HOFER Andreas, (1767-1810) chef de l’insurrection tyrolienne

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Il fut le héros de l'indépendance du Tyrol où il était né dans un petit village de la vallée du Passeyr. Etabli comme aubergiste, il s'était fait connaître pour sa bravoure et sa haine des Français. Il se battra pendant plusieurs années contre la conquête française de son pays. Soutenu puis abandonné par l'Autriche, il sera finalement pris par les Français suite à la trahison d'un de ses proches. Jugé, il sera exécuté à Mantoue.
HOFER Andreas, (1767-1810) chef de l’insurrection tyrolienne
Andreas Hofer © Tiroler Kaiserjäger Museum

Jeunesse

Il naquit le 22 novembre 1767 à St Leonhard in Passeyr, dans le Tyrol du Sud, d'un père aubergiste. Il grandit dans cette ville apprennant le métier de son père à ses côtés. Il apprit l'italien à l'occasion de la négociation du vin pour l'auberge en Italie du Nord. Il épousa Anna Ladurner et, en 1791 se fit élire au Landtag (parlement du Land) du Tyrol.

Des débuts insurrectionnels soutenus par l’Autriche

Il était aubergiste et commerçant à Passeyr lorsque, en 1803, il combattit, à la tête de quelques intrépides compagnons, contre le maréchal Ney. La bravoure qu'il avait montré, son éloquence, sa superstitieuse piété, la pureté de ses moeurs, sa grande taille, sa force, et, il faut bien le dire, sa longue barbe et quelques exploits de table, lui donnèrent dans le pays une telle autorité, que, lorsque l'Autriche voulut soulever le Tyrol, que lui avaient arraché les traités de Vienne et de Presbourg, ce fut à lui qu'elle s'adressa. De 1807  à 1808, elle entretint avec lui une correspondance secrète fort active, et Hofer fut chargé d'organiser une insurrection contre les bavarois devenus maître du pays. L'aubergiste ayant reçu de l'archiduc Jean, dans un voyage à Gratz, l'assurance qu'il serait soutenu par l'Autriche, donna le signal du mouvement qui éclata le 11 avril 1809.

l’Autriche abandonne le Tyrol, Hofer continu de résister

Devenu rapidement maître des campagnes, Hofer attaqua Innsbruck, força les troupes franco-bavaroise qui s'y trouvait de capituler, et se rendit en quelques jours maître de tout le Tyrol. Mais sur ces entrefaites, l'Autriche ayant été vaincue par la France à Eckmühl et à Ratisbonne, les bavarois envahirent de nouveau le Tyrol et y battirent le général autrichien Chasteler. Reprenant aussitôt les armes, Hofer fondit sur les bavarois, les vainquit, le 25 et le 29 mai 1809, et les contraignit encore une fois à quitter le pays. Peu après, le maréchal Lefebvre, à la tête d'un corps d'armée, envahit à son tour le Tyrol et prit Innsbruck. L'aubergiste Hofer se cacha d'abord, mais bientôt il sortit de sa retraite, et, bien que le Tyrol eut été complètement abandonné par l'Autriche en vertu de l'Armistice de Znaïm, il n'hésita pas à se mettre comme général en chef, à la tête des populations, décidés à continuer la lutte, attaqua Lefebvre dans le Stilfes, écrasa son corps d'armée sous une avalanche de Rochers et le contraignit à battre en retraite.

Fin de l’insurrection, Hofer est fait prisonnier

Jusqu'à la paix de Vienne (14 octobre 1809), Hofer tint en main le gouvernement de son pays.  A cette époque les forces ennemies envahirent de nouveau le Tyrol, et le gouvernement autrichien lui ordonna de se soumettre. Mais bientôt après, sur le faux bruit que l'Autriche avait repris les armes, Hofer recommença la lutte, fut écrasé par le nombre et se vit livré aux français par le prêtre Douay, qui avait été son ami (8 janvier 1810).

Le jugement, la sentence

Le général Baraguay–d'Hilliers, devant qui il fut conduit, le reçut avec respect. Après avoir causé avec lui, il dit : «  Il y a quelque chose d'Antique dans cet homme ; je me figure, en le voyant, avoir devant moi un bon et brave chevalier du temps de Pierre l'Ermite. » Emmené à Mantoue il parut devant un conseil de guerre ; la majorité se prononça pour une détention limitée, mais dans la matinée qui précéda la lecture du jugement arriva de Milan, par voie télégraphique l'ordre de fusiller dans les vingt-quatre heures. Hofer mourut en héros et voulu lui-même commander le feu.

De la reconnaissance autrichienne : à la mémoire d’un héros

Sa famille obtint, en 1819, des récompenses et des lettres de noblesses de la cour de Vienne, et une statue lui fut élevée, en 1834, à Innsbruck, dans l'église des Franciscains, bien moins pour entretenir le patriotisme de ces montagnards que pour ranimer chez eux un attachement traditionnel à la maison d'Autriche.

 
Mathilde Millour, mars 2009

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