La guerre d’Espagne. De Bayonne à Baylen

Auteur(s) : BOUDON Jacques-Olivier
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À Sainte-Hélène, Napoléon confie à Las Cases : « cette malheureuse guerre d'Espagne a été une véritable plaie, la cause première des malheurs de la France », et l'empereur déchu ajoutait : « j'embarquai fort mal toute cette affaire, je le confesse ; l'immoralité dut se montrer par trop patente, l'injustice par trop cynique, et le tout demeure fort vilain, puisque j'ai succombé ». De 1808 à 1813, la guerre d'Espagne représenta une véritable épine dans le pied de Napoléon. Jamais, il ne parvint à vaincre une résistance espagnole dont les premières manifestations furent pourtant un avertissement sur la détermination de ce peuple à préserver sa liberté.

Les origines du soulèvement

Aux yeux des Français, l'Espagne est en 1808 un pays archaïque, terre d'hidalgos et de couvents, royaume décadent vivant dans la nostalgie du siècle d'or. L'Espagne est pourtant l'alliée de la France, pour le meilleur, mais aussi pour le pire, comme l'a montré la défaite navale de Trafalgar en 1805. C'est en vertu de cette alliance que les deux pays ont décidé, à la fin de 1807 de se partager le Portugal, pays trop soumis à l'Angleterre pour Napoléon, proie longtemps espérée par les Espagnols. En route vers le Portugal, les troupes françaises, commandées par le général Junot pénètrent en Espagne en octobre 1807. Junot entre à Lisbonne le 30 novembre. Mais dans le même temps, plusieurs autres corps d'armée s'installent dans la péninsule ibérique, sous le prétexte d'assurer une couverture aux troupes de Junot. Au début de l'année 1808, ils occupent le nord et le centre de l'Espagne et se sont emparés des citadelles de Barcelone, Pampelune et Saint-Sébastien. Cette pression grandissante provoque une vive inquiétude dans les milieux gouvernementaux, d'autant plus que le 20 février, le maréchal Murat est désigné comme lieutenant général de l'empereur en Espagne. Or Murat, titulaire à cette date du grand duché de Berg et beau-frère de Napoléon, est un des hauts personnages de l'Etat ; son arrivée à Madrid ne peut qu'inquiéter sur les véritables motifs de l'empereur. Au début de 1808, Napoléon s'est donné les moyens d'intégrer l'Espagne au Grand Empire.

Les événements intérieurs au royaume d'Espagne accélèrent sa décision. Il faut (pour comprendre l'enchaînement des faits) se transporter à quelques dizaines de kilomètres au sud-est de Madrid, dans la résidence royale d'Aranjuez, où s'est installée la famille royale pour échapper à l'emprise française et préparer sa fuite vers l'Andalousie, puis l'Amérique. Dans la nuit du 17 au 18 mars 1808, une émeute y éclate. Provoquée par des membres de la noblesse espagnole favorable au prince des Asturies, fils du roi Charles IV, elle est dirigée contre le premier ministre Godoy, dont l'impopularité est à son comble. L'arrivée des Français en Espagne, directement liée à ses projets portugais, a en effet achevé de le discréditer. Godoy est arrêté après trente six heures de traque. Il est emprisonné, mais la tension ne faiblit pas et l'émeute populaire pousse finalement le roi Charles IV à abdiquer le 19 mars 1808. La royauté n'est pourtant pas en cause. Derrière les insurgés en effet veillent les partisans du prince des Asturies, Ferdinand, qui n'attend qu'une occasion pour s'emparer du trône. La conspiration d'Aranjuez lui en offre les moyens. Il succède à son père sous le nom de Ferdinand VII. Mais ce changement mécontente Napoléon qui refuse de reconnaître le nouveau roi. Il a désormais un prétexte pour imposer sa solution à l'Espagne.

