Depuis 1960 (1), les anciens pays colonisateurs, sous l'égide des Nations-Unies, ont pris des engagements concernant le reste de leurs colonies et de leurs habitants. Ces reliquats d'empires coloniaux ont pu, démocratiquement, choisir entre l'indépendance, l'intégration ou l'association à un pays indépendant. Certains, comme la France, ont réglé le problème en créant les territoires et départements d'outre-mer, structures administratives privilégiant l'intégration (2). La Grande-Bretagne préféra la solution d'une « association » moins contraignante administrativement et financièrement. De ce fait, Sainte-Hélène et quelques autres territoires dépendants du Royaume-Uni (3) ne disposent d'aucune représentation au Parlement britannique.
La décolonisation inachevée
Pour une simplification administrative discutable et critiquée (4) par de nombreux journalistes et observateurs indépendants, ces territoires sont gérés par le DFID (5) qui, pour l'occasion, a dû s'improviser gestionnaire des collectivités locales. Les Nations-Unies ont défini Sainte-Hélène (6) comme étant un « territoire non autonome » de la Couronne britannique. Cette appellation est des plus appropriées car si le gouvernement local est bien constitué de douze membres élus au suffrage universel (7), ces derniers n'ont pour tout pouvoir que celui d'orienter l'emploi des crédits de fonctionnement courant alloués par Londres. De plus, si leur choix est contraire à l'avis du gouverneur (fonctionnaire nommé par le gouvernement britannique), ce dernier conserve le pouvoir d'annuler, sans avoir à en donner sa raison, les décisions qui lui déplairaient.
Pour ce qui est du montant de l'enveloppe budgétaire, la décision appartient entièrement au DFID qui ne parvient pas à convaincre les Héléniens de leur capacité à gérer un territoire… britannique. Pourrait-on comprendre, en France, que le Secrétariat d'État chargé de la Coopération et de la Francophonie puisse
être aussi en charge des fonctions du ministère auprès du ministre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales, chargée de l'outre-mer ? La gestion du dossier de la construction d'un aéroport illustre parfaitement les limites de ce système d'attribution des fonctions.
Une île plus isolée qu’en 1810
L'accès de l'île ne peut se faire que par voie maritime. Autrefois, l'île était une escale technique pour presque tous les bâtiments qui, de retour des Indes ou de Chine, faisaient voile vers l'Europe (8). Aujourd'hui, seul le RMS Saint Helena (9) assure une liaison régulière avec l'Afrique du Sud et l'île d'Ascension. Même si durant les mois de décembre à mai, quelques paquebots de croisière y font des escales de quelques heures, Sainte-Hélène demeure une destination marginale. Les bateaux de croisière comme le Queen Mary rendent exceptionnelles les journées d'escales durant lesquelles la seule ville de l'île se métamorphose en une station balnéaire classique en début de saison. Mais ce mirage s'efface sitôt que les passagers rembarquent, par centaines, à l'aide de chaloupes depuis le port de Jamestown. Au fur et à mesure que s'efface la silhouette du paquebot de la ligne d'horizon, Sainte-Hélène, île en rade du monde, replonge dans son sommeil. Seul l'aménagement d'un aéroport pourrait sortir l'île de cette torpeur. Depuis plus de dix ans, des dizaines de rapports techniques, économiques, sociologiques et écologiques (10) se sont accumulés sur les étagères du DFID démontrant cette évidence et la faisabilité du projet. Mais ceci n'est pas suffisant car, crise économique oblige, il faut désormais que Sainte-Hélène, territoire britannique par excellence, puisse démontrer que la construction d'un aéroport est aussi primordiale que la lutte contre la faim dans le monde. Cause perdue d'avance, le DFID a pris la décision de surseoir à la décision de l'aéroport: fin 2008, il a réclamé une «pause illimitée» du processus. Cette pause a été confirmée au mois de décembre 2009.
Personne à Sainte-Hélène ne nie l'importance de l'aide au développement des pays les plus pauvres de la planète, mais tous pensent qu'il s'agit d'un faux débat. Les Héléniens, citoyens britanniques (11) à part entière, et de nombreuses personnalités anglaises dénoncent désormais publiquement que Sainte-Hélène, territoire britannique, soit gérée comme un pays tiers en voie de développement. Du 6 au 8 mai 2009, Mark Lancaster, « porte-parole » (12) de l'opposition pour les affaires de l'outre-mer au Royaume-Uni, a visité Sainte-Hélène et a publiquement critiqué cette situation administrative qui ne saurait, selon lui, s'éterniser. Alors que le DFID fait remarquablement bien son travail de développement des pays les plus pauvres du globe, cette tutelle est perçue comme une humiliation par les Héléniens, comme un fardeau par l'administration de tutelle et comme une aberration par l'opposition à Londres.
