimar.de

    Office de tourisme d’Erfurt
    Tourismus Gesellschaft Erfurt
    Benediktplatz 1
    D-99084 Erfurt
    Tél. : +49 (0) 36 1 / 66 40 0
    Fax : +49 (0) 36 1 / 66 40 29 0
    E-mail : service@erfurt-tourist-info.de
    Website : http://www.erfurt-tourist-info.de

    Iéna et alentours proches

    Le musée 1806 de Iéna – Cospéda
    Jenaer Str. 12
    D-07751 Iéna /Cospeda
    Tél. +49 (0) 36 41/ 82 09 25
    Heures d’ouverture : avril à novembre, mercredi à dimanche, de 10h à 13h et de 14h à 17h. ; de décembre à mars, du mercredi au dimanche de 9h à 13h et de 14h à 16h. Également ouvert les lundis de Pâques et de Pentecôte
    Conférences et visites guidées :
    Institut zur militärgeschichtlichen Forschung Jena 1806 e. V.
    Markt 7, D-07743 Iéna
    Tél. +49 (0) 36 41/50 88 60
    Fax +49 (0) 36 41/50 88 61
    Website : http://www.jena1806.de
    E-mail : info@jena1806.de

    Le château de Kappellendorf
    Gestion du château pour la fondation des châteaux & jardins thuringeois
    Am Burgplatz 1
    D-99510 Kappellendorf
    Tél. +49 (0) 36425/ 2 24 85
    Heures d’ouverture :
    Terrain du château : tous les jours de 9h à 12h.
    Musée du château : mardi à vendredi, de 9h à 12h et de 13h à 17h, samedi à dimanche 10h à 12h et 13h à 17h.
    Visites guidées jusqu’à 40 participants possibles sur demande, env. 45 minutes

    L’écomusée de Neuengönna
    Contact : Robert Heyne
    Dornburger Str. 20, D-07778 Neuengönna
    Tél. : +49 (0) 36 427 / 7 15 12 ou 20 9 34
    E-mail : dornburg-tourist@t-online.de

    Auerstedt et alentours proches

    Combats de Hassenhausen
    Lieu commémoratif dans le presbytère
    Untergasse 2
    D-06628 Hassenhausen
    Tél. : +49 (0) 3 44 63 / 2 85 11
    Heures d’ouverture : de mardi à vendredi, de 10h à 16h, samedi à dimanche de 14h à 17h
    Visites guidées : Hans Dieter Braune, Tél. +49 (0) 34463 / 2 79 89

    Château d’Auerstedt
    D-99518 Auerstedt
    Tel. +49 (0) 36 461/ 2 39 83
    Heures d’ouverture : du mardi au dimanche de 10h à 16h.
    Visites guidées : Werner Meister, Tél. +49 (0) 36461/ 2 07 04

    Musée des carrosses d’Auerstedt
    Schlosshof 1
    D- 99518 Auerstedt
    Tél. : +49 (0) 36 46 1 / 87 76 2
    Website : http://www.auerstedt.org

    Weimar

    La maison de Goethe
    Frauenplan
    D-99423 Weimar
    Le philosophe y vécut cinquante ans, de 1782 jusqu’à sa mort en 1832. Musée adjacent.
    Tél. : +49 (0) 36 43 / 745 0
    E-mail : tourist-info@weimar.de

    Pavillon de jardin de Goethe
    Il y vécut jusqu’en 1782.
    Parc près de l’Ilm
    D-99423 Weimar
    Tél. : +49 (0) 36 43 / 745 0
    E-mail : tourist-info@weimar.de

    La maison de Schiller
    Schillerstrasse 12
    D-99423 Weimar
    Tél. : +49 (0) 36 43 / 745 0
    E-mail : tourist-info@weimar.de

    Monument Johannes D. Falk
    Am Graben,
    D-99423 Weimar
    En 1806, Falk servit sa ville en devenant interprète et intermédiaire avec les Français. Il s’occupa également des orphelins laissés pour compte après la guerre de libération en 1813-1814.
    Tél. : +49 (0) 36 43 / 745 0
    E-mail : tourist-info@weimar.de

    Erfurt

    Ancienne résidence du gouverneur
    Regierungsstrasse 73,
    D-99084 Erfurt
    Tél. +49 (0) 36 1/66 40 0
    E-mail : service@erfurt-tourist-info.de
    Construit entre 1711 et 1720, il fut le siège du gouverneur du royaume de Mayence. C’est dans la salle des audiences de l’ancien palais impérial, que Napoléon rencontra Goethe le 2 octobre 1808.

    Salle impériale
    Futterstrasse 15/16
    D-99084 Erfurt
    Tél. +49 (0) 36 1/66 40 0
    E-mail : service@erfurt-tourist-info.de
    A l’occasion du Congrès d’Erfurt de 1808, la Comédie française y donna une représentation qui marqua fortement les esprits.

    Maison « Zur Hihen Lilie »
    Domplatz 31
    D-99084 Erfurt
    Cette auberge accueillit des soldats napoléoniens, mais également Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie.
    Tél. +49 (0) 36 1/66 40 0
    E-mail : service@erfurt-tourist-info.de

    Citadelle de Petersberg
    D-99084 Erfurt
    Tél. +49 (0) 36 1/66 40 0
    E-mail : service@erfurt-tourist-info.de
    Dernier témoignage de l’architecture militaire baroque d’Europe centrale, cette citadelle fut le théâtre de plusieurs opérations militaires lors de l’occupation française en 1806, puis le dernier refuge des troupes françaises en 1813-1814.

    Juin 2006

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