Dès le mois de mars, il sonde son frère Louis, alors roi de Hollande, et lui propose la couronne d'Espagne. Celui-ci refuse de même que Jérôme, alors roi de Westphalie. Ce sera donc Joseph, le frère aîné, qui a suivi avec fidélité Napoléon depuis sa jeunesse. Mais pour qu'il devienne roi d'Espagne, encore faut-il que le trône soit vacant. C'est pour le libérer que Napoléon convoque à Bayonne, en avril 1808, la famille royale. Ferdinand est le premier à venir au-devant de Napoléon dont il espère alors une reconnaissance. Manuel Godoy le rejoint quelques jours plus tard sous bonne escorte. Charles IV et sa femme arrivent à leur tour à Bayonne le 30 avril, espérant eux aussi de Napoléon un appui. Isolés, loin des leurs, au milieu d'une multitude de soldats, les souverains espagnols n'ont guère les moyens de s'opposer aux volontés impériales. Charles IV accepte de renoncer à une couronne dont il s'est déjà défait et de partir en exil à Compiègne. Ferdinand VII hésite plus longtemps à abandonner un pouvoir dont il a si peu joui, mais y consent lui aussi et abandonne ses droits à la couronne d'Espagne. Après Paris et Naples, la dynastie des Bourbons doit céder Madrid où un Bonaparte s'installe.

Le 6 juin 1808 en effet, Napoléon désigne officiellement Joseph comme roi d'Espagne au grand dam de Murat qui espérait ce trône et doit se contenter de Naples. Dans le même temps, il convoque à Bayonne une assemblée de notables espagnols désignés pour approuver une nouvelle constitution du royaume. Imposée par Napoléon, cette constitution introduit en Espagne les principes de 1789 ; elle supprime l'Inquisition et limite l'influence du catholicisme dans le pays. Muni de cette constitution et fort du soutien, au moins apparent, des notables réunis à Bayonne, Joseph peut aller prendre possession de son trône. Il sait alors que la tâche ne sera pas facile, car la résistance s'est organisée contre les Français. Pour arriver jusqu'à Madrid, il lui faut en effet la protection du corps d'armée du maréchal Bessières.

Avant même de connaître l'abdication des souverains espagnols à Bayonne, le peuple est entré en scène. Depuis le mois de mars, la tension a monté entre la population et l'armée française qui fait de plus en plus figure d'armée d'occupation. L'annonce de l'entrevue de Bayonne, qui apparaît comme un piège, met le feu aux poudres. Lorsque Murat veut faire partir vers Bayonne les derniers éléments de la famille royale encore à Madrid, le peuple madrilène se mobilise autour du palais, lance des pierres et des injures contre les soldats français. La charge de grenadiers contre cette foule ne fait qu'attiser sa révolte. Les émeutiers investissent la ville, s'en prennent aux soldats isolés, égorgent des officiers français dans leurs maisons et cherchent à s'emparer des portes de la ville pour empêcher l'arrivée de renforts. Le maréchal Murat procède alors à une répression systématique. Il fait dégager les alentours des portes et entrer dans la ville les troupes cantonnées à l'extérieur. Les combats sont particulièrement sanglants aux environs de la porte de Tolède où s'illustrent les escadrons de lanciers polonais. La charge des mamelouks, retracée notamment par Goya, a aussi laissé une trace forte parmi les madrilènes qui voient en eux la résurrection des Maures. Puis Murat ordonne le ratissage complet des quartiers en ébullition. Tandis que ses troupes progressent en colonnes vers le centre de la ville, sabrant au passage les émeutiers, ces derniers, réfugiés dans les immeubles voisins, tirent sur l'armée française. Mais le fusil est encore peu répandu dans les rangs insurgés où l'on use plus volontiers de l'arme blanche, le poignard, ou d'armes de circonstance, bâton, épieu ou pierre. Le bilan de ce qu'il faut bien appeler une guérilla urbaine est lourd pour les insurgés, probablement plus d'un millier de morts, une centaine du côté français. Mais la bataille de Madrid est surtout l'étincelle qui devait embraser la Péninsule.