Une sieste contraignante
Après que Sainte-Hélène a été enjoint par Londres de poursuivre son somme (13), les habitants de l'île essayent de s'adapter. Le coût de la vie y est devenu faramineux. Presque tout est importé d'Afrique du Sud ou de Grande-Bretagne et, faute de politique de contrôle des prix (14), est vendu sur place deux à trois fois le prix au détail du pays d'origine. Jour après jour, Sainte-Hélène s'enfonce inexorablement dans une crise sans précédent dans son histoire : dépopulation de l'île (15) – frappant surtout la population active des 20-45 ans –, coût de la vie aberrant, inflation… La monnaie de Sainte-Hélène est indexée sur la livre sterling. Si, en 2009, la dépréciation de la monnaie ne se traduit pas au Royaume- Uni par une inflation, il n'en est rien pour Sainte-Hélène (16).
L'isolement logistique et économique va grandissant et est aggravé par la décision du gouvernement de Grande-Bretagne d'étendre la «pause» aux projets de développement des infrastructures de l'île. Cette dernière décision a complètement anéanti les espoirs de tous ceux qui ont fait le choix de rester sur ce rocher perdu au milieu de l'Atlantique sud.
2009 restera pour les Héléniens comme une année de désillusions. Un sentiment d'incompréhension et de totale dépendance domine la vie de Sainte-Hélène. Personne ne comprend qu'après dix ans d'un complexe processus d'études et d'appels d'offre et qu'une compagnie italienne, Impreglio S.p.A., fut désignée, tout fut annulé au moment même de la signature du contrat qui devait pourtant marquer le début d'une ère nouvelle.
Durant cette période de «pause», les subventions consenties par le gouvernement britannique pour l'exercice budgétaire 2008-2009 – 18 076 mille livres sterling (17) –représentent plus que deux fois le niveau de revenus budgétaires annuels. Elles ont été augmentées de 11,9 % afin de compenser l'inflation sur place. Avec cette somme, le gouvernement de Sainte-Hélène doit non seulement être en mesure de financer des services publics essentiels mais aussi de verser les subventions accordées au RMS St. Helena (18).
Les travaux structuraux sont presque tous financés par l'Union européenne. En effet, en tant que « Territoire non autonome administré par le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord» (19), Sainte-Hélène peut prétendre à un financement de l'Union européenne qui, après une enveloppe de 17 millions de livres sterling, a débloqué 16 millions supplémentaires (20). L'investissement le plus notable fut le projet de stabilisation des falaises qui surplombent les quais du port de Jamestown. Les travaux ont été réalisés en 2008 de façon remarquable par la société CAN-France.
Vivre à Sainte-Hélène aujourd’hui
La question qu'on me pose souvent lorsqu'on apprend que, seul Français, je vis à Sainte-Hélène est : « Ce n'est pas trop difficile ? » Ceux qui m'interrogent sont généralement assez surpris lorsqu'ils m'entendent répondre « qu'au contraire la vie m'y sied à merveille et que je me sens vraiment privilégié ». Je fais partie de ceux que l'isolement extrême, la vie en huis clos, l'absence quasi-totale d'activités culturelles, de loisirs, de débats artistique, politique ou économique n'effraient pas. La vie y est paisible ; sans aspérité, sans imprévu, sans risque, sans défi, sans entrave, sans influence. On ne peut y accomplir que ce que l'on veut faire avec ce
que l'on peut. C'est cette vie-là qui rendent nostalgiques les quelques Héléniens qui, par contrainte économique, se sont exilés depuis trop longtemps. Mais c'est cette même existence qui peut accabler quelques fonctionnaires anglais qui ne découvrent qu'en arrivant en poste que Sainte-Hélène ne se situe pas dans les Caraïbes ; ils s'y ennuient et comptent les jours dans l'indifférence générale. À la différence de ceux qui, comme moi, y trouvent une plénitude et ces derniers, il y a ceux qui ne font que passer, s'assurant qu'ils ont bien en poche le billet de retour.
Malgré ma position quelque peu privilégiée, et après vingt-cinq années passées à Sainte-Hélène, je ne peux toutefois pas ignorer la sérieuse crise que traverse l'île. Après l'euphorie de l'annonce officielle de la construction d'un aéroport en 2006 et celle de la « pause » faite en 2008, l'île est en plein désarroi (21). Durant les dix ans des travaux préparatoires à l'aéroport, certains Héléniens qui, faute de moyens, s'étaient expatriés, prirent le chemin du retour investissant leurs épargnes cumulées au Royaume-Uni, aux États-Unis ou aux Malouines. Pour eux, cette décision ne fut pas seulement une désillusion, mais aussi une trahison. Leurs économies disparues dans la restauration ou la construction de leur maison, ils se trouvent dans une situation intenable.
