Document > Proclamation au bivouac le 10 frimaire an XIV (1er décembre 1805)

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Source : Les bulletins de la Grande Armée : précédés et accompagnés des rapports sur les armées françaises de 1792 à 1815 : avec des notes historiques et des notes biographiques renfermant des documents entièrement inédits et l’histoire militaire de Napoléon / par A. Pascal. – Paris : E. Prieur : J. Dumaine, 1844, 6 vol. Voir volume III, p. 187-188.

L’armée russe se présente devant vous pour venger l’armée autrichienne d’Ulm. Ce sont les mêmes bataillons que vous avez battus à Hollabrunn, et que depuis vous avez constamment poursuivis jusqu’ici.
Les positions que nous occupons sont formidables, et pendant qu’ils marcheront pour tourner ma droite, ils me présenteront le flanc.
Soldats, je dirigerai moi-même tous vos bataillons ; je me tiendrai loin du feu, si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis ; mais si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre Empereur s’exposer aux premiers coups : car la victoire ne saurait hésiter, dans cette journée surtout où il y va de l’honneur de l’infanterie française, qui importe tant à l’honneur de toute la nation.
Que, sous prétexte d’emmener les blessés, on ne dégarnisse pas les rangs, et que chacun soit bien pénétré de cette pensée, qu’il faut vaincre ces stipendiés de l’Angleterre, qui sont animés d’une si grande haine contre notre nation.
Cette victoire finira notre campagne, et nous pourrons reprendre nos quartiers d’hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées qui se forment en France ; et alors la paix que je fera sera digne de mon peuple, de vous et de moi.

Titre de revue :
Revue du Souvenir Napoléonien
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