Le soulèvement général

Dans plusieurs régions d'Espagne, les Asturies, l'Andalousie, l'Aragon, la nouvelle de l'insurrection du 2 mai provoque une réaction immédiate. Dans les Asturies, région de très forte tradition catholique, l'annonce de l'abdication de Ferdinand VII, connue le 24 mai, déclenche le mouvement. Un soulèvement populaire, animé par le clergé local, conduit à la prise d'Oviedo d'où le chanoine Llano Ponte appelle à la lutte contre l'Antéchrist, à savoir Napoléon. L'insurrection s'étend peu après à la région de Valladolid, à Salamanque, puis surtout à la Galice, région montagneuse propice à la résistance. Le 24 mai, c'est la ville de Saragosse qui secoue le joug français et avec elle la province d'Aragon. À leur tour, l'Estramadure, la région de Carthagène et Murcie se soulèvent, puis tout le littoral. À Valence, la révolte est particulièrement sanglante puisque plusieurs centaines de marchands français sont passés par les armes. Une partie de la Catalogne suit le mouvement, seule Barcelone restant sous domination française. Le 26 mai, l'insurrection gagne l'Andalousie. Après Séville et Cadix, toutes les villes andalouses se rallient au mouvement, faisant désormais de cette région au sud de l'Espagne le principal bastion de la résistance à Napoléon. Ainsi, dans la dernière semaine du mois de mai, toutes les régions périphériques de l'Espagne sont en ébullition. Seules échappent alors à l'insurrection la Castille et le centre de la Péninsule où la concentration des troupes françaises empêche tout mouvement de révolte. Mais partout ailleurs la résistance s'organise.

Elle prend des formes similaires, à savoir l'organisation de juntes locales, en général dominée par la noblesse, qui se charge de l'administration des régions libérées, mais aussi de l'organisation et de la mobilisation des troupes. Ces juntes distribuent des armes au peuple et déclarent la guerre à la France. Elles prennent également contact, quand elles le peuvent, avec les Anglais. De plus, dans les régions soulevées, les troupes de l'armée régulière passent généralement à l'insurrection. Elles sont aussi rejointes par des soldats qui abandonnent les régions contrôlées par l'armée française, réduisant l'armée régulière espagnole, en principe soumise à Joseph, à des effectifs dérisoires. Le gros de l'armée royale a en effet choisi le camp de la révolte, fournissant ainsi des cadres à la guerre d'indépendance. Le rôle du clergé est également déterminant. Il appelle à la croisade contre les Français et prend souvent la tête des groupes armés dont il galvanise les membres. La prise de Rome par l'armée française en avril attise le sentiment de réprobation à l'encontre d'une France considérée depuis l'époque de la Terreur comme un agent destructeur de la religion. C'est au son du tocsin que le peuple espagnol part au combat. Dans le déclenchement des insurrections, les rassemblements provoqués par les fêtes religieuses des mois de mai-juin ont été déterminants ; la procession se transforme en manifestation, la prière se mue en révolte.

Du côté des Français, la surprise est grande. Jamais, depuis le début de la décennie, l'armée n'avait dû affronter un tel mouvement de révolte. Jusqu'alors la seule présence de l'armée sur un sol étranger suffisait à effrayer les habitants et à maintenir l'ordre. Néanmoins les forces françaises présentes en Espagne sont nombreuses ; elles rassemblent plus de cent mille hommes, mais le territoire à couvrir est vaste. De plus, ces troupes sont pour la plupart inexpérimentées, composées de jeunes conscrits peu aguerris au combat et qui découvrent en Espagne une nouvelle forme de guerre, que leurs aînés avaient déjà expérimentée en Vendée, la guérilla. Dès les premiers jours de l'insurrection, les soldats isolés sont assaillis, et surtout les courriers envoyés à travers le pays pour informer les divers corps d'armées de la situation politique sont attaqués, rendant difficiles les communications.

Les débuts d’une guerre totale

Dès le mois de juin, Napoléon, depuis Bayonne, où il continue de régler les affaires espagnoles, décide de la riposte. Il donne l'ordre d'abord de reprendre le contrôle des régions du nord de l'Espagne, en dirigeant le général Verdier sur Valladolid, le général Lefebvre-Desnouettes sur Saragosse et le général Moncey sur Valence. Dans le même temps, il envoie Savary, son homme de confiance, à Madrid, pour aider un Murat défaillant parce que malade et dépité de n'avoir pas obtenu le trône d'Espagne. Mais surtout l'attention de Napoléon se porte sur l'Andalousie où une partie de la flotte française mouille encore à Cadix. Napoléon concentre en direction de cette province la plus grande partie de ses forces, en en confiant le commandement au général Dupont qui devrait pouvoir compter sur 25 000 hommes pour pacifier l'Andalousie. Enfin une force équivalente est maintenue autour de Madrid pour assurer la sécurité de la capitale.

