GYULAY, Ferencz József (1798-1868), feldmarschall austro-hongrois

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Ferencz József (François Joseph) Gyulay, Graf von Maros-Németh und Nádaska (1er septembre 1798 – 1er septembre 1868, Vienne), feldmarschall austro-hongrois et commandant en chef de troupes autrichiennes pendant la campagne d'Italie en 1859.
 
Fils unique du Feldmarschallleutnant et noble transylvanien, Ignácz Gyulay, Ferencz József Gyulay (appelé aussi simplement Gyulay), entra dans l'armée autrichienne en 1815. Beaucoup soupçonne que sa carrière dut beaucoup à son patronyme. Il devint lieutenant en 1820, lieutenant-colonel en 1829, colonel en 1830 puis major général en 1839. En 1846, il fut nommé gouverneur de Trieste et commandeur militaire de la région autrichienne dénommée Seebezirk. Lorsque la révolution hongroise éclata en 1848, en tant que gouverneur militaire, il prit le commandement de la flotte autrichienne afin d'en prévenir la prise par les révolutionnaires hongrois et italiens. Il protégea également Seebezirk d'une attaque de navires sardes et napolitains, jusqu'à ce que la victoire autrichienne, que ramena Radeztsky de Cremone le 25 juillet 1848, fit se relâcher toute pression ennemie.
En récompense de ses services excellents, Gyulay fut nommé ministre de la Guerre (1er juin 1849), et c'est à ce titre qu'il dirigea la bataille de Raab le 28 juin et prépara le siège de Komaron. Cependant, en juillet, de son propre chef, il démissionna de son poste ministériel.
 
En 1850, il fut promu Feldzugmeister au 5ème corps d'armée, et le 28 février il succéda à József Radeztsky au poste de gouverneur militaire et civil de Lombardie. En 1857, il fut nommé commandant en chef des troupes autrichiennes en Italie du Nord.
En 1859, au début de la guerre, l'Empereur François Joseph Ier nomma Gyulay gouverneur (avec les pouvoirs d'un Vice-roi) du royaume de Lombardie et Vénétie, en remplacement du libéral Prince impérial Ferdinand Maximilien (Maximilien Ier, empereur du Mexique). Ces décisions aux débuts de la campagne placèrent l'armée autrichienne en bonne position pour affronter et vaincre, séparément, les armées sardo-piémontaise et française. Cependant, une désorganisation associée à des ordres venus de Vienne d'attendre derrière le fleuve du Mincio, pour recevoir l'attaque alliée, provoqua un retard crucial de deux semaines dans le positionnement. Une fois que les armées alliées piémontaise et française se rejoignirent, la tâche de Gyulay devint deux fois plus dure. Un mauvais calcul (il pensait que les troupes franco-piémontaises  attaqueraient par le Sud, via Piacenza), Gyulay souffrit une série de défaites (Montebello, Palestre et pour finir Magenta le 4 juin 1859), et fut relevé de son poste pour être remplacé par le jeune empereur François Joseph lui-même, assisté du Felzugmeister Hess.
 
Gyulay reçut, à sa demande, de l'empereur, le commandement du régiment portant son nom, avec lequel il fut l'un des derniers remparts contre l'unification italienne  (Mantoue ne rejoignit le royaume d'Italie qu'en 1866).
 
Gyulay mourut sans enfant. Son fils adoptif, le neveu de sa femme, le baron Leopold Wilhelm von Edelsheim (1826-1893), reprit son nom, devenant le baron puis le comte Lipót Vilmos (Leopold Wilhelm) Edelsheim-Gyulay, à l'orgine de la famille Edelsheim-Gyulay. L'une de ses arrière-petites-filles, la comtesse Ilona Edelsheim-Gyulay, épousa l'officier de l'armée de l'Air István Horthy (1904-1942), fils de Miklós Horthy, régent de Hongrie.
 

Notice Peter Hicks, trad. I. Delage
juin 2009

Bibliographie

– « Gyulay von Maros-Németh und Nadaska, Franz (VI.) Graf », in Constant von Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, 6. Band, Seite 70, Wien 1860.
http://alo.uibk.ac.at/webinterface/library/search/simple?show-menu=false&label=Biographische+Lexikon+des+Kaiserthums+%3Fsterreich+%2860+B%3Fnde%2C+1856-91%29&root=11104&query=gallas
Meyers Konversations-Lexikon, 5. Auflage, Bibliographisches Institut, Leipzig and Vienna, 1894

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