Au regard des normes internationales, Sainte-Hélène entre dans la catégorie des « pays à revenu intermédiaire ». Effectivement, les signes de réel dénuement matériel sont rares sur l'île. Ce constat ne peut être contesté mais, malheureusement, il ne doit rien à l'économie de l'île. Seuls les envois de fonds par les membres de la famille qui ont fait le choix de ne pas revenir ou de s'expatrier entretiennent cette illusion de confort. La solidarité familiale est ce qui maintient l'île. L'entraide financière entre proches est la norme. Mais le prix à payer par cette petite société est très élevé : toutes les familles sont déstructurées – voire éclatées – et les jeunes en âge de travailler préfèrent souvent s'expatrier en laissant leurs partenaires et parfois même leurs enfants sur l'île afin de pourvoir aux besoins de ceux qui ont décidé de rester sur l'île. Déjà en 2004, la directrice du collège d'études secondaires dénonçait que « plus de 10 % des enfants en âge d'être scolarisés ont un, voire deux parents qui travaillent hors de Sainte-Hélène ; ce sont donc les grands-parents ou d'autres membres de la famille qui doivent les élever. Certains passent toute leur enfance loin de leurs parents qu'ils voient sur une période d'un mois à six semaines tous les deux ans environ. C'est pourquoi le rôle des grands-parents prend une dimension tout à fait nouvelle. Ces derniers ne disposent plus de temps pour eux lorsque leurs enfants deviennent adultes et quittent le nid familial ; pour ceux qui prennent en charge leurs petits-enfants afin de permettre à leurs propres enfants d'aller travailler loin de l'île, les tâches inhérentes à l'éducation des tout-petits prennent l'allure d'un éternel recommencement (22). » Cinq ans plus tard, le coût de la vie sur place ayant presque triplé, ce phénomène s'est amplifié (23). Selon les chiffres fournis par le gouvernement de Sainte-Hélène (24), près d'un quart de la population active de l'île travaille désormais à Ascension, aux Malouines ou au Royaume-Uni (25).
Malheureusement, le processus est attisé par la stricte application des grilles de salaires actuellement en vigueur à Sainte-Hélène. Le gouvernement de Sainte-Hélène a la lourde tâche d'essayer de faire comprendre aux familles déchirées que les travailleurs héléniens qualifiés (mais sous-payés) qui quittent leurs emplois pour aller travailler à l'étranger doivent être remplacés par des travailleurs expatriés qui, quant à eux, bénéficient de salaires très supérieurs (26) tout en faisant un travail en tout point équivalent.
Bien qu'il en soit le principal acteur, le gouvernement de Sainte-Hélène semble avoir pris conscience du danger car, dans les conclusions de l'examen stratégique mené sur la période allant de 2000 à 2010, il est indiqué « que les transferts de fonds effectués par les travailleurs expatriés n'étaient pas une source de revenus durable et que le développement devait être centré sur les individus sous peine de graves conséquences : une collectivité ne pouvait prospérer si elle exportait essentiellement sa main-d'oeuvre » (27).
Les domaines français
Malgré ce contexte local morose, l'effort consenti par le ministère des Affaires Étrangères et Européennes, le partenariat de la Fondation Napoléon et le soutien du ministère de la Culture et de la Communication permettent aux domaines français de recevoir cinq à huit mille visiteurs (28) par an. L'état de conservation des lieux (29) facilite les négociations pour faire en sorte que le gouvernement de Sainte-Hélène prenne totalement à sa charge l'accueil et la surveillance des visiteurs et tous les frais de sécurité incendie et vol. D'ores et déjà, l'entrée aux trois domaines – le domaine de la Tombe, le Pavillon des Briars et Longwood House – est gratuite mais uniquement par visites guidées prévues la veille et organisées par l'Office du tourisme.
Un grand projet de restauration des appartements des généraux est à l'étude et sera probablement financé conjointement par le ministère des Affaires Étrangères et Européennes et la Fondation Napoléon qui a accepté de diriger une recherche de mécénat renforçant ainsi une fructueuse collaboration qui a commencé en 2002. J'espère que dans cinq ans, et alors que nous commémorerons les deux cents ans de la venue de Napoléon à Sainte-Hélène, ces gros travaux seront achevés.
Les domaines français sont plus que des musées; ils sont des lieux de mémoire et un patrimoine immatériel. Au seul nom prononcé de « Sainte-Hélène », que l'on soit au Japon, en Chine, aux États-Unis ou en Europe, l'interlocuteur vous répondra probablement « Napoléon ». Napoléon a placé Sainte-Hélène sur le globe ; l'inconscient collectif a fait le reste en réduisant l'île à une image de prison politique pour chef d'état. Sainte-Hélène est synonyme du mot « exil ». Les domaines français en sont la mémoire.
