HILLER (1754-1819) Johann Freiherr, von – Feld-maréchal autrichien

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Bien que les sources ne s'accordent pas entre elles, la version la plus courante veut que Johann Freiherr von Hiller soit né le 10 juin 1754 à Brody (Galicie). Son père fut colonel puis commandant  de la garnison de la ville, anobli en 1772 en récompense de 45 années de service militaire. A l'âge de 15 ans, Johann entra en 8e régiment d'infanterie  « Sachsen Hildburghausen ». En 1769 il devint lieutenant dans le 38e régiment de dragon « Karl Eugen Herzog von Württemberg », et en 1774 il acquit une capitainerie dans le  « Warasdin frontier regiment n°5 », dans le cadre de laquelle il se battit dans une opération contre les turcs. Il devint ensuite Major et Oberslieutenant et en 1788 était destiné à être fait chevalier par le Feld-maréchal Loudon dans l'Ordre de Marie-Thérèse pour sa bravoure à la bataille de Novi. Après le siège de Gradiska en 1789 il devint colonel, et en 1790 Loudon le prit  comme général-adjudant. A la mort de Loudon il retourna dans son régiment ou il devint General major (1794) et puis General-Kriegs-Comissär dans l'armée Lombarde, au nord de l'Italie (1795). A partir de ce moment l'archiduc Charles allait devenir le principal soutient de Hiller. Après une période de congé pour maladie, il rejoignit les forces combattant les français en Suisse, prit part à la bataille de Zurich, 1799, y jouant un rôle clé.  Il reçut tout de même une blessure au genou, raison pour laquelle il boitera jusqu'à la fin de sa vie. Pour sa bravoure et sa popularité auprès des hommes il fut promu au rang de Feld-maréchal Lieutenant en Septembre et commandant d'un détachement dans le Nord du Tyrol. Après la paix en 1801 il fut envoyé brièvement à Agram (au Zagreb) seulement pour être renommé comme commander à Innsbruck. En 1803 il était désigné comme général commandant dans le Tyrol et le Vorarlberg.

Après le déclenchement de la guerre en 1805, Hiller était commandant du corps du Tyrol Sud (44 bataillons et 6 escadrons, comprenant environ 19 000 hommes). Avec la défaite de Mack à Ulm, Hiller rallia la retraite stratégique opérée par l'armée italienne de l'archiduc Charles. Suivant Pressburh, il devint commandant militaire dans la nouvelle région récemment créée de Salzburg et de Haute-Autriche. En 1807 Hiller retourna à la frontière de Karlstadt-Warasdin, cette fois comme commandant.

Lorsque les Hostilités commencèrent en avril 1809, le Feld-maréchal Lieutenant Freiherr von Hiller reçu le commandement  du VIe corps de l'armée autrichienne principale  (20 bataillons, 16 escadrons, 82 canons, et  près de 22 400 hommes) sous la commande générale de l'archiduc Karl. Mais cette information était à diffuser aussi au Ve « Armeeabtheilung » et le IInd corps de réserve. De tous les commandants autrichiens (Bellegarde, Kolowrat-Krakowsky, Liechtensteine, Rosenberg-Orsini, Hohenzollern-Hechingen, Archiduc louis von Habsbourg et Freiherr von Kienmayer)  Hiller était le seul à n'être pas de haut lignage. Le 20 avril, il était battu par Napoléon à Landshut et contraint à battre en retraite.  Peu de temps après il devint Bessières au Neumarkt (action pour laquelle il sera décoré de la croix de commandeur de l'Ordre de Marie-Thérèse). Après la bataille d'Eckmühl, le 22 avril 1809, Hiller fut forcé de se rabattre sur Linz. Offrant une résistance farouche le 3 mai à Ebelsberg, mais continuant sa retraite vers la rive nord du Danube jusqu'à rejoindre l''archiduc Charles aux alentours de Vienne.

Pendant la Bataille d'Aspern-Essling (21 et 22 mai 1809), Hiller est au sommet de sa carrière. Il y commandait l'extrême droite de la ligne de l'armée autrichienne (10 500 d'infanterie, 1800 de cavalerie et 52 canons). Après la bataille il fut fait Feldzeugmeister et reçut 50 000 Gulders. Mais à cause d'une maladie, il ne jouera aucun rôle à Wagram (5-6 juillet 1809)

Après la paix de Schönbrunn (14 octobre 1809, Hiller fut nommé commandant général en Croatie, puis commandant général en Slovénie en 1811.

Après la déclaration de guerre autrichienne à la France (11 août 1813), Hiller reçut son dernier commandement,   celui du « Inner Austria » (zone en Autriche située autour de la rivière Inn), qui plus tard deviendra l'armée d'Italie. Il en prit les commandes, à la tête de 35 000 hommes et 120 canons, pour se trouver le jour d'après face au vice-roi d'Italie, Eugène de Beauharnais (qui avait avec lui 51 400 hommes et 130 canons). Sa mission était de prendre l'Illyrie, tout en assurant une position défensive inébranlable. Commençant à Klagenfurt, il gagna quelques petites batailles qui rendirent les positions d'Eugène (à Codroipo) impossibles à tenir. Puis il mena le vice-roi à travers Trévise, Vicenza et Vérone, mais ne fut jamais en capacité de prendre la ville de Trente. Une fois de plus Hiller passa la main de son commandement, à la mi-novembre, en faveur de Bellegarde.

En 1814 il fut désigné comme commandant général à Siebenbürgen (transylvanie)  et fut envoyé en Galicie. Hiller mourut à Lemburg (en Ukraine, à la frontière polonaise) Le 3 juin 1819, après une longue maladie. Il fut une sorte de « Radetzky » en son temps, très aimé par ses hommes, plein de sang froid et d'audace au combat. Les habitants de Lemburg lui érigèrent un monument post-mortem.

P.H (mai 2009)
trad: M.M.
 

Bibliographie:
Wurzbach, Biographisches Lexicon des Kaiserthums Oesterreich.
Ritter v. Rittersberg, Biographien österreichischer Feldherrn.
Hirtenfeld, Oesterreichisches Militär-Conversations-Lexicon.
Ersch und Gruber, Allgemeine Encyclopädie
 
Internet :
http://www.napoleon-online.de/AU_Generale/html/hiller.html
http://www.histoire-empire.org/persos/hiller/hiller.htm

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