Les premiers combats, au mois de juin, tournent à l'avantage des Français. Les Espagnols, réfugiés dans les villes insurgées, disposent de trop peu d'armes et d'expérience pour faire face aux troupes impériales. Les barricades érigées aux portes des cités ne suffisent pas à arrêter une armée jeune et inexpérimentée certes, mais fougueuse et avide de combattre en ces premières semaines de la guerre d'Espagne. Le général Frère s'empare ainsi de Ségovie, le général Lasalle de Valladolid sans trop de pertes. De même le général Lefebvre parvient à prendre le contrôle de la région de l'Ebre en rétablissant ponts et communications et en pacifiant les villages alentours. En revanche, parvenu devant Saragosse, le 15 juin 1808, il se heurte à une résistance inattendue. La ville, forte d'une population de 50 000 personnes où se mêlent soldats de l'armée espagnole, paysans des environs et citadins, s'est préparée à résister jusqu'à la mort, obligeant l'armée française à stopper son avance pour faire le siège de la ville. La résistance de Saragosse, premier acte victorieux des Espagnols insurgés, devait prendre une valeur symbolique dans le cours de la guerre.

Dans la région de Barcelone aussi, l'initiative du général Schwarz pour s'emparer de la citadelle de Montserrat, haut-lieu de la résistance espagnole, échoue devant la mobilisation des paysans catalans venus à Bruch pour s'opposer à l'avancée française ; une nouvelle fois la guérilla urbaine stoppe l'armée impériale. C'est aussi au prix d'une lutte acharnée que les troupes du général Dupont parviennent à s'emparer de Cordoue, après avoir conquis la ville maison par maison, et l'avoir copieusement pillée. En Andalousie, dans les sierras écrasées de soleil, en ce début d'été 1808, les soldats français découvrent une nouvelle forme de guerre. La moindre troupe isolée est attaquée et détruite. Des soldats, mais aussi des civils français, sont brûlés vifs ou ont la gorge tranchée. La guerre totale commence. De leur côté en effet, les troupes françaises ravagent les villages qu'ils suspectent d'apporter leur soutien à la révolte, pillent les maisons, fusillent sans jugement les hommes pris les armes à la main, violent les femmes. Les mêmes scènes se reproduisent partout où l'insurrection fait rage.

Mais l'Andalousie offre alors un caractère particulier, car, éloignée de Madrid, elle n'avait jamais été contrôlée par les troupes françaises. L'armée royale était donc passée entièrement dans le camp de l'insurrection, fournissant à celle-ci des troupes régulières dont elle ne pouvait disposer en aussi grand nombre dans le reste du pays. En outre, la junte installée à Séville prit bientôt l'ascendant sur les autres juntes locales, permettant une unification politique de la résistance andalouse. Grâce à l'armée de ligne dont elle dispose, elle peut envisager de faire face à l'armée française du général Dupont qui, dès le 17 juin, a quitté Cordoue, avec un tel butin que sa marche en est ralentie. Replié à Andujar, sur le Guadalquivir, avec 12 000 hommes, le général Dupont peut aussi compter sur les troupes des généraux Vedel et Gobert, postés à proximité. Du côté espagnol, c'est une armée de 20 000 hommes qui se présente devant Andujar, sous la conduite du général Castaños. Formée d'éléments de l'armée de ligne, elle se compose aussi de recrues de fraîche date et de paysans armés. Dès le 15 juillet, cette armée espagnole attaque les premières positions françaises, sans que le général Dupont manifeste une très ferme volonté de riposte. Placé dans une position inconfortable, il décide quatre jours plus tard de quitter Andujar pour Baylen dont la position stratégique était plus importante. Mais les Français, qui la détenaient quelques jours plus tôt, en avaient été chassés et le général Dupont se trouve face à une armée espagnole deux fois supérieure à la sienne. Les combats font rage, le 19 juillet, sous une chaleur torride, au milieu des ronces et des oliviers, ce qui ne permet pas à la cavalerie de manoeuvrer. L'armée française ne parvient pas à se défaire de la nasse dans laquelle elle s'est jetée, et, après neuf heures de combat, elle capitule. La division Vedel, apparue en fin d'après-midi arrive trop tard pour renverser le sort des armes. Le général Dupont obtient un traité honorable, mais qui ne sera pas respecté. Surtout l'annonce de la défaite de Baylen, première défaite en Espagne d'une armée régulière de Napoléon, provoque un choc dans l'opinion. Venant après l'opiniâtre défense des Espagnols à Saragosse et à Valence, elle prouve la capacité des insurgés à tenir tête aux armées napoléoniennes.

