Musée et domaine national de Versailles et Trianon

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Musée et domaine national de Versailles et Trianon

Symbole par excellence de la royauté française, le château de Versailles retrouva sa vocation de demeure souveraine sous le Premier Empire. Napoléon le fit restaurer et décida d’y passer chaque année les mois d’été mais il abdiqua avant d’avoir réaliser son projet. Ce fut au Trianon que Marie-Louise s’installa de 1810 à 1814 après son mariage avec l’Empereur. L’actuel état historique est celui du Premier Empire.

En 1837, dans un soucis de réconciliation nationale, le roi Louis-Philippe décida d’installer au château de Versailles un musée « dédié à toutes les gloires de la France ». Rassemblant près de 6000 tableaux et 2000 sculptures, le musée de l’Histoire de France se répartit sur 120 salles. La presque totalité des tableaux que Napoléon avait commandé pour exalter sa propre gloire y fut regroupée.

L’histoire du Consulat et du Premier Empire y est ainsi retracée sans interruption ni lacune, de la première campagne d’Italie à la seconde abdication.

Louis-Philippe lui-même avait décidé de consacrer une salle à la glorification de Napoléon. C’est la salle du Sacre installée au sortir des Grands Appartements de la Reine. Trois tableaux prestigieux y sont réunis autour d’une colonne en porcelaine de Sévres commémorant les victoires de la campagne d’Austerlitz de 1805. Il s’agit d’une copie du tableau du Sacre exécutée par David de 1808 à 1822 et installée en 1889 pour remplacer l’original envoyé au Louvre, de La Distribution des Aigles du même David et de La Bataille d’Aboukir par Gros. Le plafond est orné en son centre d’une Allégorie du 18 Brumaire par Callet et l’ensemble est complété par des portraits de Bonaparte général en chef de l’Armée d’Italie par Rouillard, surmonté successivement d’un médaillon de Joséphine et de Napoléon Empereur par Robert Lefèvre et d’une effigie de Marie-Louise.

Dans la salle de 1792, Louis-Philippe fit réunir les portraits des héros des guerres de la Révolution et de l’Empire portant l’uniforme et les insignes du grade qu’ils avaient en septembre 1792 lors de la proclamation de la République. Vient ensuite la Galerie des Batailles conçue pour faire pendant à la Galerie des Glaces. Résumé de l’ histoire militaire française depuis la bataille de Tolbiac en 496 jusqu’à celle de Wagram en 1809, elle présente sept grandes toiles directement consacrées aux batailles de l’Empire : Rivoli par Philippoteaux, Zurich par Bouchot, Hohenlinden par Schopin, Austerlitz par Gérard et Iéna, Friedland et Wagram par Horace Vernet. La présentation des tableaux est rythmée par des bustes des généraux et des maréchaux tombés au combat tandis que d’immenses tables de bronze rappellent la liste de ces militaires tués pour la France.

Les Galeries Historiques permettent de suivre chronologiquement l’épopée napoléonienne : les tableaux de petit et moyen format sont présentés au second étage dans l’attique dit de « Chimay » et dans l’attique du midi tandis que les grands formats sont installés au rez-de-chaussée de l’aile du midi. La visite débute par une évocation de la première campagne d’Italie. Quelques oeuvres nous présentent le Consulat avant d’arriver à une formidable galerie de portraits de la famille Bonaparte : Charles Bonaparte, Madame Mère, Napoléon Ier, Joséphine, Joseph, Jérôme, Elisa, Pauline, Caroline, Murat, Julie Clary sont immortalisés en costume d’apparat par les peintres Gérard, Girodet, Lefèvre, Lethières, Mme Vigée-Lebrun, etc.

L’Empire déroule alors son histoire à travers l’évocation picturale de ses grands événements politiques et militaires : 3eme coalition, campagne de Prusse et de Pologne, campagne d’Autriche, mariage avec Marie-Louise et naissance du Roi de Rome, guerre d’Espagne et campagne de Russie, chute de l’Empire et exil des Napoléonides. Des salles consacrées aux administrations et au monde des Arts, des Lettres et des Sciences complètent ce panorama. La visite se poursuit par les salles rassemblant les tableaux de grands formats dans un nouveau défilé chronologique de l’épopée.

Le Second Empire est également présent dans les salles historiques avec les portraits de Napoléon III et d’Eugénie par Winterhalter, ceux de l’Impératrice et de la princesse Mathilde par Dubufe et des évocations de la campagne d’Italie, de celle du Mexique et de la guerre de 1870.

Karine Huguenaud

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