Ce que le visiteur doit savoir avant de venir à Sainte-Hélène aujourd’hui
Le climat à Sainte-Hélène est subtropical, marqué par deux saisons : la première, de décembre à mai, très humide avec un temps lourd et chaud ; la seconde, de juin à novembre avec de nombreuses averses, vents et brumes froides. Lorsqu'on habite à l'intérieur de l'île, l'humidité est particulièrement éprouvante, endommage les vêtements et s'infiltre dans les logements. En revanche, lorsqu'on habite au niveau de l'océan, loin des brumes de Longwood, le climat y est des plus constant: tempéré (voire frais) et humide l'hiver et chaud et humide l'été. Les activités sur l'île sont principalement les promenades et randonnées durant lesquelles on peut apprécier la diversité des paysages tous sublimes. L'écologie a aussi ses lettres de noblesse sur l'île où demeurent des espèces endémiques de plantes, d'insectes et d'oiseau. Les tours de l'île en bateau pour observer les myriades d'oiseaux qui nichent aux flancs des falaises et les dauphins sont toujours très appréciés. Les réminiscences du passé colonial avec ses fortifications à flanc de falaises, ses maisons (30), ne sont pas entretenues, mais conservent encore toute leur splendeur passé. La plongée et la pêche sont des activités qui se développent beaucoup. Les fonds sous-marins sont tout simplement remarquables. Seul problème : il n'y a pas sur l'île de chambre de décompression en cas d'accident. Le ravitaillement de presque toute l'alimentation – fruits et légumes (31), conserves, produits frais et surgelés, les laitages et fromages…–, la quincaillerie et autres matériaux de construction se fait exclusivement par bateau. Les structures sanitaires sont élémentaires. Il n'existe qu'un seul hôpital sur l'île, compétent uniquement pour les soins de base. On n'y trouve aucun spécialiste et les pénuries de médicaments sont fréquentes. Pour cette raison, une assurance médicale (avec rapatriement sanitaire) est obligatoire pour entrer à Sainte-Hélène. Gardons en mémoire que l'aéroport le plus proche est celui du Cap, en Afrique du Sud. Il est donc nécessaire de prendre le bateau pour s'y rendre et réserver presque un an à l'avance. Il faut compter environ huit jours pour se rendre en France depuis Sainte-Hélène. Les problèmes d'électricité (coupures très fréquentes) qui jouent sur la chaîne du froid sont autant de facteurs qui exposent aux risques sanitaires. Le réseau des transports sur l'île est quasi-inexistant. Seuls des bus et des taxis souvent vétustes circulent mais à des fréquences improbables.
Le réseau routier est élémentaire, ce qui rend la circulation sur l'île très difficile. Le prix du carburant est excessivement élevé (1,36 GBP/ litre soit 1,49 euros).
Les logements locatifs proposés à Sainte-Hélène sont bon marché mais de qualité médiocre et offrent peu de confort. Ils ne correspondent aucunement aux standards européens. Les pièces sont généralement étroites et sombres, et l'humidité dans les murs empoisonne souvent l'atmosphère. Le logement ne peut donc compenser l'absence de structures de divertissements sur l'île. Il est impossible de trouver un logement qui offre des prestations de confort (jardin, piscine). Bien que ce soit difficile, il est possible d'avoir recours à du personnel de maison. Il est vivement conseillé aux visiteurs qui ne prévoient pas de rester sur l'île plus d'une semaine de réserver à l'hôtel où le confort est souvent correct, mais les prix toujours exagérés. Les divertissements et la vie culturelle sont quasi-inexistants. Hormis un choix restreint de bars et de restaurants, Sainte-Hélène n'offre aucune possibilité de divertissements : pas de clubs de sport, la vie associative est inexistante.
Aucun théâtre. Des restaurants existent mais la gastronomie n'y est pas une priorité. Moyennant un coût d'environ 33 euros / mois, il est possible de recevoir trois chaînes de télévision britannique diffusant en boucle les mêmes programmes.
Mais la vie sociale à Sainte-Hélène est bon enfant. Passer un après-midi au pub du coin sera toujours un plaisir… et ne vous étonnez pas si après quelques minutes, vous vous retrouvez invité à un mariage ou un dîner de famille comme si on vous connaissait depuis toujours. Sainte-Hélène, c'est la convivialité au quotidien. La malice et les arrière-pensées n'y ont place. Les permis de travail attribués aux étrangers et aux conjoints des fonctionnaires expatriés sont exceptionnels et le demandeur doit apporter la preuve qu'il n'y a sur l'île aucun Hélénien capable de remplir les mêmes tâches. Cette situation renforce le contexte d'isolement. La scolarisation des enfants est rudimentaire. Il n'existe pas d'école internationale. La seule option est la scolarisation dans le système local qui s'arrête au niveau primaire. La seule langue est l'anglais (32).