Pages napoléoniennes : Le Mérite des femmes , par Gabriel Legouvé, 1800

Auteur(s) : LHEUREUX-PRÉVOT Chantal
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Pages napoléoniennes : <i> Le Mérite des femmes </i>, par Gabriel Legouvé, 1800
Portrait de Gabriel Legouvé (c) Fondation Napoléon

Le « Jacques Prévert » du Premier Empire
 
Gabriel Legouvé (1764-1812), dont le nom, de nos jours, n'est connu que des spécialistes, fut tout d'abord un dramaturge très apprécié sous la Révolution et sous l'Empire. Mais il aimait aussi à s'essayer à la poésie.

C'était un habitué du salon de Joséphine sous le Consulat, rue Chantereine. Effacé et timide, enclin à la mélancolie, il fallait insister pour qu'il consente à lire un de ses poèmes à haute voix. Il est vrai que jusqu'en 1800, ses contemporains jugeaient assez sévèrement son oeuvre poétique. On peut lire dans les journaux de l'époque : « Tout dans l'ampleur, rien dans la profondeur » ou encore « Legouvé n'a point d'âme, il n'a que de grands mots ».

La parution de son long poème Le Mérite des femmes modifia ses critiques, car ce fût un beau succès de librairie. Il n'y eut pas moins de trente rééditions tout au long du siècle qui lui assurèrent sa survie littéraire.

Page de titre (c) Fondation NapoléonLegouvé y exalte la maternité et les doux soins que les femmes apportent à leurs proches. Quels que soient leurs statuts, les femmes sont « belles, comme mères, comme amantes ou épouses, comme amies, comme consolatrices ».
Mais surtout elles ont pour mission, grâce à leur « commerce aimable » d'effacer les soubresauts de la Révolution, en particulier de la Terreur. Les notes en post-face, plus longues que le poème lui-même, sont un vibrant hommage « à l'attachement courageux et à la persévérance que montrèrent les femmes à cette époque » pour sauver leur famille. Un peu de douceur après une période de brutes…

Les deux derniers vers étaient particulièrement fameux :
« Et, si la voix du sang n'est pas une chimère,
Tombe au pied de ce sexe à qui tu dois ta mère ».
 
Le succès du Mérite des femmes ouvrit à son auteur les portes de l'Académie en 1806. Il en profita peu de temps, car sa santé mentale déclina et une chute faite à la campagne abrégea ses jours.

Les oeuvres complètes de Gabriel Legouvé sont disponibles en ligne sur le site de la Bnf, Gallica.
 
Les gravures sont extraites de l'édition de L. Janet,  1830


Titre : Le Mérite des femmes, poème par Gabriel Legouvé
 
Editeur : Impr. de P. Didot l'aîné, An IX
 
Description matérielle : 107 p., pl.

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