Désormais les insurgés contrôlent tout le sud de l'Espagne. La défaite de Baylen affaiblit aussi la position de Madrid où Joseph s'était enfin présenté, en grande pompe, le 20 juillet, soit deux jours avant la capitulation de Baylen. Il doit précipitamment évacuer la capitale dix jours plus tard, abandonnant ainsi le symbole du pouvoir monarchique et discréditant sa propre fonction. À l'été de 1808, la situation des Français, repliés au nord de l'Ebre, n'est guère enviable, d'autant mieux qu'en août, le général Junot a également dû évacuer le Portugal. C'est cette situation qui décide Napoléon à intervenir personnellement pour remettre de l'ordre en Espagne.

Les principaux généraux employés en Espagne en 1808

Bessières. Né en 1768, compagnon de Bonaparte en Italie, puis en Egypte, maréchal en 1804, il fait les campagnes de 1805 et 1807 à la tête de la Garde impériale. En 1808, Napoléon lui confie le commandement du 2e corps d'armée. Il est chargé d'accompagner Joseph à Madrid et réprime le soulèvement en Vieille-Castille, en remportant la victoire de Medina del Rio Seco le 14 juillet 1808.
Chabran (1763-1843). Général de division depuis 1799, il participe à l'expédition d'Espagne, à la tête d'une division envoyée en Catalogne.

Duhesme (1766-1815). Général de brigade depuis 1797, il sert en Italie avant d'être envoyé en Espagne où il devient gouverneur de la citadelle de Barcelone.

Dupont (1765-1840). Général le plus controversé de la première expédition d'Espagne, Dupont garde pendant toute son existence la tache de la capitulation de Baylen, attribuée à son incapacité et à ses erreurs tactiques. Pourtant ce militaire, déjà officier sous l'Ancien Régime, général de division en 1797, avait accumulé les campagnes et s'était particulièrement illustré en 1807 à Friedland. La défaite de Baylen devait le marquer fortement. D'abord elle lui valut un emprisonnement dans les prisons de Napoléon, puis, la Restauration venue, elle fit de lui un ministre de la Guerre.

Lefebvre-Desnouettes (1773-1822). Général de brigade en 1806, aide de camp du roi Jérôme de Westphalie, il participe à l'expédition d'Espagne, fait notamment le siège de Saragosse en juin 1808, pendant lequel il est nommé général de division.
Moncey (1754-1842). Général de division en 1794, maréchal en 1804, envoyé en Espagne à la tête du 3e corps d'armée, avec lequel il est envoyé sur Valence où il rencontre une résistance inattendue. Alors qu'il combat en Espagne, il reçoit, le 25 juillet 1808, le titre de duc de Conegliano.

Murat (1767-1815). Compagnon de Bonaparte depuis 1795, il a suivi le jeune général en Italie, puis en Egypte, avant de le seconder au 18 Brumaire et d'épouser sa soeur Caroline. Maréchal en 1804, grand duc de Berg et de Clèves en 1806, il continue de s'illustrer à la tête de la cavalerie pendant toutes les campagnes impériales. Envoyé en Espagne comme lieutenant général de l'empereur, il commande la répression de l'insurrection du 2 mai.

Reille (1775-1860). Général de division depuis 1806, envoyé en mission à Madrid en avril 1808.

Savary (1774-1833). Un des hommes de confiance de Bonaparte depuis Marengo, chargé des missions difficiles, général de division depuis 1805 et duc de Rovigo en février 1808, le futur ministre de la police est envoyé en Espagne pour convaincre la famille royale de venir rencontrer Napoléon à Bayonne. Il est ensuite chargé de remplacer Murat, défaillant, à la tête de l'armée d'Espagne.
Verdier (1767-1839). Nommé général de division pendant la campagne d'Egypte, il n'avait regagné la France qu'en 1801, avant de servir en Italie sous Murat et de le suivre en Espagne.

Titre de revue :
Napoléon Ier - le magazine du Consulat et de l'Empire
Numéro de la revue :
1
Numéro de page :
40-49
Mois de publication :
mars - avril
Année de publication :
2000
Année début :
1808
Année fin :
1813
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