WITTGENSTEIN, Pierre Christianovitch, comte (1769-1843), général russe

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Issu d'une famille de l'aristocratie d'origine allemande, Peter Wittgenstein, né le 5 janvier 1769, entra en 1781 comme sergent au régiment de la Garde Semeyonovsk. Se révélant un excellent et courageux cavalier, sa participation à la guerre russo-polonaise de 1794 lui valut d'être distingué dans l'ordre de Saint-Georges. Il combattit également lors de la campagne contre les Turcs en 1796, et fut chargé de porter les clés de la ville de Derbent à Saint-Pétersbourg. Le 9 février 1798, Wittgenstein obtint le grade de colonel, puis fut placé à la tête du régiment de hussards Akhtyrsk le 5 mai. Promu général-major en juin, il fut chargé de commander, le 1er juillet 1799, le régiment de hussards Mariupol. Il prit part à la campagne de 1805 contre Napoléon, et l'année suivante à la guerre contre les Turcs. Il participa aux batailles d'Amstetten, Wischau et Austerlitz, obtenant plusieurs décorations. Entre 1808 et 1811, il commanda un corps dans le sud de la Finlande.
Lors de la campagne de 1812, Wittgenstein commanda le 1er corps russe chargé de protéger Saint-Pétersbourg. On le surnomma le « sauveur de Saint-Pétersbourg », peu après qu'il eut défait le général Oudinot et ses troupes à Polotsk en août et en novembre 1812. Il combattit également à Wilkomir, Klyastitsy, Kokhanovichi, Chashniki, Smolani et à la Bérézina. Ses succès et ses qualités de chef et de combattant le rendirent populaire parmi ses hommes mais aussi au sein de la société russe. Cependant, Wittgenstein fit quelques erreurs lors du passage de la Bérézina par Napoléon qui put sauver une grande partie de ses troupes, mais c'est l'amiral Chichagov qui en fut blâmé.
A la mort de Koutouzov (28 avril 1813), Wittgenstein fut nommé commandant en chef des armées russes pour la campagne de 1813, poste auquel il s'avéra incompétent, incapable de prévenir les défaites de Lutzen et de Bautzen en mai. Il fut alors remplacé par Barclay de Tolly. Wittgenstein prit part aux batailles de Dresde et Leipzig notamment, puis fut blessé à Bar-sur-Aube en 1814. Après 1815, il commanda en chef à la guerre contre les Turcs en 1828-1829, puis prit sa retraite pour raisons de santé en 1829. Il mourut à Lvov le 11 juin 1843.

 
P. Hicks, trad. I. Delage (juin 2012)
 

Sources :
– Alexander Mikaberidze, The Russian Officer Corps in the Revolutionary and Napoleonic Wars, 1792-1815, New York: Savas Beatie, 2005, p. 445-447
– Dominic Lieven, Russia against Napoleon, London: Penguin Books, 2009
Dictionnaire Napoléon, Paris: Fayard, 1987, vol. 2, p. 973
 

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